Les problèmes neurologiques peuvent survenir chez le chien, et notamment au niveau des pattes arrières. Les symptômes peuvent être très soudains, et nécessitent souvent une prise en charge vétérinaire d'urgence.
L'essentiel
- Le problème neurologique le plus fréquent qui touche les pattes arrières du chien est la hernie discale.
- Les troubles neurologiques peuvent évoluer rapidement, c'est pourquoi ils représentent toujours une urgence vétérinaire.
- Le traitement dépend de la cause et peut être médical ou chirurgical.
Quel trouble neurologique peut affecter les pattes arrières des chiens ?
Lorsque votre chien montre des signes de faiblesse, de maladresse ou de paralysie au niveau des pattes arrière, il peut s'agir d'un trouble neurologique. Le système nerveux est composé du cerveau, de la moelle épinière et des nerfs périphériques, et une atteinte à n’importe quel niveau peut avoir des conséquences sur la mobilité. Voici quelques-uns des troubles les plus fréquents responsables de symptômes localisés aux membres postérieurs.
La hernie discale
La hernie discale est l’un des troubles neurologiques les plus courants chez le chien, notamment chez les races de petit gabarit comme le Teckel ou le Bouledogue français. Elle survient lorsque le disque intervertébral, situé entre deux vertèbres, se déplace et comprime la moelle épinière. Selon la localisation de la hernie, ce phénomène peut entraîner des douleurs, une faiblesse ou une paralysie des membres postérieurs. L’évolution peut être progressive ou brutale. Le traitement dépend de la gravité : il peut être médical (repos strict, anti-inflammatoires) ou chirurgical si la moelle est fortement comprimée.
Environ 3,5 % des chiens développeront une hernie discale au cours de leur vie. |
La myélopathie dégénérative
La myélopathie dégénérative est une maladie progressive de la moelle épinière, d’origine génétique, qui touche principalement les chiens âgés de races comme le Berger Allemand, le Corgi ou le Boxer. Elle entraîne une perte progressive de la coordination des pattes arrière, une fonte musculaire et une incontinence. Contrairement à la hernie discale, elle n’est généralement pas douloureuse. Il n'existe pas de traitement curatif à ce jour, mais la physiothérapie et certaines mesures de soutien peuvent aider à maintenir la qualité de vie du chien.
Tumeurs médullaires
Les tumeurs qui se développent dans ou autour de la moelle épinière peuvent également comprimer les nerfs responsables de la mobilité des pattes arrière. Il peut s'agir de tumeurs primaires (ex. : méningiome, lymphome) ou de métastases provenant d'autres organes. Les symptômes dépendent de la localisation de la masse, mais incluent généralement une faiblesse croissante, une douleur au dos, et parfois une paralysie. Un diagnostic par imagerie (IRM ou scanner) est nécessaire. Le traitement dépend du type de tumeur et peut inclure chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie.
D'autres troubles possibles
D'autres affections neurologiques plus rares peuvent également affecter les pattes arrière, comme les neuropathies périphériques (inflammation ou atteinte des nerfs), les polyradiculonévrites (maladies inflammatoires des racines nerveuses), certaines maladies infectieuses (néosporose, toxoplasmose), ou encore des troubles métaboliques comme l'hypothyroïdie.
Quels sont les premiers signes d'une maladie neurologique chez le chien ?
Les maladies neurologiques chez le chien peuvent avoir des origines diverses : atteinte du cerveau, de la moelle épinière, des nerfs périphériques ou des jonctions neuromusculaires. Les premiers signes cliniques sont parfois discrets et faciles à confondre avec une simple boiterie ou une douleur articulaire. Pourtant, une détection précoce peut faire toute la différence pour poser un diagnostic et instaurer un traitement adapté. Voici les signes qui doivent alerter.
La paralysie de l'arrière train
L’un des signes les plus impressionnants est la paralysie brutale ou progressive d'une ou des deux pattes arrière. Le chien ne parvient plus à se lever, traîne les membres postérieurs ou avance uniquement en s’aidant des pattes avant. Ce symptôme est souvent lié à une atteinte de la moelle épinière, comme une hernie discale, une myélopathie dégénérative ou un accident vasculaire médullaire. La paralysie peut être douloureuse ou non selon la cause, mais elle constitue toujours une urgence vétérinaire.
L'ataxie
L’ataxie correspond à un trouble de la coordination des mouvements. Le chien semble maladroit, marche comme s’il était ivre, croise les pattes ou fait des pas exagérément longs. Ce n’est pas une faiblesse musculaire, mais une mauvaise gestion du placement des membres dans l’espace. L’ataxie peut être d’origine cérébelleuse (atteinte du cervelet), proprioceptive (moelle épinière) ou vestibulaire (oreille interne ou nerf vestibulaire). L’ataxie proprioceptive est fréquente en cas de compression médullaire, tandis que l’ataxie vestibulaire s’accompagne souvent d’un port de tête penché.
Les pertes d'équilibre, chien qui titube
Un chien qui perd l’équilibre, qui tombe d’un côté, ou qui a du mal à tenir sur ses pattes peut présenter un problème neurologique central ou périphérique. Dans les affections du système vestibulaire (ex. : syndrome vestibulaire idiopathique chez le chien âgé, otite interne, tumeur), le chien peut tourner en rond, chuter, ou avoir les yeux qui bougent rapidement (nystagmus). Ces troubles sont souvent impressionnants, mais parfois réversibles. Dans d’autres cas, les troubles de l’équilibre s’intègrent dans un tableau plus global de maladie du cerveau (ex. : encéphalite, tumeur cérébrale).
