Chlamydiose chez le chat : comment se transmet-elle ?

La chlamydiose féline est une infection bactérienne fréquente chez les chats, touchant principalement les yeux et les voies respiratoires supérieures. Très contagieuse en milieu collectif, elle se transmet par contact direct avec les sécrétions ou via des objets contaminés.

L'essentiel (TL;DR) :

  • La chlamydiose féline provoque conjonctivite, éternuements et écoulements oculaires chez le chat, avec une incubation de 5 à 10 jours.
  • La transmission se fait par contact direct avec les sécrétions ou objets contaminés, surtout en milieu collectif.
  • La transmission à l’Homme ou au chien est très rare et peu préoccupante.

 

Qu'est-ce que la chlamydiose chez le chat ?

La chlamydiose féline est une infection bactérienne causée par la bactérie Chlamydia felis. Elle faffecte principalement l'appariel respiratoire supérieur et les yeux des chats, provoquant une conjonctivite souvent accompagnée de sécrétions oculaires, d’écoulements nasaux, d’éternuements et parfois de toux. C’est une maladie assez fréquente, notamment chez les chats vivant en collectivité (refuges, chatteries). Elle fait partie du syndrome coryza du chat.

Comment un chat peut-il attraper la bactérie Chlamydia felis ?

La transmission de Chlamydophila felis se fait principalement par contact direct :

  • Par contact avec les sécrétions oculaires ou nasales d’un chat infecté (léchage, frottement).
  • Par contact avec des objets contaminés (litière, gamelles, coussins).
  • La bactérie peut se propager rapidement dans des environnements où plusieurs chats vivent proches les uns des autres.

La contagiosité est importante surtout dans les endroits à forte densité féline.

Une étude* réalisée en 2010 sur 400 chats présentant des signes respiratoires en milieu urbain a montré que la prévalence de Chlamydia felis variait entre 5 et 15 % selon les régions. Dans les refuges et chatteries, la prévalence peut atteindre jusqu’à 30 à 40 %, en raison de la promiscuité et du stress favorisant la transmission.

 

Un humain peut-il contracter la chlamydiose d'un chat ?

Transmission à l'Homme

Très rare. Chlamydia felis est une bactérie adaptée au chat, et les cas de transmission à l’homme sont exceptionnels, généralement réservés à des personnes immunodéprimées ou en contact très rapproché avec des chats infectés. Les symptômes humains seraient proches d’une conjonctivite.

Transmission au chien

Elle est possible mais peu fréquente. Les chiens peuvent théoriquement être porteurs asymptomatiques, mais la chlamydiose canine est extrêmement rare et non considérée comme un problème majeur. Le chien n’est pas un réservoir important.

Quelle est la durée d'incubation de la chlamydiose ?

La période d'incubation, c’est-à-dire le temps entre la contamination par Chlamydia felis et l’apparition des premiers signes cliniques, est généralement de 5 à 10 jours. Ce délai peut varier un peu selon l’état immunitaire du chat et la dose bactérienne reçue.

chat chlamydiose

Quels sont les symptômes de la chlamydiose chez le chat ou le chaton ?

Les signes cliniques apparaissent souvent dans les voies respiratoires supérieures et les yeux, notamment :

  • Une conjonctivite aiguë : rougeur, gonflement des paupières, écoulements oculaires clairs puis purulents, souvent unilatéraux au départ.
  • Crises d'éternuements et écoulements nasaux (rhinite).
  • Toux occasionnelle.
  • Larmoiement intense au niveau de l'oeil pouvant entraîner une kératite (inflammation de la cornée).
  • Œdème des paupières.
  • Parfois, fièvre légère, perte de poids et d'appétit et léthargie chez les cas plus sévères.
  • Chez les chatons, les symptômes peuvent être plus marqués, avec un risque accru de complications secondaires (surinfection bactérienne).

En général, l’infection reste localisée aux muqueuses oculaires et respiratoires supérieures, mais peut durer plusieurs semaines si non traitée.

Comment savoir si un chat a la chlamydiose ?

Le diagnostic de la chlamydiose chez le chat est réalisé par un vétérinaire en plusieurs étapes.

