Santévet : Comment avez-vous découvert le Doga et êtes-vous devenue coach certifiée ?
Andreea Sembely : J’ai découvert le Doga un peu par hasard, en 2015, à une période où ma vie de coureuse a pris un virage inattendu. Je me préparais pour mon premier marathon quand une blessure au genou m’a obligée à tout arrêter. Après plusieurs infiltrations, mon médecin du sport m’a conseillée de me tourner vers le yoga, histoire de soulager mes articulations et de rester en mouvement autrement.
À l’époque, je vivais avec mes deux chiens — un Border Collie et un Bouledogue français — qui avaient la fâcheuse (ou plutôt adorable) habitude de venir s’inviter sur mon tapis pendant mes séances. Au début, je les repoussais gentiment… puis j’ai fini par les laisser participer. Et là, quelque chose de magique s’est passé : les séances sont devenues plus fun, plus douces et plus connectées. C’était un vrai moment de complicité entre nous.
J’ai commencé à partager ces instants sur les réseaux sociaux, sans me douter de ce qui allait suivre. Des abonnés américains m’ont écrit : « C’est génial que tu fasses du Doga ! » — et moi, j’ai découvert que ce que je faisais avait déjà un nom !
Curieuse, je me suis plongée dans le sujet. En France, il n’y avait encore aucune ressource sur le Doga, alors je suis allée chercher l’inspiration aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Au fil de mes recherches j’ai rencontré celle qui a créé le Doga au début des années 2000. J’ai eu la chance de me former directement auprès d’elle, et c’est là que j’ai obtenu ma certification officielle de coach en Doga. Depuis, cette belle aventure est devenue mon métier, ma passion et ma mission : aider les humains et leurs chiens à se reconnecter autrement, à travers le mouvement, la respiration et beaucoup d’amour.

J’ai suivi son enseignement pendant plus d’un an et demi, une expérience profondément humaine et inspirante, jusqu’à obtenir ma certification officielle en Doga. Depuis, je transmets à mon tour cette approche unique à travers des cours, ateliers et événements canins, et je continue d’explorer chaque jour ce lien extraordinaire entre le mouvement, la respiration… et nos chiens.
« Le Doga transforme la relation entre le chien et son humain. »
S. V. : Qu’est-ce exactement le Doga et comment cela fonctionne-t-il ?
A. S : Le Doga, c’est bien plus qu’un simple “yoga avec son chien”. C’est une pratique douce et bienveillante, inspirée des mêmes principes que le yoga traditionnel : le mouvement, la respiration et la conscience du moment présent. Mais ici, on ajoute un ingrédient magique — la présence et le contact de notre chien.
Concrètement, on bouge ensemble, au rythme de la respiration. On alterne entre postures, étirements, massages et moments de connexion. Le toucher a une place essentielle : c’est à travers lui que le chien ressent notre calme, notre énergie, et qu’il apprend à se détendre à son tour.

Le Doga n’a rien d’une performance sportive. Il ne demande ni souplesse particulière, ni expérience en yoga, ni un chien parfaitement obéissant. Ce qui compte, c’est la relation. L’envie de partager un moment vrai, sans attente, sans jugement. Au fil de la pratique, on découvre quelque chose d’unique : il arrive qu’on perde l’équilibre — physiquement ou émotionnellement — et c’est en se connectant à son chien qu’on le retrouve.
Le Doga devient alors un exercice de confiance réciproque, où l’humain et le chien s’ajustent, respirent ensemble, s’écoutent. C’est ce qui rend cette discipline si incroyable : elle transforme la relation entre le chien et son humain. Elle apporte autant au corps qu’à l’esprit, autant à l’humain qu’à l’animal — et surtout, elle renforce le lien invisible qui les unit.
S. V : Quels sont les bienfaits du Doga pour les propriétaires et leurs chiens ?
A. S : Dans ma pratique, j’ai remarqué que les chiens les plus réceptifs au Doga sont souvent ceux qui en ont le plus besoin : les chiens hyperactifs, ceux qui ne savent jamais se poser, et les chiens hypersensibles, les chiens un peu anxieux, toujours en alerte. Le Doga leur offre un espace de calme et de sécurité. Le contact, la respiration, la lenteur du mouvement les aident à se relâcher, à se poser, à retrouver un équilibre émotionnel. C’est un moment où ils n’ont rien à prouver, rien à exécuter : juste à être.
Mais les bienfaits du Doga ne s’arrêtent pas là — ils concernent tous les chiens, sans exception. Plus un chien est bien dans ses pattes, plus il est en harmonie avec son humain, et plus la relation se renforce naturellement.
Côté humain, le Doga agit comme une respiration dans nos vies souvent trop rapides. Il nous apprend à ralentir, à être pleinement présents, à ressentir plutôt qu’à faire. C’est une pratique qui nous ancre, nous ramène à l’essentiel, à ce qui est là — maintenant. Et surtout, elle nous invite à ressembler un peu plus à nos chiens : à être heureux de peu, à accueillir chaque instant comme une nouvelle aventure, à aimer sans condition. Nos chiens sont nos meilleurs professeurs : ils nous rappellent comment vivre simplement, sincèrement, joyeusement.
« Pour les chiens comme pour les humains, le Doga est sans doute la discipline la plus inclusive qui existe. »
S. V : Existe-t-il des types de chiens mieux « adaptés » que d’autres à la pratique du Doga ?
A. S : Absolument pas. Le Doga est sans doute la discipline la plus inclusive qui existe — pour les chiens comme pour les humains. Toutes les tailles, toutes les races, tous les âges, tous les niveaux sont les bienvenus.
Un chiot plein d’énergie, un senior un peu raide, un grand molosse ou un petit gabarit qu’on peut tenir dans les bras… tout le monde peut pratiquer. Le secret du Doga, c’est l’adaptation. Chaque posture a ses options, ses variantes. On ne cherche pas à forcer un mouvement, mais à trouver ce qui est juste pour le duo, ici et maintenant.
Par exemple, pour un chien en croissance ou un chien âgé, on évite les positions où il devrait tenir en équilibre sur deux pattes. Avec un petit chien, on peut intégrer plus de contact, de portés et de proximité s’il est à l’aise avec cela.

S. V : Vous pratiquez votre discipline auprès de Jazz. Pouvez-vous nous parler d’elle ?
A. S : Jazz, c’est ma chienne de cœur, ma complice, ma partenaire de tapis.
Elle a 7 ans, c’est une Berger australien pleine d’entrain, d’énergie et d’une immense joie de vivre. C’est le chien le plus gentil que je connaisse : douce avec les humains, patiente avec les chiens, bienveillante même avec les autres animaux.
Jazz a une véritable âme de médiatrice. Lors de mes retraites Doga, elle veille sur le groupe comme une présence apaisante. Si une tension naît entre deux chiens, elle intervient avec une élégance incroyable : elle passe tout doucement entre eux, détourne l’attention, et tout retombe naturellement. Pas de confrontation, pas de domination — juste de la douceur et de l’équilibre. C’est ce qui la rend si spéciale. Elle n’impose rien, elle inspire. Elle crée de l’harmonie simplement par sa présence.
Pour moi, Jazz n’est pas seulement mon chien : c’est ma collègue, mon associée, ma muse. C’est grâce à elle que j’ai trouvé ce chemin, celui du Doga, et que je vis aujourd’hui cette aventure humaine et animale. J’ai pour elle une reconnaissance infinie.
Tous mes animaux, d’ailleurs, ne sont pas de simples “animaux de compagnie” : ce sont de vrais membres de la famille.
S. V : Jazz est assurée chez SantéVet. Que pensez-vous de l’assurance santé animale ?
A. S : Pour moi, c’est absolument essentiel que mes animaux soient assurés — que ce soit Jazz, ma fidèle complice, ou Zen, mon tout jeune loulou de 6 mois, qui commencera bientôt à assurer la relève pendant mes cours de Doga.
Leur santé est ma priorité, car c’est elle qui me permet de travailler avec eux, de voyager, de partager toutes ces aventures qui font partie de notre quotidien.
C’est pour ça que SantéVet est devenu l’un de mes partenaires de cœur. J’ai eu recours à mon assurance pour chien dès l’arrivée de Zen à la maison : il avait attrapé une petite gale des oreilles, un parasite assez courant chez les chiots d’élevage. Heureusement, tout a été réglé très rapidement. Aujourd’hui, je suis vraiment rassurée de savoir que mes chiens sont entre de bonnes mains.

S. V : Quelles précautions prenez-vous pour la sécurité des participants et des animaux ?
A. S : Je conseille toujours à mes nouveaux participants de faire un bilan vétérinaire pour leur chien, afin de bien connaître son état de santé, notamment au niveau des articulations. C’est particulièrement important pour les chiots en croissance, les seniors ou les chiens de grandes races, mais c’est une bonne habitude pour tous les chiens. L’idée, c’est simplement de s’assurer que les mouvements et manipulations ne provoquent aucune douleur ni inconfort.
Ensuite, c’est là que ma formation et mon expérience de coach certifiée prennent tout leur sens. Mon rôle est d’apprendre aux humains à pratiquer en toute sécurité, dans le respect du corps du chien et du leur.
Chaque séance est pensée pour être douce, fluide et bienveillante, sans aucune recherche de performance.
Le Doga, c’est avant tout l’art de l’écoute mutuelle : écouter son propre corps, mais surtout écouter son chien. Dans cette pratique, le chien est notre baromètre. C’est lui qui donne le tempo, lui qui indique quand ralentir, quand s’arrêter, ou quand simplement observer.
Le respect du chien est fondamental : on ne le force jamais à participer ni à adopter une posture. S’il montre le moindre signal d’apaisement — détourner le regard, se lécher la truffe, bailler, s’éloigner — c’est un message clair qu’il faut entendre et respecter. Dans ces moments-là, on s’adapte, on fait la posture sans lui, ou on transforme la séance en simple moment de détente partagée.
« Le Doga est une pratique progressive, douce et adaptable, qui apporte des bénéfices dès les premières minutes. »
S. V : Combien de temps faut-il pour voir les premiers bénéfices de cette pratique ?
A. S : Les premiers bénéfices du Doga se voient souvent très rapidement. Pour certains chiens, la première séance suffit à observer un vrai changement : détente, attention, et cette bulle de calme qui s’installe autour d’eux.
Pour d’autres, il faut parfois la deuxième séance, car la première est souvent celle de la découverte : le chien explore, est curieux, joue, renifle, rencontre de nouveaux copains, et s’adapte à un lieu ou des odeurs inconnues.
Ce qui est magique, c’est que malgré tous ces stimuli, on peut créer un espace sécurisé et calme, une bulle de relaxation pour le chien… et pour l’humain. Dans nos vies, on a tendance à proposer des activités où le chien doit faire, courir, se dépenser, que ce soit le canicross, l’Agility ou d’autres sports canins. Le Doga, lui, nous montre qu’on a beaucoup à gagner en ne faisant rien. Juste être, respirer, se poser, côte à côte avec son chien.
La vitesse à laquelle les chiens se calment dépend aussi de l’humain : si nous, propriétaires, sommes présents et détendus, les chiens suivent rapidement.
Un secret pour installer l’énergie du Doga rapidement : commencer par des séances courtes. 5 minutes suffisent au début.

S. V : Comment fonctionnent et se déroulent les cours collectifs que vous proposez ?
A. S : Cette année, j’ai lancé un concept novateur : les Retreats de Doga, en partenariat avec Décathlon Travel. L’idée est simple : partir en voyage avec des groupes de binômes humains-chiens pour se déconnecter de la vie trop rapide et trop bruyante et se reconnecter à l’essentiel : la nature, nos chiens et nous-mêmes.
Nous pratiquons le Doga et la randonnée dans des lieux dog-friendly, où les chiens peuvent être en liberté presque tout le temps et nous accompagner partout. Le premier Retreat se déroule dans les Cévennes, au-dessus de Montpellier, et un deuxième lieu ouvrira à partir du printemps 2026, sur la Côte d’Armor, en Bretagne.
En dehors des Retreats, je propose aussi le Doga lors d’événements canins, pour faire découvrir cette discipline unique. Mais ce que je recommande le plus, c’est pratiquer à la maison, dans son environnement : le chien est alors dans un espace familier, avec ses odeurs et son humain, ce qui rend l’expérience plus simple, plus douce et plus efficace.
Pour ça, je suis en train de lancer des cours en ligne sur mon site yoga-dog.fr, sous forme de petites vidéos à suivre à la maison. Je prépare également une certification pour les formateurs, pour ceux qui souhaitent devenir coach de Doga à leur tour.
S. V : Quel conseil donneriez-vous aux propriétaires de chiens qui souhaitent essayer le Doga pour la première fois ?
A. S : Mon premier conseil : laissez de côté tous vos préjugés. J’entends souvent des propriétaires dire : « Mon chien est trop vif pour ça », « Il est trop vieux », « Il est trop jeune », ou « Je ne suis pas assez souple pour pratiquer ». Et pourtant, le Doga accueille tous les chiens et tous les humains, quel que soit l’âge, la taille, le niveau ou l’expérience.
Le Doga, c’est la joie, pure et simple. Je vous invite donc à laisser vos préjugés de côté : ceux concernant votre souplesse, votre patience, ou ceux de votre chien. Juste tester, essayer, s’installer sur le tapis et se concentrer sur l’instant présent.
Vous verrez qu’apprendre à être, à ne rien faire parfois, est incroyablement puissant. Cela crée un lien profond et unique avec votre chien. Une séance suffit souvent à comprendre la magie du Doga et à créer un moment unique avec votre chien !
Santévet
Leader de l'assurance santé animale
Crédit photos : compte instagram @doga_france