Fente palatine chez le chiot : symptômes, pronostic et traitement

 

La fente palatine est une malformation congénitale, assez fréquente chez les chiots et dont le pronostic est malheureusement souvent mauvais.

L'essentiel

  • La fente palatine est une malformation congénitale qui se traduit par l'absence de fusion du palais pendant le développement embryonnaire.
  • Elle crée une communication anormale entre la cavité buccale et la cavité nasale, ce qui empêche le chiot de téter correctement.
  • Une chirurgie correctrice peut être réalisée à partir de l’âge de 2 à 4 mois.
  • Sans traitement, le pronostic est généralement réservé.

 

Qu'est-ce qu'une fente palatine chez le chiot ?

La fente palatine est une malformation congénitale qui se traduit par l’absence de fusion complète du palais pendant le développement embryonnaire. Elle concerne généralement le palais dur (partie osseuse) et/ou le palais mou (partie postérieure en tissu), créant une communication anormale entre la cavité buccale et la cavité nasale.

Cette ouverture empêche le chiot de téter correctement : le lait remonte par les narines, provoquant des éternuements, une toux, ou des signes de fausse déglutition. Cela entraîne souvent une malnutrition, un retard de croissance, voire des pneumonies par fausse route.

Le diagnostic est généralement posé très tôt, dès les premières tentatives de tétée, par une simple observation de la cavité buccale. La prise en charge repose sur une alimentation adaptée (par sonde dans les cas sévères) puis sur une chirurgie correctrice à partir de l’âge de 2 à 4 mois. Sans traitement, le pronostic est généralement réservé.

La fente palatine congénitale concerne environ 0,15 % à 0,6 % des chiots nés vivants. Elle représente environ 25 à 30 % des malformations congénitales oro-faciales chez les chiens.

 

Quelles sont les causes de fente palatine chez le chiot ?

La fente palatine est le plus souvent d’origine congénitale, c’est-à-dire présente dès la naissance. Elle résulte d’un défaut de fusion des bourgeons palatins lors du développement embryonnaire, en général entre le 25e et le 28e jour de gestation chez le chien.

Les causes exactes sont multifactorielles. Un facteur génétique est souvent impliqué, expliquant la prédisposition de certaines lignées ou races.

Des facteurs environnementaux peuvent aussi jouer un rôle : exposition de la mère à certains médicaments (corticoïdes, métronidazole), toxines, déficits nutritionnels (carence en acide folique), stress ou infections durant la gestation.

Parfois, la fente palatine fait partie d’un syndrome plus large, associé à d’autres malformations congénitales (comme la fente labiale, aussi appelée « bec-de-lièvre »). Enfin, il existe des formes acquises de fente palatine, plus rares, survenant à la suite d’un traumatisme ou d’une tumeur, mais elles ne concernent généralement pas les chiots nouveau-nés.

chiot fente palatine

Quelles races sont prédisposées à la fente palatine ?

Bouledogue français et autres races brachycéphales

Ce sont les plus fréquemment concernées. On retrouve notamment le Bouledogue Français, le Boston Terrier, le Carlin, le Boxer et le Shih Tzu. Leur morphologie crânienne particulière semble favoriser les anomalies de développement du palais.

Races de taille moyenne à grande

Le Labrador Retriever, le Golden Retriever et le Berger Allemand sont également représentés dans les cas de fentes palatines, bien que moins fréquemment.

Petites races non brachycéphales

D'autres races comme le Cocker Spaniel, le Teckel, le Beagle, le Schnauzer nain et le West Highland White Terrier sont également touchées.

Quels sont les symptômes d'une fente palatine chez le chiot ?

Les symptômes apparaissent dès les premières heures de vie.

