L'essentiel (TL;DR)
- Au cours de son évolution, le chat domestique a fait preuve de remarquables qualités adaptatives.
- Le rapprochement Homme/chat s'est articulé autour d'un échange de services : le chat consommant les rongeurs et oiseaux qui attaquaient les récoltes de céréales humaines.
- Progressivement, le chat est passé d'un rôle purement utilitaire à une place dans la vie affective humaine qui s'est esquissée dès la Renaissance.
Les origines ancestrales : quelle est l'histoire du chat ?
Le Pseudaelurus : premier animal ancêtre du chat
Considéré comme l'un des premiers véritables ancêtres des félidés modernes, le Pseudaelurus a vécu à l'ère du Miocène, 20 à 8 millions d'années en arrière. Apparu d'abord en Eurasie, il s'est ensuite répandu en Afrique et en Amérique du Nord.
Il avait l'apparence d'un grand chat à la silhouette élancée. Les plus petits individus pesaient 5 à 10 kg tandis que les plus grands atteignaient la taille d'un puma avec un poids avoisinant 30 à 40 kg.
L'apparition du Felis silvestris lybica (chat sauvage africain) puis du Felis Catus
Il y a 10 à 5 millions d'années, deux grandes lignées sont descendues du Pseudaelurus, représentant 3 sous-familles :
- les félins à dents de sabre (sous-famille des Machairodontinae) aujourd'hui éteints ;
- les félidés actuels (sous-familles des Felinae et des Pantherinae) comme les chats, lynx, guépards ou pumas.
Au sein de cette seconde lignée, le genre Felis est apparu il y a environ 2 millions d'années, d'abord en Asie puis en Europe et en Afrique. Il regroupait des petits félins ressemblant déjà beaucoup aux chats sauvages.
Le Felis silvestris est un de ces chats sauvages apparus il y a 500 000 à 200 000 ans. Différentes sous-espèces se sont développées selon les régions :
- Felis silvestris silvestris en Europe ;
- Felis silvestris ornata en Asie ;
- Felis silvestris lybica en Afrique : ce chat sauvage africain, aussi appelé “chat ganté”, est l'ancêtre direct du chat domestique.
Le Felis Catus est apparu il y a environ 10 000 ans au Proche-Orient à partir du chat sauvage africain. C'est lui qui a donné naissance au chat domestique génétiquement quasi identique.
La fascinante histoire de la domestication
Les premières traces de cohabitation Homme-chat
Les relations étroites entre l'être humain et le chat débutent dans des temps très anciens avec le passage de la chasse-cueillette à l'agriculture dans le Proche-Orient et l'Égypte. Le stockage des céréales attire les rongeurs et les oiseaux, proies de choix du chat qui s'impose alors comme un allié dans la protection des récoltes.
Les premiers indices archéologiques attestant d'un rapprochement entre humains et félins nous emmènent :
- à Chypre, vers 7 500 av. J.-C. période où un homme se fait enterrer avec son fidèle compagnon : une momie de chat a été retrouvée à ses côtés ;
- à l'Égypte ancienne (2 000 av. J.-C.) dont les vestiges montrent que le chat était pleinement intégré à la vie quotidienne et religieuse.
Il s'agit donc plutôt d'une domestication dite “commensale” c'est à dire qu'humains et chats se sont tolérés dans une situation profitable à tous deux : les chats disposaient d'une abondante réserve de rongeurs et d'oiseaux dont l'élimination rendait service aux Hommes.
L'évolution génétique depuis 11 000 ans
Depuis environ 11 000 ans, le rapprochement entre humains et félins a amené des variations au niveau des gènes du chat intervenant dans la plasticité neuronale, la mémoire et la gestion du stress. Le chat est ainsi devenu plus sociable, supportant la présence humaine sans agressivité.
Contrairement au chien, ces variations sont donc spontanées dans l'histoire du chat : il y a eu peu d'intervention humaine dans la sélection des reproducteurs et le choix des croisements réalisés.
Les modifications d'ailleurs apportées par les humains sont apparues bien plus tard comme la robe tabby (tigrée) qui a été créée au Moyen-Âge.
L'adaptation progressive à la vie domestique
Au contact de l'Homme, les chats deviennent moins craintifs et plus calmes au fil des siècles. Ils se reproduisent entre eux, ce qui permet d'adapter donc naturellement les lignées à la présence humaine.