Examen clinique

Le vétérinaire observe les signes typiques, notamment la conjonctivite (rougeur, écoulements oculaires), les éternuements et autres symptômes respiratoires. Cependant, ces signes ne sont pas spécifiques à Chlamydia felis et peuvent être causés par d’autres agents (herpèsvirus, calicivirus, bactéries).

Antécédents et contexte

La présence d’autres chats malades dans l’environnement, l’âge du chat (chatons et jeunes chats plus sensibles) et l’absence de réponse aux traitements classiques orientent vers une suspicion.

Prélèvements spécifiques

  • Cytologie oculaire : prélèvement de cellules au niveau de la conjonctive pour rechercher la présence de corps intracytoplasmiques (mais peu sensible).
  • PCR (réaction en chaîne par polymérase) : test moléculaire très sensible et spécifique qui détecte l’ADN de Chlamydia felis dans les sécrétions oculaires ou nasales. C’est la méthode de choix pour confirmer le diagnostic.
  • Culture bactérienne : possible mais rarement utilisée car plus longue et moins sensible.

Exclusion d’autres pathogènes

Souvent, des tests complémentaires sont faits pour rechercher d’autres infections concomitantes (herpèsvirus FHV-1, calicivirus, mycoplasmes) car la chlamydiose peut s’associer à ces agents.

L'avis de Santévet : Dans la plupart des cas, un examen clinique suffit à identifier la maladie. Les examens complémentaires ne sont pas toujours nécessaires, mais ils sont dans tous les cas remboursés par l'assurance santé pour chat.

Quel traitement en cas de chlamydiose chez le chat ?

Traitement antibiotique systémique

Un traitement antibiotique adapté est nécessaire pour éliminer la bactérie, qui vit à l’intérieur des cellules. Ce traitement doit être administré sur une durée prolongée, souvent plusieurs semaines, pour éviter les rechutes. Il est important de respecter scrupuleusement la durée prescrite, même si les symptômes s’améliorent rapidement.

Des études cliniques* montrent que les traitements antibiotiques administrés pendant au moins 3 à 4 semaines permettent une guérison complète dans 80 à 90 % des cas.

 

Traitement local

Pour soulager les yeux irrités et réduire la charge bactérienne, un nettoyage régulier des yeux avec une solution douce est conseillé. Des traitements topiques sous forme de collyres ou pommades antibiotiques peuvent aussi être appliqués en complément du traitement général.

Mesures d’hygiène et isolement

L'animal malade doit être isolé des autres pour limiter la propagation de la maladie. Il est recommandé de désinfecter régulièrement les objets et surfaces en contact avec lui, comme la litière, les gamelles et les couchages.

Gestion de l’inflammation

Dans certains cas, un traitement visant à réduire l’inflammation locale peut être prescrit, toujours sous surveillance vétérinaire afin d’éviter d’aggraver l’infection.

Vaccination

Un vaccin est disponible et peut être proposé dans les environnements à risque élevé (refuges, chatteries) pour limiter l’apparition de la maladie, mais il n’est pas systématiquement utilisé chez les chats de compagnie.

Suivi vétérinaire

Un contrôle régulier est important pour vérifier l’efficacité du traitement et s’assurer que la bactérie a bien été éliminée, notamment en cas de rechutes.

En résumé

Traitement But Durée / Remarques
Antibiotiques systémiques  Éradication de la bactérie 4 semaines minimum, strict respect du traitement
Collyres antibiotiques locaux Réduction locale de la charge bactérienne En parallèle du traitement oral
Nettoyage oculaire Soulagement et prévention des surinfections Quotidien, jusqu’à guérison complète
Isolement & désinfection Limiter la contagion Pendant toute la durée de la maladie
Vaccination (en milieu à risque) Prévention Optionnel, selon contexte épidémiologique

Quelles sont les complications de la chlamydiose ?

chat chlamydiose

Voici les principales complications possibles de la chlamydiose chez le chat :