  • Le signe le plus évident est la difficulté à téter : le chiot semble affamé, mais n’arrive pas à prendre correctement le lait, ou le rejette par le nez.
  • Du lait peut couler par les narines, ce qui provoque toux, éternuements ou râles respiratoires.
  • Le chiot montre aussi un retard de croissance par rapport à ses frères et sœurs.
  • Des troubles respiratoires chroniques peuvent apparaître, liés à des fausses routes répétées vers les voies respiratoires.
  • Sans prise en charge, ces inhalations de lait peuvent provoquer une pneumonie d’aspiration, avec de la fièvre, une léthargie et parfois la mort du chiot. 

Parfois, la fente est associée à une fente labiale (« bec-de-lièvre »), visible à l’œil nu. Si les symptômes évoquent cette malformation, une vérification visuelle de la bouche est indispensable pour confirmer le diagnostic.

Comment diagnostiquer une fente palatine ?

Le diagnostic de fente palatine repose principalement sur un examen clinique.

Lorsqu’un chiot présente des difficultés à téter, un retard de croissance ou des écoulements de lait par les narines, le vétérinaire procède à une inspection visuelle de la cavité buccale. En ouvrant délicatement la bouche, on peut observer une fente (plus ou moins large) dans le palais dur et/ou le palais mou.

Elle peut aller d’une petite ouverture difficile à repérer à une séparation complète entre la cavité buccale et nasale. 

Si la fente est suspectée mais difficile à voir, des examens complémentaires comme un scanner ou une endoscopie peuvent être envisagés, notamment en cas de suspicion de fente palatine partielle ou de fistule oro-nasale. Le diagnostic précoce est essentiel pour éviter les complications respiratoires et mettre en place une alimentation adaptée.

chiot labrador fente palatine

Comment corriger une fente palatine chez le chiot ?

La correction d’une fente palatine repose sur la chirurgie, généralement réalisée entre 2 et 4 mois d’âge, lorsque le chiot est suffisamment développé.

Avant cela, la priorité est d’assurer une alimentation correcte, souvent via une sonde gastrique ou une tétine adaptée, pour éviter les fausses routes.

L’intervention chirurgicale consiste à refermer la fente à l’aide de lambeaux de tissu prélevés dans la muqueuse buccale. Elle nécessite une expertise vétérinaire en chirurgie maxillo-faciale. La réussite de l’opération dépend de la taille et de la localisation de la fente, ainsi que de l’état général du chiot. Des complications sont possibles : déhiscence de la suture, infection ou récidive. Il est parfois nécessaire de répéter la chirurgie.

En post-opératoire, une alimentation molle et une surveillance attentive sont indispensables. Dans les cas très graves ou si la chirurgie échoue, l’euthanasie peut malheureusement être envisagée.

En l'absence de chirurgie, la mortalité dans les 2 premières semaines peut atteindre 60 à 90 %, surtout si l'alimentation par sonde n’est pas mise en place correctement. Le taux de succès chirurgical est estimé à 70 à 85 % après une première intervention.

 

Quel est le prix de l'opération ? 

Voici un tableau récapitulatif du prix de l’opération d’une fente palatine chez le chiot, avec les différents éléments de coût à prendre en compte (les tarifs peuvent varier selon les cliniques, la région, le poids du chiot, et la complexité de la malformation) :

Type de dépense Détail Prix estimé (€)
Consultation initiale Examen clinique, diagnostic, conseils 40 à 70 €
Examens complémentaires (facultatif) Scanner ou endoscopie si besoin pour affiner le diagnostic 150 à 400 €
Préparation pré-opératoire Bilan sanguin, sédation, soins avant chirurgie 80 à 150 €
Chirurgie de la fente palatine Fermeture chirurgicale du palais par un vétérinaire expérimenté 600 à 1 200 €
Hospitalisation post-opératoire Surveillance, perfusion, traitement de la douleur 50 à 150 €/jour
Traitement post-opératoire à domicile Antibiotiques, alimentation spécifique, anti-inflammatoires 30 à 100 €
Consultations de suivi Contrôle de cicatrisation, retrait des fils si nécessaire 40 à 80 € par visite
TOTAL (fourchette estimative) Selon la complexité et la durée des soins 1 000 à 2 000 €

 

L'avis de Santévet : attention, car si des complications nécessitent une seconde intervention, les coûts augmentent. Les formules d’assurance chiot Santévet remboursent jusqu'à 100% des frais vétérinaires en cas de maladies et d'accidents.

