Les démangeaisons sont un trouble fréquent chez les chats, qui peuvent avoir des origines très diverses. Le traitement sera bien différent en fonction de l'origine du problème.
L'essentiel
- Les démangeaisons peuvent avoir des origines très variées chez le chat, mais la cause principale est la présence de puces.
- En cas de prurit au niveau des oreilles, c'est les acariens de la gale qui sont responsables.
- Le traitement des démangeaisons nécessite d'identifier leur cause sous-jacente.
Pourquoi mon chat se gratte le corps ?
Un chat peut se gratter ou se lécher le corps pour différentes raisons.
Les parasites externes
- Les puces sont la cause la plus fréquente de démangeaisons chez le chat. Même en l'absence de puces visibles, une seule piqûre peut provoquer une réaction allergique appelée dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP). Les lésions (croûtes, rougeurs, pertes de poils) se localisent souvent à la base de la queue, autour de la tête et du cou.
- Les tiques, si elles sont présentes en grande quantité, peuvent provoquer du prurit.
- Les acariens, bien que rares, peuvent aussi être en cause. Ils provoquent des démangeaisons intenses, des croûtes et une perte de poils.
- Les poux félins, bien que plus rares, peuvent entraîner un prurit, surtout chez les chats affaiblis ou vivant en collectivité.
Jusqu'à 80 % des cas de prurit chez le chat sont liés à une infestation par les puces ou à une dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP). |
Les allergies
- La dermatite atopique (ou hypersensibilité environnementale) est une autre forme d’allergie chronique. Elle résulte d’une réaction à des allergènes environnementaux comme les acariens de poussière, les pollens ou les moisissures. Le chat se gratte souvent le ventre, les flancs et le dos.
- L’allergie alimentaire est raren mais peut provoquer des démangeaisons localisées ou généralisées. Elle se manifeste souvent par des lésions au niveau du cou, du ventre ou des pattes. Le diagnostic repose sur un régime d’éviction pendant plusieurs semaines.
Les infections cutanées
Les infections bactériennes (pyodermites) ou fongiques (teignes) peuvent provoquer des démangeaisons plus ou moins intenses, souvent accompagnées de croûtes, de rougeurs ou de pelades. La teigne est très contagieuse, y compris pour l’homme.
Une surinfection bactérienne secondaire peut compliquer un prurit préexistant, rendant les symptômes plus sévères.
Les troubles comportementaux
Certains chats développent un léchage excessif compulsif, souvent en lien avec un stress, un changement d’environnement ou un ennui. On parle alors de dermatite psychogène. Les zones les plus touchées sont le ventre, l’intérieur des cuisses et les flancs. Il ne s’agit pas à proprement parler de démangeaisons, mais le comportement du chat peut être confondu avec un prurit.
Les désordres immunitaires ou génétiques
Certaines maladies cutanées inflammatoires, comme le complexe granulome éosinophilique, sont fréquentes chez le chat. Elles peuvent provoquer des plaques, ulcères ou nodules sur la peau, associés ou non à un prurit.
Des affections plus rares, comme certaines dermatites auto-immunes, peuvent également se traduire par des démangeaisons, bien que ce ne soit pas le symptôme principal.
Les causes environnementales ou physiques
Un environnement trop sec, une chaleur excessive, l’utilisation de produits ménagers irritants ou un toilettage trop agressif peuvent altérer la barrière cutanée et déclencher un grattage.
Pourquoi mon chat se gratte les oreilles et se secoue la tête ?
Les oreilles sont une zone particulièrement sensible, et de nombreuses affections peuvent provoquer des démangeaisons à cet endroit.
Les parasites : cause n°1 des démangeaisons auriculaires
Les acariens Otodectes cynotis, responsables de la gale des oreilles, sont la première cause de démangeaisons au niveau des oreilles, en particulier chez les jeunes chats ou les chats vivant en collectivité. Ces parasites se logent dans le conduit auditif et provoquent :
- un grattage intense,
- un cérumen noirâtre en grande quantité ("aspect marc de café"),
- des secousses de tête fréquentes.
La gale est très contagieuse entre chats, chiens et furets, mais pas aux humains.
La gale des oreilles (Otodectes cynotis) est responsable de 50 à 80 % des otites externes chez le chat, en particulier chez les jeunes ou les chats vivant en collectivité. |
Les infections : otites externes bactériennes ou fongiques
Les otites bactériennes ou à levures (Malassezia spp.) peuvent apparaître seules ou compliquer une affection sous-jacente (gale, allergie, corps étranger...). Elles provoquent des démangeaisons, un cérumen anormal, des rougeurs, une mauvaise odeur et parfois une douleur à la manipulation.
Ces infections sont souvent secondaires, d'où l’importance d’en chercher la cause primaire (puces, allergie, etc.).
