Covid-19 : les vétérinaires viennent en aide aux médecins

Même s’il existe bien entendu des différences, la médecine vétérinaire est parfois proche de la médecine humaine. Plus de 5 000 vétérinaires ont répondu présents afin de venir en aide aux médecins dans le cadre de la réserve sanitaire, même si ce n’est pas en première ligne. Par ailleurs, de nombreuses cliniques ont offert du matériel aux hôpitaux et aux Ehpad. Un bel élan de solidarité.

L’heure est à la mobilisation générale. Les vétérinaires ont répondu présents dans le cadre de la réserve sanitaire afin de venir en aide aux médecins. Sur les 18 000 vétérinaires inscrits à l’Ordre en France, parmi lesquels 12 000 en libéral, plus de 5 000 se sont déjà portés volontaires : 784 en Ile-de-France, une région particulièrement touchée, ou encore 286 dans le Grand-Est.

Car le personnel soignant, on le sait, a besoin de mains fortes afin de soigner les malades. Une liste de ces volontaires a donc été transmise aux ARS (Agence Régionales de Santé). Ces dernières pourront donc les contacter. Pour l’heure aucun vétérinaire ne l’a été.

Les vétérinaires ne seront pas en première ligne

Les vétérinaires savent et comprennent qu’ils ne seront pas en première ligne. « Il y a des gestes que les vétérinaires savent faire et d'autres pas », explique Bruno Tessier, président des vétérinaires d'Ile-de-France, qui s’est porté lui-même candidat, à l’AFP (Agence France Presse). « Infirmier dans un service de réanimation, c'est compliqué car l'infirmier dans ce service est ultraspécialisé », poursuit-il.

« On sait intuber des animaux mais est-ce que l'on saurait intuber des gens ? Ce ne sont pas les mêmes techniques. Ca serait possible avec une formation et ça prendrait beaucoup de temps. » Et d’insister : « Personne ne parle des vétérinaires en première ligne». «On se tient à la disposition de l'ARS qui jugera de nos compétences. »

De brancardiers à la régulation téléphonique

Bruno Tessier indique que les vétérinaires peuvent tout à fait seconder les brancardiers ou encore faire de la régulation téléphonique, à l’instar des médecins du Samu. « On sait répondre à des personnes qui ont des symptômes de coronavirus, faire des interrogatoires médicaux puis faire le tri et prendre une décision. » 

Des aides en matériel médical également pour les hôpitaux et les Ehpad

Déjà, des cliniques vétérinaires ont apporté leur soutien à des hôpitaux, comme par exemple en donnant des respirateurs, qui font de plus en plus défaut, des ‘’pousse-seringues’’, des masques, des blouses, etc. Aux Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), ce sont des concenrtrateurs d’oxygène donnés par des cliniques vétérinaires. 

Supprimer les barrières entre médecine humaine et animale

Par ailleurs, il existe selon Jean-Luc Angot, président l'AVF (Académie Vétérinaire de France), « un énorme potentiel de production de kits PCR & sérologiques et d'analyse qui ne demande qu'à être mobilisé pour sauver des vies ! »

Malgré cela, en France, « un laboratoire vétérinaire n'a pas le droit de faire des tests quand c'est un produit d'origine humaine », précise Jeanne Brugère-Picoux de l'Académie Nationale de Médecine, qui plaide pour la suppression de ces barrières entre médecine humaine et animale.

D’autres pays comme l’Italie, la Belgique, l’Allemagne ont levé ce type d’interdiction. C’est pourquoi l’AVF et l’Académie de médecine, dans un communiqué, demandent que la France en fasse de même. Réponse d’Édouard Philippe, le Premier ministre : « "Il nous faut regarder dans quelle mesure nous pouvons lever ces interdictions, c'est quelque chose qui demande un peu d'instruction, c'est en train d'être réalisé. »

 

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