 

Un chien peut-il survivre avec une fente palatine ?

Un chien peut survivre avec une fente palatine, à condition de bénéficier d’une prise en charge adaptée.

Sans soins, la malformation peut entraîner des complications graves, comme des fausses routes, des pneumonies d’aspiration et un retard de croissance, qui mettent la vie du chiot en danger.

Mais si le problème est identifié tôt et bien géré, la survie est possible. Avant la chirurgie, il est essentiel de nourrir le chiot d’une manière qui évite le passage du lait dans les voies respiratoires (souvent par sonde gastrique).

Une fois opéré, le pronostic est généralement bon, surtout si la fente est isolée et de taille modérée. Certains chiens peuvent vivre normalement après correction, sans séquelles. En revanche, si la malformation est très étendue ou associée à d’autres anomalies congénitales, le pronostic est plus réservé. Chaque cas doit donc être évalué individuellement avec un vétérinaire.

Comment nourrir un chiot atteint de fente palatine ?

L’alimentation d’un chiot porteur de fente palatine est délicate mais essentielle pour assurer sa survie jusqu’à l’opération.

L’objectif est de l’empêcher d’aspirer du lait par la fente, ce qui entraînerait des infections pulmonaires. La méthode la plus sûre est l’alimentation par sonde orogastrique : une petite sonde est insérée par la bouche jusque dans l’estomac, pour que le lait passe directement sans risque de fausse route. Cette technique demande de la rigueur et une surveillance vétérinaire, mais elle permet une bonne croissance.

À la maison, certains éleveurs expérimentés utilisent une tétine spéciale très allongée qui permet au chiot d’avaler sans que le liquide remonte dans les voies nasales, mais cela reste risqué. L'alimentation doit être fractionnée (toutes les 3-4 heures), avec du lait maternisé adapté. Après la chirurgie, une alimentation molle (bouillie ou pâtée diluée) est préconisée pendant quelques semaines pour faciliter la cicatrisation.

Quelle est l'évolution d'une fente palatine ?

L’évolution d’une fente palatine dépend de sa gravité, de la prise en charge et de la présence ou non de complications.

  • Sans traitement, la fente entraîne rapidement des troubles respiratoires, un retard de croissance, et dans les cas les plus sévères, la mort du chiot dans les premières semaines.
  • Avec une prise en charge adaptée, on peut stabiliser l’état du chiot jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour être opéré (vers 8 à 16 semaines en général). La chirurgie permet de refermer la communication entre la bouche et le nez. Dans la majorité des cas, une seule intervention suffit, mais des récidives ou des déhiscences (ouvertures de la suture) peuvent nécessiter une seconde opération. Après guérison, la plupart des chiens mènent une vie normale, sans troubles respiratoires ni difficultés à s’alimenter. Toutefois, un suivi vétérinaire est important pour surveiller la croissance, l’état dentaire et la respiration à long terme.

La fente palatine est donc une malformation congénitale grave, dont le pronostic est mauvais en absence d'intervention chirurgicale.

Sources :

  • Lambrechts H, Picavet P, Simoens P. Prevalence of congenital defects in live-born puppies in Flanders (Belgium). Vet Rec. 2012;171(16):411.
  • Verwilghen D, Egenvall A, Saevik BK, Skjerve E, L’Eplattenier H, Hansson K. Incidence of congenital defects in puppies in a Norwegian veterinary teaching hospital: a retrospective study. Acta Vet Scand. 2013;55:29.
  • Arzi B, Verstraete FJM. Orofacial clefts in dogs and cats. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 2012;42(5):925–952.

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