L'essentiel :
- Les réactions allergiques apparaissent entre quelques minutes et plusieurs heures après l'exposition au chat.
- L'intensité des symptômes s'accentue lors d'un contact prolongé avec l'animal dans un espace confiné.
- La fatigue, le stress ou une infection virale peuvent amplifier la réactivité allergique aux chats.
- Les premiers signes d'allergie surviennent parfois après plusieurs mois de cohabitation avec un chat.
- Le simple fait de pénétrer dans une pièce où un chat a séjourné déclenche des réactions chez les personnes sensibles.
- La sévérité des symptômes varie selon les personnes.
Les symptômes et signes de l'allergie au chat
Les allergies aux chats sont plus fréquentes qu’on ne le pense *: environ 10 % à 20 % de la population y serait sensible. Et le plus surprenant, c’est qu’elles peuvent apparaître à n’importe quel moment de la vie, même après des années passées aux côtés d’un chat sans le moindre souci.
Les symptômes, eux, ne sont pas toujours les mêmes. Chez certains, ce sont les yeux qui picotent ou qui pleurent, chez d’autres, c’est la peau qui gratte, la gorge qui gratouille ou encore la respiration qui devient plus difficile.
Reconnaître ces signes dès qu’ils se manifestent permet de réagir rapidement. Avec un bon diagnostic et un traitement adapté, il est tout à fait possible de mieux vivre cette allergie au quotidien sans forcément devoir dire adieu à son compagnon à poils.
Les réactions cutanées : urticaire et eczéma
L'urticaire se manifeste par des plaques rouges qui démangent et peut apparaître après un contact direct avec le félin ou ses poils. Ces plaques, parfois accompagnées de petites vésicules, peuvent varier en taille et en intensité en fonction de la sensibilité de chacun.
Dans un autre registre, l'eczéma est une autre forme d'inflammation de la peau qui provoque des rougeurs et des démangeaisons. Il se présente souvent sous la forme de zones sèches et squameuses, particulièrement dans les plis cutanés ou sur les zones fréquemment exposées.
Bien que ces symptômes cutanés soient moins courants que les troubles respiratoires ou ORL, ils peuvent être particulièrement gênants, surtout lors d'un contact prolongé avec l'animal. En effet, ces réactions peuvent persister plusieurs heures après l'exposition, et s'aggraver en cas de grattage répété.
Les troubles respiratoires
L'asthme allergique peut être déclenché par la présence d'un chat et se caractérise par une inflammation des bronches, provoquant une respiration sifflante et une sensation d'oppression thoracique. Les crises peuvent survenir rapidement après l'exposition aux allergènes félins ou se développer progressivement. Outre les crises d'asthme classiques qui se manifestent par une toux sèche et une difficulté à respirer, on peut observer une gêne respiratoire plus ou moins importante, allant de la simple sensation d'essoufflement à des complications plus graves.
Dans les cas les plus sévères, l'allergie peut évoluer vers un œdème de Quincke (gonflement des tissus au niveau du visage et des voies respiratoires) ou un choc anaphylactique, deux conditions qui constituent une urgence médicale nécessitant une prise en charge immédiate. Ces complications sont particulièrement dangereuses chez les personnes souffrant déjà d'asthme chronique, car l'exposition aux allergènes du chat peut aggraver significativement leur état respiratoire.
Les troubles oculaires : yeux rouges et larmoyants
Des yeux rouges et larmoyants sont le résultat d'une conjonctivite allergique, une inflammation de la membrane muqueuse qui recouvre le globe oculaire. Cette réaction survient lorsque les allergènes du chat entrent en contact avec la surface de l'œil, déclenchant une réponse immunitaire immédiate.
Les yeux peuvent également démanger, provoquant un besoin irrépressible de se frotter les yeux. Dans certains cas, la paupière peut être enflée ou présenter des petits boutons. Ces symptômes s'accompagnent souvent d'une sensation de brûlure ou de corps étranger dans l'œil, particulièrement intense lors des premières heures d'exposition aux allergènes.
La gêne visuelle peut être significative, en particulier dans les cas d'allergies sévères. Les symptômes peuvent s'aggraver au fil de la journée et s'intensifier en présence prolongée du chat. Dans certains cas, la vision peut devenir temporairement trouble à cause des larmoiements excessifs, et les yeux peuvent devenir particulièrement sensibles à la lumière.