Les allergies
Comme pour les démangeaisons corporelles, les allergies alimentaires ou environnementales (dermatite atopique) peuvent s’exprimer au niveau des oreilles. Le prurit peut être bilatéral, parfois sans autres signes visibles.
Les chats allergiques se grattent parfois intensément les oreilles en l’absence d’otite visible : le diagnostic est alors plus difficile à établir.
Les corps étrangers ou blessures
Une épillet, une griffure, ou une piqûre d’insecte dans ou autour de l’oreille peuvent provoquer une démangeaison aiguë, souvent unilatérale. Le chat peut se gratter au point de provoquer une plaie ou un hématome du pavillon auriculaire.
Les polypes auriculaires et autres tumeurs
Les polypes inflammatoires, bénins mais envahissants, peuvent apparaître dans le conduit auditif ou la cavité nasale, notamment chez les jeunes chats. Ils provoquent souvent des signes d’otite chronique unilatérale, associée à des démangeaisons.
Certaines tumeurs cutanées peuvent aussi se développer sur le pavillon auriculaire (ex : carcinome épidermoïde chez les chats blancs exposés au soleil), entraînant des lésions et du prurit.
Les maladies auto-immunes ou dermatologiques rares
Des affections comme le lupus érythémateux, la pemphigoïde, ou des formes du complexe granulome éosinophilique peuvent s’exprimer au niveau des oreilles, bien que cela reste plus rare.
Pour récapituler, voici toutes les causes de démangeaisons chez le chat :
Catégorie | Cause principale | Zone concernée | Remarques |
Parasitaires | Puces (DAPP : dermatite allergique aux piqûres) | Corps, surtout dos et base de la queue | Cause la plus fréquente (jusqu’à 80 % des prurits allergiques) |
Gale des oreilles (Otodectes cynotis) | Oreilles | Très contagieuse, fréquente surtout chez les jeunes | |
Cheylétiellose, aoûtats, poux | Corps, tête | Parfois visibles à l’œil nu ou détectés par scotch test | |
Gale notoédrique (rare) | Tête, oreilles, cou | Très prurigineuse, zones croûteuses | |
Infectieuses | Teigne (dermatophytose) | Corps, tête, oreilles | Très contagieuse, zoonose possible |
Pyodermite bactérienne secondaire | Zones de grattage | Souvent associée à une autre cause de prurit | |
Otite externe à levures ou bactéries | Oreilles | Rougeurs, cérumen abondant, grattage localisé | |
Allergiques | Allergie alimentaire | Corps (ventre, face, pattes) | Réaction retardée, nécessite un régime d’éviction |
Dermatite atopique (allergie environnementale) | Tête, cou, pattes | Diagnostic d’exclusion | |
Inflammatoires / immuno | Complexe granulome éosinophilique | Lèvres, ventre, cuisses | Parfois prurigineux, d’origine allergique probable |
Autres causes | Dermatose auto-immune (rare) | Variable | Diagnostic par biopsie |
Prurit comportemental | Abdomen, flancs | Léchage compulsif sans cause organique identifiée | |
Corps étranger ou traumatisme localisé | Oreille ou zone précise | Examen clinique nécessaire |
Comment diagnostiquer la cause du prurit chez le chat ?
Le prurit chez le chat peut avoir de nombreuses origines, et son diagnostic nécessite une démarche rigoureuse. Le vétérinaire commence par un examen clinique complet et vous posera des questions détaillées : localisation du prurit, apparition des signes, évolution, traitements déjà essayés, alimentation, mode de vie (accès extérieur, contact avec d’autres animaux…), etc.
La première étape consiste à rechercher une cause parasitaire, très fréquente chez le chat. Même en l’absence de parasites visibles, un traitement antiparasitaire strict à visée diagnostique (souvent à base de molécules actives contre les puces, acariens et autres ectoparasites) est souvent proposé. Si le prurit disparaît, cela confirme une origine parasitaire, notamment une dermatite allergique aux piqûres de puces.
En cas de persistance, le vétérinaire réalise généralement un bilan dermatologique :
- Raclages cutanés, scotch tests ou examen du cérumen auriculaire pour rechercher des parasites (gale, cheylétiellose, etc.) ;
- Cytologies cutanées ou auriculaires pour mettre en évidence une infection bactérienne ou fongique ;
- Parfois, biopsies cutanées en cas de suspicion de maladie auto-immune ou tumorale.
Si les tests sont négatifs et que le prurit persiste, une allergie alimentaire ou environnementale est suspectée. Le vétérinaire peut alors proposer :
- Un régime d’éviction alimentaire strict pendant 6 à 8 semaines ;
- Des tests allergologiques (intradermoréactions, dosage d’IgE spécifiques) ou une démarche thérapeutique orientée vers l’atopie.
Enfin, certaines affections plus rares (complexe granulome éosinophilique, troubles comportementaux…) seront évoquées si les causes classiques ont été éliminées.
