Quels résultats pour les chiens renifleurs du Covid-19 ?

Plusieurs études ont été menées sur les chiens formés  afin de détecter le Covid-19, en France et ailleurs en Europe. Quels sont les résultats obtenus avec ce chiens tout spécialement entraînés? Ils sont qualifiés de « prometteurs ». L’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire se sont exprimés sur ces tests olfactifs. Toutes deux en reconnaissent les avancées mais préconisent tout de même davantage d’études. Au fait, et cela n’a certes rien à voir avec les chiens, chats et furets, mais doit-on parler « du » Covid-19 ou de « la » Covid-19 ?… Minute intellectuelle en prime dans cet article ! Pour une rentrée durant laquelle nous n’aurons certainement pas malheureusement fini d’entendre parler de ce virus.

Des vétérinaires, médecins, biologistes, maîtres-chiens se sont mis à l’œuvre afin d’étudier la possibilité pour des chiens entraînés de détecter le – « la » ?, voir encadré -virus du Covid-19.

L’extrordinaire flair des chiens mis à profit

L’Académie Vétérinaire de France (AVF) rappelle dans un communiqué que « l’extraordinaire acuité olfactive du chien est mise à profit depuis longtemps par les douanes pour détecter des explosifs, de la drogue ou certains aliments et par les équipes de premiers secours mobilisées en cas de catastrophe pour la recherche de personnes ensevelies ». Le flair des chiens a aussi été mis à profit pour détecter des maladies humaines « cancers, paludisme, Clostridium difficile, maladie de Parkinson, etc. ou animales (pestivirose bovine, gale) ».

Détection du Covid-19 par des chiens : une réponse à une demande mondiale

C’est, comme le souligne l’AVF, pour « répondre à la demande mondiale d’un test de dépistage rapide, simple, non invasif, sensible et spécifique, pouvant diminuer la charge des laboratoires de biologie médicale » que l’idée d’utilise rl’olfaction des chiens pour détecter les personnes atteintes de Covid-19 est née.

Des chiens ont donc été entraînés dans le cadre d’études menées entre autres en Allemagne mais aussi en France par  l’École nationale vétérinaire d’Alfort (Projet NOSAÏS, voir encadré) et un projet de recherches (Covidog) a été soutenu par la Fondation de l’Université de Strasbourg et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.

Les premiers résultats des deux équipes de ces pays montrent que « des ‘’chiens renifleurs’’ entraînés sont capables de reconnaître une odeur spécifique de la Covid-19 correspondant à un ensemble de composés organiques volatils spécifiques ou d’autres substances métaboliques produites par l’organisme malade, appelé volatilome ou VOC (volatile organic compounds). Présent dans la circulation sanguine, le volatilome peut être excrété dans l’air expiré, l’urine, la salive, les fèces, le lait et la sueur ».

Chiens renifleurs : des études et test prometteurs

Les différentes études et tests menés avec des chiens sont jugés de prometteurs par L’Académie Vétérinaire de France. Cela a permis :

– de compléter l’évaluation scientifique et le développement de ce nouveau test afin de le mettre en œuvre dans les meilleurs délais :

– d’en préciser les performances analytiques (sensibilité, spécificité) ;

– d’identifier dans le volatilome la ou les molécules spécifiques de la Covid-19 ;

– de promouvoir la constitution d’équipes dédiées (personnel, chiens) ;

– de sécuriser la présentation des échantillons à analyser, tant pour les chiens que pour le personnel ;

– et de définir les règles de bon usage de ce type de test.

Des tests à compléter et trouver leur utilité

Des avancées donc. Mais dans leur communiqué rendu public le 28 août 2020, l’Académie nationale de médecine et l’Académie Vétérinaire de France recommandent « de compléter l’évaluation scientifique et le développement de ce nouveau test afin de le mettre en œuvre dans les meilleurs».

