Comportement du chien adulte : faire le point

Certains troubles du comportement de votre chien peuvent vous sauter aux yeux et vous inciter à consulter. Mais d’autres peuvent passer quelque peu inaperçus au départ. C’est aussi le cas de certaines maladies dont les symptômes apparaissent tardivement. Votre vétérinaire peut vous aider en cas de troubles du comportement. Il intervient également dans le cas des chiens mordeurs qui doivent être déclarés, mais également faire l’objet d’une évaluation comportementale. Celle-ci étant obligatoire pour les chiens de première et deuxième catégorie (loi de janvier 1999 sur les chiens dits “dangereux”).

Vous avez appris à connaître votre chien. Bien entendu, il peut avoir certaines petites “manies”. Des habitudes qu’il aura prises à votre contact. Ou à l’extérieur. 

Parfois, un comportement peut vous sembler anormal.

- Votre chien présente-t-il des attitudes gênantes ?

- A-t-il l’air parfois anxieux

- Se montre-t-il peureux ?

- Votre chien est-il agressif ?

- Craignez-vous qu’il se montre dangereux dans certaines circonstances?

- Rencontrez-vous des difficultés à bien le maîtriser? 

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Comme chez les humains, les chiens peuvent connaître des modifications de leur comportement ayant des conséquences négatives. 

Des réactions pouvant être lourdes de conséquences sur sa santé. Ils peuvent par exemple jusqu’à s’infliger des blessures par mordillage et/ou léchages excessifs. 

Des plaies, parfois profondes, qu'il faudra alors soigner médicalement, cela s’ajoutant à la nécessité de trouver la cause du problème comportemental. 

Des vétérinaires qui traitent également les problèmes de comportement

Votre vétérinaire est également formé à la gestion des troubles du comportement et certains vétérinaires en font d’ailleurs une spécialisation. Il s’agit des vétérinaires comportementalistes

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Votre vétérinaire pourra vous proposer :

- une consultation de comportement,

- ou de consulter un vétérinaire davantage spécialisé dans la prise en charge du ou des troubles suspectés ou identifiés, pour une éventuelle thérapie comportementale.

La médecine vétérinaire n’a rien à envier à la médecine humaine. L’essentiel est de réagir le plus tôt possible. 

Plus vite un problème est détecté et pris en charge, plus rapides sont les possibilités d’amélioration, de guérison. 

Parfois, face à un problème, c’est vous qui devrez changer d’attitude. Votre vétérinaire peut vous y aider. 

Il vous aidera ainsi à rétablir des rappors avec votre animal mal “installés”. À vous comporter de manière différente afin de ne pas générer des peurs ou autres réactions gênantes dont vous êtes à l’origine. 

À trop aimer son chien…

Sans le savoir, en pensant bien faire, vous pouvez tout à fait commettre des erreurs. Nul n’a la science infuse. Mais le néophyte a davantage de “chances” de faire le contraire afin de faire stopper un comportement gênant ou un trouble du comportement. 

Il faut reconnaître que l'anthropomorphisme peut conduire à ce type de problèmes. Les chiens font partie intégrante des foyers et sont considérés comme membres de la famille à part entière. Un peu trop ! Au point de se comporter avec les chiens comme on le ferait avec des humains. 

Cela n’est pas pour arranger les choses. On ne peut reprocher à aucun maître, aucun membre de son foyer, d’aimer son chien. Mais un chien, aussi aimé soit-il doit être considéré comme tel. Cela n’est pas faire preuve de cruauté que de faire en sorte que chacun soit à sa place. 

Trouble du comportement du chien : exclure toute origine médicale

Parfois, le recours à un traitement médicamenteux sera nécessaire et dans ce domaine, la médecine vétérinaire a fait de grandes avancées. 

Avant de déterminer s’il s’agit bien d’un trouble du comportement, votre vétérinaire s’attachera d’abord à exclure une cause médicale.

Seul un vétérinaire peut le faire. C’est pourquoi il est préférable d’avoir son avis en tout premier lieu. 

C’est au final la vie de votre chien, son évolution que votre vétérinaire va suivre avec vous. Cela lui permettra d’adapter si besoin les traitements préventifs, après parfois avoir effectué une recherche à l’aide d’examens plus poussés.

Cela concerne aussi bien sa santé physique que mentale. 

Les “chiens mordeurs” en question

Tout d’abord, toute morsure doit faire l’objet d’une déclaration. Cela, quelle que soit la race ou quel que soit le type auquel il appartient. Cela n'est pas réservé aux chiens dits dangereux.

Toutefois, les morsures notamment lorsqu'elles ont lieu dans le cercle familial et qu'elles sont bénignes, ne sont pas toutes déclarées. On estime le nombre de morsures de chiens en France à quelque 10 000 par an. 

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Lorsqu’un chien mord une personne, il doit subir une surveillance sanitaire de 15 jours. 

Celle-ci est obligatoire, en prévention de la rage, que le chien ait eu ou non son vaccin contre la rage.

Cette surveillance se passe en trois temps : 

- Une première visite chez le vétérinaire dans les 24 heures suivant la morsure,

- Une seconde visite, 7 jours après la morsure,

- Une troisième visite, 15 jours après la morsure. 

Le vétérinaire remet chaque fois à son maître trois exemplaires du certificat de surveillance

L’un est destiné au propriétaire, le second à la personne qui a été mordue et le troisième à la l'autorité à laquelle la morsure a été déclarée.   

Evaluation comportementale du chien chez un vétérinaire  : un passage obligatoire

Depuis juin 2008, une nouvelle obligation a été mise en place. La loi du 20 juin 2008 rend obligatoire l'évaluation comportementale des chiens de catégorie 1 et 2, tels que définis par la loi de janvier 1999 sur les chiens dits “dangereux”. 

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Mais également des chiens mordeurs, quelle que soit leur race ou type. Ou bien encore sur demande expresse du maire ou du préfet. 

Rappel : l’assurance Responsabilité Civile est obligatoire pour les chiens de catégorie 1 et 2.

Risque de morsure : tous les chiens sont concernés !

La loi sur les chiens dits “dangereux” est décriée, y compris par des vétérinaires, car ayant montré ses limites. Il est désormais admis que tout chien est susceptible d’être dangereux et de mordre. Et que cela n’est pas propre à certaines races en particulier. 

Dans un rapport sur l'évaluation du risque de morsure chez les chiens publié le 8 février 2021, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) l’affirme : « La race ne suffit pas pour prédire et prévenir le risque de morsure. »

Toute morsure doit être déclarée auprès de la mairie du lieu de résidence et au Fichier National Canin. 

L’évaluation comportementale d’un chien ayant mordu est effectuée chez un vétérinaire inscrit sur les listes départementales. Elle doit intervenir avant la fin des 15 jours de mise sous surveillance sanitaire. 

À l’issue de cette évaluation, le chien sera classé sur une échelle allant de 1 à 4

Ce classement correspond à un degré de dangerosité quasi nul (1) à un degré élevé (4) : 

- Niveau 1 : pas de risque particulier de dangerosité en dehors de ceux inhérents à l'espèce canine.

- Niveau 2 : risque de dangerosité faible pour certaines personnes ou dans certaines situations.

- Niveau 3 : risque de dangerosité critique pour certaines personnes ou dans certaines situations.

- Niveau 4 : risque de dangerosité élevé pour certaines personnes. 

Le vétérinaire est amené à conseiller le maître en fonction du “classement” de son chien et à lui indiquer les mesures préventives nécessaires. 

Une nouvelle évaluation pourra être décidée par le vétérinaire qui précisera le délai compris entre 1 à 3 ans : 

- Si le chien est classé au niveau 2, elle sera renouvelée dans un délai maximum de trois ans ;

- Si le chien est classé niveau 3, elle sera renouvelée dans un délai maximum de deux ans. 

- Si le chien est classé en niveau 4, elle sera renouvelée dans un délai maximum de un an. 

Le résultat de l’évaluation sera transmis à la mairie. C’est elle qui décidera de diverses mesures en fonction du niveau du chien. Notamment la remise du permis de détention obligatoire depuis le 1er janvier 2010.

Renforcer le rôle des vétérinaire dans la prévention des morsures

Dans un rapport sur l'évaluation du risque de morsure chez les chiens publié le 8 février 2021, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) rappelle que :« la première visite de vaccination ou le bilan annuel chez le vétérinaire doit être l’occasion de sensibiliser aux facteurs de risques de morsure et d’insister sur l’importance de l’éducation de l’animal et du renforcement positif, c’est-à-dire des modes d’éducation de l’animal favorisant les récompenses lors des apprentissages ».

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L’ANSES estime que « le rôle de l’évaluation comportementale par les vétérinaires, en cas de morsure ou sur demande spécifique du maire ou du préfet, doit être renforcé, en augmentant le nombre de vétérinaires inscrits pour réaliser ces évaluations et en harmonisant les formations, les pratiques et les outils utilisés ».

 

Dr Ludovic Freyburger

Enseignant et consultant en médecine préventive à VetAgro Sup (École vétérinaire de Lyon). 

Président du groupe d'études en médecine préventive de l'AFVAC (Association de Formation des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie). 

Directeur de la formation vétérinaire à la Compagnie des Animaux/SantéVet. 

 

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