L'avis de Santévet : Le diagnostic de l'origine des démangeaisons peut prendre du temps si ce n'est pas une cause parasitaire. Une assurance santé pour chat permet de couvrir les frais de consultation, d'examens et de traitements.
Comment soulager et calmer les démangeaisons chez le chat ?
Pour soulager un chat qui se gratte, il faut d’abord en identifier et traiter la cause (parasites, allergie, infection...). En attendant, certaines mesures peuvent apaiser les démangeaisons. Le vétérinaire peut prescrire des anti-inflammatoires, ou des médicaments anti-démangeaisons, pour calmer rapidement le prurit.
Des antibiotiques ou antifongiques sont utilisés en cas d’infection. Il est aussi possible d’utiliser des shampoings ou lotions dermatologiques spécifiques, qui nettoient la peau et la réhydratent, notamment en cas de séborrhée ou de croûtes.
Il faut aussi protéger la peau des lésions de grattage : collerette, coupe des griffes, et surveillance attentive.
Enfin, une alimentation adaptée (riche en oméga-3 et hypoallergénique) contribue souvent à améliorer l’état cutané à moyen terme.
Quel traitement naturel anti-prurit chez le chat ?
Certains traitements naturels peuvent complémenter les soins vétérinaires pour apaiser les démangeaisons chez le chat, à condition qu’ils soient utilisés prudemment. Les acides gras essentiels oméga-3 et oméga-6 (huile de poisson, huile de bourrache) ont des propriétés anti-inflammatoires bénéfiques pour la peau. Ils peuvent être donnés sous forme de compléments ou intégrés à un aliment spécifique.
L’aloe vera en gel pur (non parfumé et sans additifs) peut être appliqué localement sur de petites zones irritées, en évitant l’ingestion. La camomille ou la calendula en lotion ou infusion refroidie peuvent également être utilisées pour apaiser la peau.
Attention toutefois : certains produits naturels sont toxiques pour le chat (huiles essentielles, tea tree, etc.). Il est donc impératif de demander l’avis d’un vétérinaire avant tout traitement maison, même naturel.
Quand dois-je m'inquiéter en cas de démangaisons chez le chat ?
Il est normal qu’un chat se gratte occasionnellement. En revanche, si les démangeaisons deviennent fréquentes, intenses ou ciblées, cela doit alerter. Vous devez consulter un vétérinaire si votre chat :
- Se gratte au point de se blesser (croûtes, plaies, perte de poils),
- Se lèche compulsivement, notamment le ventre, les pattes ou les flancs,
- Secoue fréquemment la tête ou se gratte les oreilles,
- Présente des rougeurs, boutons ou pellicules,
- Ou change de comportement (irritabilité, isolement).
Même si aucune puce n’est visible, une dermatite allergique ou un parasite microscopique peut en être la cause. Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement est simple. Ignorer un prurit chronique peut entraîner des infections secondaires, de l’inconfort, voire un stress important pour le chat.
Comment éviter les problèmes de peau chez le chat ?
La prévention des problèmes de peau chez le chat repose sur plusieurs piliers. Tout d’abord, il est essentiel d’assurer une protection antiparasitaire régulière, même chez un chat d’intérieur : puces, acariens et aoûtats sont des causes majeures de démangeaisons. Une alimentation de qualité, riche en protéines animales et équilibrée en acides gras essentiels, contribue à maintenir une peau saine.
L’entretien du pelage est aussi important : brossages réguliers, surtout chez les chats à poils longs, permettent d’éliminer les débris, d’éviter les nœuds et de repérer rapidement une anomalie cutanée. Pour les chats sujets au stress (facteur favorisant certains troubles cutanés), un environnement stable et enrichi est recommandé.
Enfin, un suivi vétérinaire régulier permet de détecter précocement tout signe d’allergie, d’infection ou de maladie dermatologique et d’agir avant que la situation ne s’aggrave.
Santévet
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Sources :
- Muller, D.C., Kirk, R.W., Scott, D.W., Miller, W.H., Griffin, C.E. (2001). Muller and Kirk's Small Animal Dermatology (6th ed.). W.B. Saunders Company.
- Hensel P., Santoro D., Favrot C., Hill P., Griffin C. (2015). Canine atopic dermatitis: Detailed guidelines for diagnosis and allergen identification. BMC Veterinary Research, 11:196.
- Carlotti D.N., Remy I. (2004). Feline miliary dermatitis: a retrospective study of 45 cases (1990–1998). Revue de Médecine Vétérinaire, 155(1), 25-30.
- Scott D.W., Miller W.H., Griffin C.E. (2001). Small Animal Dermatology, 6th ed. Saunders.
- Plant J.D. (2006). Recognition and diagnosis of pruritus. Clinical Techniques in Small Animal Practice, 21(3), 113–117.