Pyomètre chez le chat : reconnaître et prévenir

 

Le pyomètre est une maladie utérine grave qui touche principalement les chattes non stérilisées. Fréquente chez les femelles d’âge mûr, cette affection résulte d’un déséquilibre hormonal associé à une infection bactérienne. Elle nécessite une intervention vétérinaire rapide pour sauver la vie de l’animal.

L'essentiel

  • Le pyomètre chez le chat est une infection de l’utérus qui entraîne une accumulation de pus. Elle survient généralement quelques semaines après les chaleurs, chez des chattes entières.
  • Le pyomètre est favorisé par les cycles hormonaux répétés, l’hyperplasie de la muqueuse utérine et la prolifération de bactéries comme E. coli. L’âge et l’utilisation de contraceptifs hormonaux augmentent aussi le risque.
  • La stérilisation des chats (ovario-hystérectomie) est la solution la plus sûre pour éviter cette maladie. Pour les chattes reproductrices, un suivi vétérinaire régulier et une gestion raisonnée des portées sont essentiels.

 

Qu'est-ce qu'un pyomètre chez la chatte ?

Une affection de l'appareil génital de la chatte

Le pyomètre chez la chatte est une affection grave de l’appareil reproducteur. Il s’agit d’une accumulation de pus dans l’utérus, liée à une infection bactérienne secondaire à des modifications hormonales. Ce trouble survient le plus souvent chez des femelles entières, c’est-à-dire non stérilisées, et principalement après un ou plusieurs cycles œstraux. Il représente une urgence vétérinaire, car il peut rapidement engager le pronostic vital de l’animal si aucune prise en charge n’est réalisée.

C'est une affection également fréquente chez la chienne.

Causes du pyomètre

Le pyomètre est la conséquence d’un déséquilibre hormonal associé à une contamination bactérienne de l’utérus. Pendant le dioestrus (période qui suit les chaleurs), la progestérone produite par les ovaires entraîne un épaississement de la muqueuse utérine (hyperplasie endométriale) et une augmentation de la sécrétion de mucus. Ces changements physiologiques rendent l’utérus plus vulnérable à l’implantation de bactéries.

Les bactéries en cause proviennent en général de la flore bactérienne normale du vagin. Escherichia coli est l’agent infectieux le plus fréquemment retrouvé, mais d’autres germes comme Streptococcus spp. ou Staphylococcus spp. peuvent être impliqués. La cervix (col de l’utérus), qui est normalement fermée après les chaleurs, limite l’évacuation des sécrétions et favorise ainsi la stagnation et la multiplication bactérienne.

L’âge est également un facteur de risque. Les chattes âgées et celles ayant subi plusieurs cycles hormonaux sans gestation sont particulièrement exposées. L’utilisation répétée de traitements hormonaux pour prévenir les chaleurs (contraceptifs) est aussi un facteur favorisant, car elle accentue les effets de la progestérone sur l’endomètre.

L’utilisation répétée de progestatifs augmente considérablement le risque, multipliant jusqu’à 6 à 7 fois la probabilité d’apparition d’un pyomètre*.

 

Deux types de pyomètres

On distingue deux types de pyomètre chez la chatte selon l’état du col de l’utérus.

Pyomètre à col fermé

Le col utérin reste partiellement ouvert, ce qui permet aux sécrétions purulentes de s’écouler vers l’extérieur. Dans ce cas, on peut observer des pertes vulvaires visibles, ce qui facilite souvent le diagnostic.

Pyomètre à col ouvert avec écoulements

Le col est complètement fermé, empêchant toute évacuation du pus. Cela entraîne une accumulation importante de liquide dans l’utérus, avec une distension marquée. Cette forme est plus dangereuse car elle peut passer inaperçue jusqu’à ce que des complications graves apparaissent, comme une rupture utérine et une péritonite.

Est-ce que le pyomètre est contagieux ?

Non, la maladie n’est pas contagieuse. C’est une affection individuelle qui résulte d’un déséquilibre hormonal et d’une infection bactérienne interne de l’utérus.

chatte bengal

Quels sont les symptômes du pyomètre chez la chatte ?

Les symptômes du pyomètre chez la chatte peuvent varier selon que le col de l’utérus est ouvert ou fermé. Cette affection survient généralement quelques semaines après les chaleurs et peut évoluer rapidement. Voici les signes les plus fréquents :

  • Pertes vulvaires : écoulements purulents, malodorants, de couleur jaunâtre à brunâtre, visibles à la vulve ou sur le pelage de l’arrière-train (uniquement en cas de pyomètre à col ouvert).
  • Augmentation de la soif et de la miction : la chatte boit beaucoup plus qu’à l’habitude (polydipsie) et urine plus souvent (polyurie).
  • Léthargie : fatigue marquée, baisse d’activité, tendance à rester prostrée.
  • Perte d’appétit : diminution ou arrêt total de la prise alimentaire (anorexie).
  • Fièvre : température corporelle élevée (hyperthermie), parfois accompagnée de frissons et d'un changement de comportement.
  • Abdomen distendu : gonflement abdominal visible surtout en cas de pyomètre à col fermé, dû à l’accumulation de pus dans l’utérus.
  • Vomissements et diarrhée : possibles dans les formes avancées.

Ces signes doivent alerter car le pyomètre est une urgence vétérinaire. Sans intervention rapide, il peut évoluer vers une septicémie, un choc toxique ou une rupture utérine avec péritonite.

Quelle est la différence entre la métrite et le pyomètre chez le chat ?

La métrite et le pyomètre sont deux affections utérines du chat, mais elles diffèrent par leur origine et leur gravité.

  • La métrite est une inflammation aiguë de l’utérus, survenant généralement après la mise bas ou un avortement. Elle est due à une infection bactérienne et se manifeste rapidement, souvent accompagnée de fièvre et d’écoulements purulents.
  • Le pyomètre, en revanche, est une infection chronique liée à des cycles hormonaux répétés. Il se développe en dehors de la gestation et entraîne une accumulation de pus dans l’utérus. Le pyomètre est souvent plus insidieux et potentiellement mortel sans traitement.

Comment soigner un pyomètre chez le chat ?

Le traitement du pyomètre est une urgence vétérinaire. La prise en charge dépend de la gravité et de l’état général de la chatte, mais l’option la plus efficace reste la chirurgie.

Chirurgie : ablation de l'utérus

Après diagnostic du pyomètre suite à un examen clinique, des examens complémentaires (analyses sanguines, échographie), le vétérinaire proposera une prise en charge.

Le traitement de référence est une ovario-hystérectomie (stérilisation curative). Le vétérinaire réalise une ablation chirurgicale de l’utérus infecté et des ovaires, ce qui élimine la source de l’infection et prévient les récidives. Cette opération est délicate car l’utérus peut être très fragile et risquer de se rompre. Elle nécessite une anesthésie générale et une surveillance post-opératoire rigoureuse.

Traitement antibiotique

Des antibiotiques sont systématiquement administrés avant et après la chirurgie pour contrôler l’infection. Ils peuvent aussi être utilisés seuls chez une chatte destinée à la reproduction et présentant un pyomètre à col ouvert, mais le risque de récidive est élevé.

Traitement naturel

Il n’existe aucun traitement naturel efficace pour soigner un pyomètre. Les plantes ou remèdes maison ne peuvent pas évacuer le pus ni stopper l’infection et risquent de retarder une intervention vitale.

Prix de l'opération

Voici une estimation des prix pour la prise en charge d'un pyomètre chez la chatte :

Poste de soins Fourchette de prix (France)
Consultation d’urgence 50 – 100 €
Examens complémentaires 100 - 200 € 
Ovario-hystérectomie (chirurgie) 300 – 600 €
Hospitalisation et soins post-op 50 – 150 €/jour
Médicaments antibiotiques et antalgiques 30 – 80 €
Coût total estimé 500 – 1000 €

 

Ces tarifs varient selon la clinique, la région et l’état de la chatte au moment de la prise en charge. Une intervention en urgence peut être plus coûteuse qu’une chirurgie programmée. L'assurance santé pour chat Santévet permet de couvrir ces frais imprévus.

chatte ecaille de tortue

Comment éviter le pyomètre chez la chatte ?

La prévention du pyomètre chez la chatte repose principalement sur la gestion de sa reproduction et la limitation des facteurs de risque hormonaux.

  • La meilleure prévention pour éviter cette affection est la stérilisation préventive. L’ovario-hystérectomie, qui consiste à retirer les ovaires et l’utérus, supprime complètement la possibilité de développer un pyomètre. Cette intervention est généralement recommandée avant la puberté ou après le premier cycle œstral, car elle présente aussi d’autres bénéfices pour la santé (réduction des tumeurs mammaires, suppression des chaleurs).
  • Pour les chattes destinées à la reproduction, il est important de limiter le nombre de cycles sans gestation. Les cycles hormonaux répétés favorisent l’hyperplasie de l’endomètre, terrain propice à l’infection. Une reproduction raisonnée ou un suivi vétérinaire régulier peut réduire ce risque.
  • L’utilisation de contraceptifs hormonaux (pilules ou injections) pour empêcher les chaleurs doit être évitée autant que possible. Bien qu’ils soient pratiques à court terme, ces traitements augmentent significativement la probabilité d’apparition d’un pyomètre, même chez des chattes jeunes.
  • Enfin, une surveillance attentive des femelles entières est essentielle. Après les chaleurs, il faut rester vigilant à tout signe anormal (soif accrue, pertes vulvaires, abattement) et consulter rapidement en cas de doute. Un diagnostic précoce peut améliorer le pronostic et éviter les complications graves.

L'avis de Santévet : Les chattes non stérilisées sont les plus à risque de développer un pyomètre. Si vous n'avez pas prévu de faire reproduire votre animal, stérilisez-le !

En résumé, le pyomètre est une urgence vétérinaire qui peut être évitée grâce à la stérilisation. Protéger sa chatte en anticipant ce risque permet de lui offrir une vie plus longue et en meilleure santé. En cas de doute, consultez rapidement votre vétérinaire.

Source : Beauvais, W. et al. (2004). Influence of progestagen treatment on the incidence of pyometra in bitches. Theriogenology.

Santévet

Leader de l'assurance santé animale