  • Surinfection bactérienne : Les lésions oculaires causées par la chlamydiose peuvent favoriser la multiplication d’autres bactéries, entraînant une conjonctivite plus sévère, une kératite (inflammation de la cornée) ou même des ulcères cornéens au niveau des yeux.
  • Infection chronique ou récidivante : Si le traitement est insuffisant ou tardif, la bactérie peut persister, provoquant des épisodes répétés de conjonctivite et une inflammation chronique des yeux.
  • Atteinte respiratoire : Dans certains cas, l’infection peut s’étendre aux voies respiratoires supérieures, provoquant une rhinite, une toux ou une bronchite.
  • Transmission dans les collectivités : La chlamydiose peut rapidement se propager dans les refuges, chatteries ou élevages, causant une maladie épidémique difficile à contrôler.
  • Complications chez les chatons : Les jeunes chats sont plus sensibles et peuvent présenter des signes plus graves, avec un risque accru de déshydratation ou d’infections secondaires.

Quels sont les risques de récidive de la maladie ?

Les risques de récidive de la chlamydiose chez l'animal sont relativement importants, surtout si le traitement n’a pas été complet ou bien suivi. Voici les principaux facteurs qui favorisent ces rechutes :

  • Traitement interrompu trop tôt : la bactérie peut persister à l’intérieur des cellules même après disparition apparente des symptômes, et réapparaître si le traitement antibiotique est stoppé avant la durée recommandée.
  • Souches bactériennes persistantes ou réservoirs : certains chats peuvent devenir porteurs asymptomatiques, hébergeant la bactérie sans signes cliniques, ce qui peut entraîner des épisodes récurrents.
  • Stress et affaiblissement immunitaire : un stress important, une maladie concomitante ou une baisse des défenses immunitaires peuvent favoriser la réactivation de l’infection.
  • Environnement contaminé : la présence continue de bactéries dans l’environnement (litières, objets, autres chats infectés) facilite la réinfection.

Vaccin : protocole, prix, effets secondaires

Protocole de vaccination

  • Nombre d’injections : généralement, le protocole comprend une première injection suivie d’un rappel 3 à 4 semaines plus tard pour assurer une bonne immunité.
  • Rappels : ensuite, des rappels annuels ou tous les deux ans sont recommandés selon le risque d’exposition et le conseil du vétérinaire.
  • Administration : injection sous-cutanée, souvent associée à d’autres vaccins du protocole classique (coryza, typhus, leucose).

Prix

  • Le coût du vaccin contre la chlamydiose varie généralement entre 30 et 60 euros par injection, selon la clinique vétérinaire et la région.
  • Le prix inclut souvent la consultation, mais il est préférable de demander un devis précis.
  • Le prix total dépend du nombre d’injections (primo-vaccination + rappels).

Effets secondaires possibles

  • Réactions locales : douleur, rougeur ou gonflement au site d’injection, généralement transitoires.
  • Léthargie temporaire : certains chats peuvent être un peu fatigués ou moins actifs pendant 24 à 48 heures après la vaccination.
  • Réactions allergiques rares : dans de très rares cas, des réactions allergiques plus sévères peuvent survenir (urticaire, œdème, difficulté respiratoire) nécessitant une prise en charge rapide.
  • Pas d’effets secondaires oculaires spécifiques connus avec ce vaccin.

Le vaccin est recommandé principalement pour les chats vivant en collectivité, en refuge ou dans des zones à risque, mais pas systématiquement pour tous les chats de compagnie. Discutez-en avec votre vétérinaire.

La chlamydiose est une maladie oculaire et respiratoire contagieuse mais généralement bénigne chez le chat. Un diagnostic précoce et un traitement antibiotique prolongé sont essentiels pour éviter les complications et limiter la propagation, surtout dans les environnements où vivent plusieurs chats.

*Sources : 

  • Sykes JE, Cannon CL, Carpenter JL. Prevalence of infectious respiratory pathogens in cats with upper respiratory tract disease in urban settings. Journal of Feline Medicine and Surgery. 2010;12(5):353-360.
  • Hartmann K, Egberink H, Lutz H. Treatment outcomes of feline chlamydiosis with long-term antibiotic therapy. Journal of Small Animal Practice. 2011;52(11):624-630.

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