Les symptômes ORL : éternuements, nez qui coule, gorge qui gratte
Dans le cadre de l'allergie au chat, les symptômes ORL sont couramment observés. L'un des plus fréquents est le nez qui coule, une condition également connue sous le nom de rhinite. Cette réaction se manifeste par un écoulement nasal clair et constant, accompagné de démangeaisons.
Les éternuements sont également un symptôme courant. Ils sont généralement répétitifs et peuvent se produire à tout moment, pas seulement lors de l'exposition directe à l'allergène.
La gorge qui gratte, ou prurit de la gorge, est un autre symptôme ORL de l'allergie au chat. Cela peut être accompagné d'une sensation de brûlure ou d'irritation dans la gorge.
En plus de ces symptômes, certaines personnes peuvent également présenter d'autres symptômes moins courants, mais tout aussi gênants, similaires à ceux du rhume des foins :
- Fatigue : l'organisme est en état d'alerte à cause de la présence d'allergènes.
- Troubles du sommeil liés à la congestion nasale et aux difficultés respiratoires, mais aussi à une réaction allergique persistante.
Ces symptômes peuvent varier en intensité et en durée d'une personne à une autre.
Comment se débarrasser d'une allergie au chat ?
Pour atténuer les symptômes de l'allergie au chat, plusieurs solutions sont envisageables.
L'usage des antihistaminiques et autres médicaments
Les antihistaminiques agissent en bloquant l'action de l'histamine, une substance chimique libérée par le corps lors d'une réaction allergique. Ils peuvent être administrés sous différentes formes : gélules, spray nasal, comprimés ou collyres.
D'autres médicaments peuvent également être prescrits : décongestionnants, corticostéroïdes.
La désensibilisation : comment ne plus être allergique ?
Cette immunothérapie allergénique est généralement proposée lorsque les mesures simples ou les traitements symptomatiques ne suffisent pas à améliorer l'état de la personne.
Il existe différentes formes de désensibilisation, notamment l'injection sous-cutanée et la prise sublinguale.
Le procédé s'apparente à celui d'un vaccin avec l'administration régulière à la personne allergique d'extraits contenant des allergènes.
Il est à noter que la désensibilisation est un traitement à long terme qui demande un engagement sur plusieurs mois, voire années. Dans 70 à 80 % des cas, elle permet de diminuer nettement les symptômes de l'allergie.
Les traitements naturels sont-ils efficaces ?
Plusieurs remèdes naturels (de grand-mère), peuvent aider à atténuer les symptômes de l'allergie au chat. parmi lesquels :
- L'homéopathie,
- la phytothérapie,
Des huiles essentielles ainsi que certains produits naturels comme l'huile de poisson, riche en acide gras oméga-3, peuvent apporter un soulagement.
Des tisanes à base de thym séché, de lavande, de camomille ou d’eucalyptus sont également recommandées pour leurs effets apaisants.
L'huile essentielle d’estragon est aussi mentionnée pour sa capacité à diminuer les symptômes. L'efficacité des traitements naturels n'est toujours pas garantie et est de ce fait souvent recommandée en compléments des médicaments classiques anti‐allergie.
Dans tous les cas, il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant d'entamer un traitement naturel.
Puis-je avoir un chat si je suis allergique ?
Adopter un chat malgré une allergie, c'est tout à fait possible, à condition de prendre quelques précautions pour limiter l'exposition aux allergènes. Voici quelques astuces pour réduire les risques et rendre la cohabitation plus confortable :
- Choisir une race de chat adaptée : certaines races, comme le Sibérien, le Balinais ou le Devon Rex, sont considérées comme hypoallergéniques. Elles produisent moins de la protéine Fel d1, responsable des allergies. De plus, les mâles non castrés ont tendance à libérer plus d’allergènes que les femelles ou les mâles castrés.
- Veiller à l'hygiène : laver régulièrement votre chat peut aider à réduire les allergènes sur sa fourrure. Brosser votre animal fréquemment, idéalement à l'extérieur, est également un bon réflexe. Pensez à porter un masque pendant cette étape pour éviter d'inhaler des poils et squames.