Au Moyen-Âge, ils sont embarqués sur les navires marchands pour chasser les rongeurs et se diffusent donc en Europe, en Asie et en Afrique. Ils sont reconnus pour leur utilité dans la chasse aux rongeurs.
Le chat à travers les civilisations antiques
Le statut divin en Égypte ancienne
La vénération du chat dans l'Égypte antique atteint son apogée avec la déesse Bastet, représentée avec une tête de chat sur un corps de femme.
Les prêtres égyptiens élèvent des chats sacrés dans leurs temples, considérés comme des manifestations vivantes de Bastet. La mort d'un chat entraîne un deuil national où les familles se rasent les sourcils en signe de respect.
Les sanctions pour maltraitance féline témoignent de ce statut exceptionnel : quiconque tuait un chat, même accidentellement, risquait la peine de mort.
La place du chat dans la Grèce et Rome antiques
La Grèce accueille d'abord le chat avec une certaine réserve. Les Grecs préfèrent traditionnellement la belette comme chasseur de rongeurs. Le félin gagne progressivement leur affection, notamment grâce aux marchands qui rapportent ces animaux précieux d'Égypte.
Les Romains, quant à eux, développent une relation particulière avec les chats. D'abord réservés aux familles patriciennes, ces compagnons deviennent rapidement des symboles d'indépendance et de liberté.
L'expansion vers l'Asie et ses influences
La présence du chat en Asie remonte à près de 3 000 ans, marquée par une profonde vénération dans plusieurs cultures. Le félin occupe une place centrale dans les textes sanscrits indiens, où sa grâce naturelle inspire mythes et légendes.
Au Japon, le chat acquiert un statut mystique unique. Considéré comme un porte-bonheur, il devient la source d'inspiration de nombreuses œuvres d'art et traditions populaires. Le maneki-neko, ce chat levant la patte en signe de bienvenue, témoigne de cette fascination culturelle.
Les transformations du Moyen Âge à nos jours
Entre persécution et renaissance en Europe
En Europe et plus particulièrement en France, le Moyen-Âge constitue une période ambivalente pour le chat. Du XIe au XIVe siècle, le chat, surtout s'il est noir, est associé aux forces occultes et au mauvais sort. En 1484, le pape Innocent VIII proclame que les adorateurs de chats seront brûlés comme les sorcières. Quant à l''Église, elle le voit comme un animal impur.
Les chats sont alors victimes de traditions barbares : pourchassés, massacrés ou brûlés, ce qui contribue à la prolifération des rongeurs vecteurs d'épidémie lors de la Peste noire. Ont également lieu des sacrifices de chats pour les fêtes populaires. La médecine médiévale n'est pas en reste puisqu'elle utilise la graisse ou la chair de l'animal pour la fabrication d'onguents.
Toutefois, les paysans, les marins et les artisans continuent de les considérer comme des alliés efficaces dans la lutte contre les souris. L'animal est peu à peu réhabilité à partir du XIVe siècle.
À partir de la Renaissance (XVe - XVIe siècles), le chat est appréhendé comme un animal de compagnie raffiné et élégant : il inspire même les poètes et les peintres. Se tissent des liens d'affection pour le chat qui vont se développer et s'enrichir au fil des siècles.
De nombreux poètes et peintres témoignent de la place du chat comme figure tendre et familière à la Renaissance à l'image de Léonard de Vinci qui réalise vers 1478 un dessin préparatoire représentant la Vierge à l'Enfant avec un chat*. |
L'émergence des premières races distinctes
C'est au Moyen-Âge qu'apparaissent les premières sélections humaines même si elles restent peu fréquentes. Elles ont pour but de développer l'esthétique des félins ou leur efficacité dans la chasse aux rongeurs.
Le chat dans la société moderne
À l'échelle mondiale, les premières races reconnues ont été :
- le Siamois en Thaïlande ;
- le Persan en Iran ;
- l'Angora turc ;
- le Maine Coon aux États-Unis.
Ces 4 races ont été reconnues à la fin du XIXe siècle, début du XXe dans leur pays d'origine puis le Persan, l'Angora turc et le Siamois ont été les premières races reconnues en Europe puis en France. La première exposition moderne féline est organisée au Crystal Palace de Londres en 1871.
L'évolution biologique du chat domestique
Les modifications anatomiques au fil du temps
Les félidés actuels ont subi des mutations dans leur histoire qui leur ont permis de devenir les chats domestiques que l'on connaît. Si leur taille, leur crâne et leur mâchoire ont connu peu de changements de même que leur musculature, le pelage s'est diversifié en termes de motifs, et de couleurs, tout comme les couleurs des yeux.
La morphologie de certaines races modernes a été obtenue récemment par une sélection spécifique, à l'image :
- du Persan et de sa face aplatie ;
- du Siamois et de son corps élancé et sa tête triangulaire ;
- du Maine Coon et sa structure robuste.
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L'adaptation des sens et du comportement
Les félidés actuels ont également fait preuve d'une remarquable adaptation en ce qui concerne leur sens et leur schémas comportementaux :
Sens du chat | Évolutions |
La vision du chat |
La vision du chat s'est accommodée à la lumière artificielle et à la reconnaissance des mouvements humains. |
L'ouïe du félin |
L'ouïe s'est adaptée aux bruits humains en étant capable de les associer à des évènements spécifiques (repas, caresses, etc.). |
L'odorat du chat |
L'odorat lui a permis d'identifier les membres de la famille et les lieux sécurisés de la maison. |
Le toucher du félin |
Le toucher, au travers notamment de ses vibrisses, lui a permis de se déplacer dans un environnement domestique en faible luminosité. |
Au niveau du comportement social, les miaulements, les postures, les frottements et les mouvements de queue ont été développés pour interagir avec les humains.
Les caractéristiques du Felis catus moderne
Aujourd'hui, le chat (Felis catus) est un animal doté d'un corps musclé et agile adapté à la chasse. La forme de sa tête est variable tout comme son pelage qui peut revêtir une multiplicité de couleurs et de motifs.
Plutôt solitaire, le chat est, cependant, capable de créer des liens forts avec les humains et de vivre en milieu domestique tout en conservant la plupart des traits biologiques et comportementaux de son ancêtre sauvage.
Le développement du chaton à l'âge adulte
Du chaton à la naissance au premier mois de vie
Lorsqu'il nait, le chaton pèse en moyenne 80 à 120 g. Sa croissance est rapide (10 à 15 g/jour). Ses yeux s'ouvrent entre 7 et 12 jours et les dents de lait apparaissent dès la 3e semaine. À 4 semaines, le développement sensoriel est quasi complet et la socialisation active avec la fratrie.
La croissance du chaton de 1 à 6 mois
À 1 mois, le chaton est vif et joueur. Il commence à explorer l'environnement même s'il est encore dépendant de sa mère pour l'alimentation et l'apprentissage social. De 2 à 3 mois, les comportements sociaux sont en cours d'acquisition.
L'âge de 4 à 5 mois marque l'entrée dans l'adolescence avec un comportement plus indépendant et souvent plus turbulent. De 5 à 6 mois, la puberté se manifeste par divers comportements sexuels comme le marquage urinaire et la recherche de partenaires.
Le conseil de Santévet : l'âge de 3 mois marque l'arrivée du chaton dans son nouveau foyer. Veillez à poursuivre sa socialisation initiée par sa mère et le naisseur afin d'en faire un chat équilibré en harmonie avec son environnement. Pour cela, multipliez les contacts avec les humains et les animaux et exposez-le aux différentes stimulations de l'environnement de manière graduelle.
Les étapes clés jusqu'à la maturité
De 6 à 12 mois, la période adolescente se caractérise par des comportements de chasse et de jeu et une grande énergie. La majorité des chats sont matures autour de 12 à 18 mois. La taille adulte est généralement atteinte à l'exception des races de chats de grande taille comme le Maine Coon qui poursuivent leur croissance jusqu'à 3-4 ans.
En conclusion, l'évolution du chat est marquée par une adaptation toujours plus importante du félin à son environnement. La domestication s'est esquissée sur la base d'un échange de service entre l'Homme et l'animal puis s'est nourrie de relations plus affectives.
*Study for the Madonna of the Cat”, Léonard de Vinci, 1478, conservation au British Museum.
Santévet
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Photos : 123RF