Chien qui tremble
Les tremblements peuvent avoir différentes significations. Lorsqu’ils sont localisés à la tête ou à l’arrière-train, ils peuvent révéler un trouble neurologique, notamment si les muscles semblent secoués involontairement au repos. Un tremblement généralisé peut aussi être d’origine neurologique, comme dans le syndrome du shaker (encéphalite idiopathique du chien de petite taille), ou révéler une atteinte toxique ou métabolique (ex. : hypoglycémie). Il ne faut pas confondre un chien qui tremble de peur ou de froid avec un tremblement pathologique.
L'avis de Santévet : le moindre trouble neurologique, même subtil, doit motiver une consultation vétérinaire avant que les symptômes n'empirent. Par exemple, en cas de hernie discale, l'affection peut commencer par une patte arrière qui glisse, et évoluer en quelques heures en une paralysie totale du train arrière.
Comment savoir avec certitude si un chien a un problème neurologique ?
Le diagnostic précis d'un problème neurologique au niveau du train arrière est réalisé par un vétérinaire en plusieurs étapes et nécessite certains examens complémentaires :
Étape du diagnostic | Objectif | Méthodes / Outils utilisés |
---|---|---|
Anamnèse (entretien) | Rechercher le contexte d'apparition et les signes associés | Questions au propriétaire : début brutal ou progressif, douleur, chute, traumatisme, évolution |
Examen clinique général | Écarter une origine non neurologique (orthopédique, métabolique…) | Palpation, température, examen orthopédique, auscultation |
Examen neurologique | Localiser la lésion dans le système nerveux | Évaluation des réflexes, proprioception, tonus musculaire, douleurs spinales, coordination |
Tests de localisation | Identifier le segment médullaire atteint (T3-L3, L4-S3, etc.) | Tests neurologiques spécifiques : réflexe patellaire, test de retrait, réflexe périnéal |
Imagerie médicale | Visualiser la moelle épinière et les structures osseuses ou nerveuses | Radiographies, myélographie, IRM, scanner |
Analyses biologiques | Rechercher une cause métabolique, infectieuse ou inflammatoire | Bilan sanguin, sérologies, dosage de T4, analyse du LCR (ponction sous anesthésie) |
Tests génétiques (si race prédisposée) | Confirmer une maladie héréditaire comme la myélopathie dégénérative | Test ADN sur frottis buccal ou prise de sang |
Électromyographie (EMG) et potentiels évoqués | Explorer la conduction nerveuse et la fonction musculaire | Réalisés dans des centres spécialisés vétérinaires |
Une fois l'origine du problème confirmée, un traitement adapté peut être mis en place.
Comment traiter une hernie discale ?
Le traitement d’un problème neurologique touchant les pattes dépend de la cause et de la gravité des symptômes. En cas de hernie discale, une prise en charge rapide est essentielle.
- Si les signes sont modérés (douleur, faiblesse), un traitement médical peut suffire : anti-inflammatoires, repos strict, parfois physiothérapie.
- En cas de paralysie ou d’inefficacité du traitement médical, une intervention chirurgicale décompressive est souvent nécessaire. Après l’opération, une rééducation adaptée améliore les chances de récupération.
Dans tous les cas, le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic et de la réponse au traitement : une consultation rapide est déterminante.
Le traitement chirurgical de la hernie discale chez le chien permet une récupération dans 90-100 % des cas en stade I (douleur seule), 80-90 % en stade II (faiblesse motrice), et 60-70 % en stade IV (paralysie profonde). |
Quand faut-il consulter en cas de problème aux pattes arrières chez le chien ?
Il faut consulter rapidement si votre chien présente une faiblesse, une paralysie, une douleur intense, une démarche anormale ou une perte de coordination des pattes arrière. Ces signes peuvent indiquer une urgence neurologique. Une prise en charge précoce augmente les chances de récupération et limite les complications.
Quel est le prix de la prise en charge d'un trouble neurologique aux pattes arrières ?
Voici un tableau indicatif des coûts liés à la prise en charge d’un trouble neurologique des pattes arrière chez le chien (prix variables selon les régions, cliniques et examens nécessaires) :
Acte / Examen | Fourchette de prix (en €) | Remarques |
Consultation vétérinaire spécialisée | 80 – 150 € | Première évaluation par un vétérinaire généraliste ou neurologue |
Examen neurologique complet | Inclus ou +50 – 100 € | Peut être intégré à la consultation ou facturé à part |
Radiographies standard | 80 – 150 € | Utile pour écarter certaines causes orthopédiques |
Scanner ou IRM | 600 – 1 200 € | Examen clé pour visualiser une hernie discale ou autre lésion médullaire |
Analyse du liquide céphalorachidien (LCR) | 150 – 300 € | Parfois nécessaire pour affiner le diagnostic |
Traitement médical | 50 – 300 € | Anti-inflammatoires, antalgiques, myorelaxants, compléments |
Chirurgie (ex. hémilaminectomie) | 1 200 – 2 500 € | Intervention sur hernie discale sous anesthésie générale |
Hospitalisation post-opératoire | 50 – 150 €/jour | Selon la durée de surveillance nécessaire |
Rééducation / physiothérapie | 30 – 70 €/séance | Souvent plusieurs séances sont nécessaires pour une récupération optimale |
Bon à savoir : l'assurance santé pour chien Santévet prend en charge les frais en cas de troubles neurologiques, même en cas d'urgence.
En résumé, les problèmes neurologiques au niveau des pattes arrières peuvent rapidement évoluer de manière très grave, et nécessitent une prise en charge vétérinaire d'urgence.
Sources :
- Moreno T. Troubles nerveux médullaires chez le chien : aspects cliniques, diagnostiques et thérapeutiques [Internet]. CBF-asso.org; 2014 [consulté le 4 juin 2025]
Santévet
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