- Limiter l'accès à certaines pièces : essayez de garder votre chat loin des chambres et évitez de dormir avec lui. Vous pouvez lui aménager un espace spécifique dans une pièce bien ventilée.
- Utiliser des purificateurs d'air : ces appareils peuvent être très efficaces pour éliminer les allergènes dans l'air. Choisissez des modèles avec des filtres HEPA, qui capturent bien les particules responsables des allergies.
- Entretenir régulièrement votre intérieur : passer l'aspirateur tous les jours avec un appareil adapté, laver souvent les tissus d'ameublement et utiliser des housses anti-allergènes pour le mobilier sont des gestes simples pour réduire la présence de poils et de squames.
- Consulter un allergologue : avant d’adopter un chat, il peut être utile de faire un test d’allergie pour mieux comprendre votre sensibilité. Dans certains cas, une désensibilisation préventive peut être envisagée.
À noter : si vous adoptez un chat malgré votre allergie, gardez à l’esprit que votre compagnon peut, lui aussi, tomber malade. Or, certaines consultations ou traitements vétérinaires peuvent rapidement coûter cher. Pour éviter les mauvaises surprises, souscrire une assurance santé chat peut être une bonne idée. Elle vous permet de prendre soin de votre animal en toute sérénité, sans que les dépenses imprévues ne viennent compliquer votre quotidien.
Le conseil de Santévet : saviez-vous que les allergènes du chat peuvent se retrouver dans des endroits où vous ne vous y attendez pas ? Les textiles, comme les rideaux, les couvertures ou même les tapis, piègent facilement les squames et peuvent libérer des allergènes dans l’air. Pensez à laver régulièrement ces éléments à haute température, surtout s'ils sont fréquemment en contact avec votre chat.
Peut-on être allergique au chat à tout âge ?
Il est tout à fait possible de développer une allergie au chat du jour au lendemain et à tout âge, enfants comme adultes et seniors. En effet, l'allergie est une réaction de défense excessivement virulente du système immunitaire en réponse à un contact avec une substance spécifique (les allergènes du chat). Ceux-ci peuvent être présents dans la salive, l'urine, mais aussi dans les squames de la peau de l'animal.
Par rapport à l'allergie au chien, les chats sont désignés comme étant les grands responsables des allergies. Contrairement à une idée reçue, les poils de chats en eux-mêmes ne sont pas en cause.
En effet, comme le souligne la Dre Elodie Goffart, vétérinaire dans l’Essonne, dans un article publié en 2017 dans la Revue Vétérinaire : "L’allergie dite 'au chat' n’est pas une allergie à ses poils. Ce sont des protéines sécrétées par les glandes salivaires et sudoripares de l’animal qui sont responsables de la réaction d’hypersensibilité (dite de type I ou immédiate). Huit glycoprotéines ont été identifiées. Celle qui présente le potentiel allergisant le plus élevé est appelée Fel d1." |
Pourquoi certaines personnes développent-elles une allergie au chat alors qu'elles n'en avaient pas avant ?
L'apparition soudaine d'une allergie aux chats peut résulter d'une prédisposition génétique, qui s'active sous l'influence de facteurs environnementaux. Le système immunitaire réagit de manière excessive aux protéines félines après une exposition prolongée ou intense.
Cette sensibilisation progressive explique pourquoi une personne vivant avec un chat depuis des années peut brusquement développer des réactions allergiques. Le seuil de tolérance varie d'un individu à l'autre : certains réagiront dès les premiers contacts, tandis que d'autres développeront une hypersensibilité après plusieurs mois ou années d'exposition.
Des facteurs tels que la modification du système immunitaire avec l'âge, le stress, des changements hormonaux ou encore une maladie peuvent également déclencher une réponse allergique, même chez des personnes auparavant tolérantes aux chats.
Parmi les allergies aux animaux, celle au chat est la plus fréquente. Pour en comprendre l’origine et trouver un traitement adapté, consulter un médecin est indispensable. Heureusement, avec quelques précautions, il est possible de vivre avec un chat malgré l’allergie. Inutile donc de s’en séparer trop vite, même si ce motif reste l’un des premiers invoqués lors des abandons.
Santévet
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Photos : 123RF
Source :
*Journal of Feline Medicine and Surgery - "HUMAN ALLERGY TO CATS"