« Ces tests ont un intérêt même s’il reste à définir dans quelles circonstances ils seront les plus utiles : à l’échelon d’un groupe comme dans un moyen de transport (avion, train…) ou un aéroport ou en tant que test individuel », souligne Jeanne Brugère-Picoux, qui participe aux cellules Covid de ces deux académies*.

Attention tout de même aux effets d’annonce

« Il y a un engouement pour le chien, mais les résultats ne sont pas immédiats, des études cliniques sur plusieurs centaines de patients doivent être menées », prévient quant à elle Isabelle Fromantin, infirmière et docteure en sciences, qui pilote le projet KDog-Curie de dépistage précoce du cancer du sein grâce à l’odorologie canine*. « Attention aux effets d’annonce. »

*Source : Le Monde, 27 août 2020.

 

Chiens de détection de la Covid-19 : des partenariats internationaux

L’École nationale vétérinaire d’Alfort se félicite des nouveaux partenariats internationaux initiés dans le cadre du projet de détection de la Covid-19 par des chiens, porté par le Pr Dominique Grandjean. L’Argentine, le Brésil, la Belgique ou encore Dubaï ont, parmi d’autres, fait appel à l’expertise de l’équipe «Nosaïs-Covid19».

Le travail de recherche se poursuit afin de déterminer les valeurs de sensibilité et de spécificité de l’approche canine. Huit chiens travaillent au quotidien sur le campus de l’EnvA, à Maisons- Alfort, tandis que huit autres travaillent en Corse du Sud. Le travail initial se termine au Liban, dans le cadre d’une collaboration avec l’université Saint-Joseph de Beyrouth.

Des représentants de Nosaïs et deux formateurs de Cynopro Detection Dog, entreprise spécialisée dans la détection d’explosifs, [se sont rendus] dans la capitale libanaise, en cette mi-juillet, pour mettre en place le pro- gramme de formation des chiens de la police libanaise.

Nosaïs-Covid19 est porté en partenariat avec l’hôpital militaire Bégin, l’AP-HP, la compagnie Cy- nophile de la préfecture de police, les sapeurs-pompiers de Seine-et-Marne et de l’Oise, les gen- darmes et pompiers de Corse du Sud et les entreprises Cynopro detection dog et Diagnose.

Les équipes de l’EnvA sont mobilisées depuis le début de la crise sanitaire liée au SRAS-CoV-2. Nosaïs en est une illustration. L’unité mixte EnvA-Anses-Inrae de virologie coordonne quant à elle des projets ambitieux sur la compréhension de ce coronavirus.

Source : communiqué ENVA

 

« Le » Covid-19 ou « la » Covid-19 ? Et Pourquoi ?

On entend toujours parler principalement « du » Covid-19. Toutefois, dans certaines émissions, reportages, articles, etc. c’est le féminin – « la » Covid - qui est employé lorsqu’il est question d’évoquer ce coronavirus dont nous n’avons certainement pas fini d’entendre malheureusement parler.

Il était temps de savoir ce qu’en disait l’Académie Française ! Donc voici selon cette institution ce que nous devrions dire et pourquoi :

« Covid est l’acronyme de corona virus disease, et les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation. (…)  Corona virus disease – notons que l’on aurait pu préférer au nom anglais disease le nom latin morbus, de même sens et plus universel – signifie « maladie provoquée par le corona virus (“virus en forme de couronne”) ». On devrait donc dire la covid 19, puisque le noyau est un équivalent du nom français féminin maladie. »

« Pourquoi alors l’emploi si fréquent du masculin le covid 19 ? Parce que, avant que cet acronyme ne se répande, on a surtout parlé du corona virus, groupe qui doit son genre, en raison des principes exposés plus haut, au nom masculin virus. Ensuite, par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque. Il n’en reste pas moins que l’emploi du féminin serait préférable et qu’il n’est peut-être pas trop tard pour redonner à cet acronyme le genre qui devrait être le sien. »

Cela n’a donc rien à voir avec les chiens, chats et furets diez-vous ? Certes, mais considérez cela comme la minute… intellectuelle !

 

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Photo : Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort