Piroplasmose du chien: comment la soigner et le protéger ?

La piroplasmose, appelée aussi “babésiose du chien”, est une maladie parasitaire fréquente et grave chez le chien. Cette maladie, due à un parasite transmis par une morsure de tique, s’attaque aux globules rouges et tue malheureusement encore de nombreux chiens chaque année. Le traitement préventif contre les tiques est donc très important pour votre chien. Qu’est-ce que la piroplasmose, quel est le risque pour votre compagnon et quels sont les symptômes ? Que faire si votre chien est contaminé ? Toutes les réponses de nos experts canins juste après.

La piroplasmose du chien, c’est quoi ? Comment l'attrape -t-il ?

La tique responsable

La piroplasmose, également appelée babésiose, est une maladie parasitaire qui s’attaque au sang. Par la morsure, la tique transmet au chien le Babesia Canis, le piroplasme qui est le parasite microscopique responsable de la maladie.

Une fois dans le sang, les piroplasmes pénètrent dans les globules rouges, s’y multiplient et les font éclater. Certains globules se déforment et obstruent les capillaires sanguins, ce qui prive les tissus de l’oxygène nécessaire pour un bon fonctionnement.

Divers organes peuvent également être touchés comme le foie, les yeux, le cœur, les reins, les poumons…

Il en résulte pour le chien une anémie et une intoxication du foie et des reins par les déchets provenant des globules rouges détruits. Le chien est alors très abattu.

Une maladie et des séquelles graves

La piroplasmose est une maladie très grave pour le chien. Cependant, cette maladie n’est pas contagieuse pour les autres animaux de la maison et ne se transmet pas à l’homme.

Les chiens peuvent attraper des tiques dans les buissons. Mais ces parasites sont aussi présents dans les broussailles ou encore les hautes herbes, les sous-bois, les forêts, etc. lors de vos promenades. Il est donc important d’appliquer un traitement antiparasitaire régulier à votre chien, sans oublier de le faire vacciner contre la piroplasmose.

Les chats peuvent-ils attraper la piroplasmose ?

Oui, même si chez les chats cette maladie est mal connue et plus rare. Face à un chat présentant des signes d’anémie, le vétérinaire pourra rechercher la présence du parasite responsable dès lors que tout autre cause a été éliminée.

Quel risque chez l'homme ? 

Bien que la piroplasmose soit une maladie grave pour le chien, il est important de noter qu'elle n'est pas contagieuse et ne se transmet pas à l'homme.  

Un chien atteint de piroplasmose n'est pas directement contagieux pour l'homme. Cependant, les tiques qui contaminent le chien peuvent transmettre d'autres maladies à l'homme, comme la maladie de Lyme. Il est donc essentiel de prendre des mesures de prévention contre les tiques pour protéger à la fois vos animaux de compagnie et vous-même. L'usage d'antiparasitaires appropriés et une vérification régulière de la présence de tiques sur votre animal après des promenades en extérieur sont des gestes préventifs efficaces.

Le risque de transmission de la piroplasmose est-il plus élevé dans certaines régions de France ?

 

Dans un même pays, les risques de piroplasmose sont très différents d'une région à l'autre, et au sein même d'une région, certains endroits seront plus dangereux que d'autres*.

Avec le réchauffement climatique, l’apparition d’hivers plus doux, il est possible d’observer la présence de tiques tout au long de l’année.

Le risque est partout en France et aussi bien en campagne comme en ville où les tiques peuvent être présentes dans les parcs où sont autorisés les chiens.

Il n’existe pas de races de chiens plus prédisposées que d’autres. Cela dépend en très grande partie du mode de vie des chiens, des endroits qu’ils sont amenés à fréquenter. Un nettoyage minutieux des niches, chenils est important.

Quels sont les signes et symptômes de la piroplasmose chez le chien ?

Selon l'espèce à laquelle appartient le parasite, la période d'incubation de la piroplasmose varie entre 7 et 21 jours. Les premiers signes et symptômes sont :

- un abattement brutal et très intense de votre chien,

- une perte d’appétit totale,

- une forte fièvre

- une coloration anormale des urines (orange, rouge ou marron foncé).

D’autres symptômes et signes cliniques de cette maladie peuvent être observés, car la maladie présente des formes atypiques :

- des formes de piroplasmose sans fièvre ou forte fièvre avec un appétit diminué mais présent,

- des formes nerveuses avec parfois une paralysie partielle,

- des formes exceptionnelles plus rares avec des hémorragies rétiniennes, des nécroses cutanées.

Certains signes ne trompent pas : si votre chien manque d’appétit dans les jours qui suivent une sortie en campagne et s’il vous paraît amorphe, prendre rendez-vous et consultez votre vétérinaire rapidement, car les symptômes ne sont pas toujours faciles à identifier.

En effet, ce sont des symptômes communs à d’autres maladies. Vous n’allez pas forcément penser que votre chien a la piroplasmose. Mais si vous avez l'habitude de promener votre chien en forêt ou à la campagne, c’est une maladie à laquelle il faut penser.

Comment poser un diagnostic et quel traitement pour la piroplasmose ?

Le vétérinaire va réaliser un diagnostic à l’aide d’un examen sanguin. Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence de piroplasmes dans les globules rouges suite à un frottis sanguin.

Le pronostic vital du chien varie de “bon” à “ réservé” avec cette maladie. Dans le cas d’une babésiose “classique” et d’une anémie, si elle est traitée à temps, le pronostic est bon. Par contre, si c'est une babésiose “compliquée” et que le vétérinaire observe un syndrome pseudo-septicémique et une inflammation générale, le pronostic est réservé, même avec un traitement.

Il existe un traitement spécifique pour la piroplasmose. Il consiste en une injection qui tue les parasites. L’amélioration de l’état de l’animal doit être rapide suite à cette injection. Il est essentiel de la compléter par un traitement symptomatique.

Dans le cas de babésiose “compliquée”, on observe un syndrome pseudo-septicémique avec une inflammation générale et une défaillance multiviscérale.

Le pronostic est donc beaucoup plus réservé, même avec un traitement. De graves complications ne sont pas à exclure. Si la prise en charge est tardive, il faudra peut-être des soins intensifs supplémentaires comme une mise sous perfusion pour réhydrater le chien, mais aussi lui faire des transfusions sanguines pour compenser son manque de globules rouges. Plus le traitement est tardif, plus le risque de complication est élevé, plus le pronostic est sombre. 

C’est pourquoi le moindre signe (vomissements, manque d’appétit, abattement) doit vous amener à prendre rendez-vous et consulter rapidement le vétérinaire. pour obtenir bon espoir de guérison, le traitement contre la piroplasmose doit être entrepris le plus rapidement possible.

L’assurance santé pour chien peut prendre en charge les frais liés aux examens médicaux.

Comment soigner la piroplasmose chez le chien ?

Le traitement de la piroplasmose chez le chien repose principalement sur l'administration d'un piroplasmicide, qui élimine les parasites. Cette intervention doit être effectuée par un vétérinaire et requiert souvent une ou plusieurs injections.

En complément, des soins de soutien peuvent s'avérer nécessaires, en particulier si le chien a été sévèrement touché par la maladie. Ils peuvent inclure des perfusions pour réhydrater l'animal et des transfusions sanguines si l'anémie est prononcée.

En cas de complications, une hospitalisation peut être nécessaire pour assurer une surveillance et des soins intensifs.

Il est crucial de rappeler que la rapidité de la mise en place du traitement est déterminante pour la survie de l'animal. Dès les premiers signes suspects, il est donc recommandé de consulter rapidement un vétérinaire.

Peut-on prévenir la piroplasmose avec un vaccin ?

Il existe un vaccin contre la piroplasmose, qui présente une efficacité d’environ 80 % pour les chiens. Car plusieurs espèces de Babesia existent et le vaccin ne protège pas contre toutes les espèces.

En plus, plusieurs variants peuvent se rencontrer et se combiner, ce qui explique que le vaccin n’est pas efficace à 100 %. Mais la vaccination du chien contre cette maladie constitue une bonne prévention et permet de limiter la gravités des signes cliniques.

Si l'on vit dans une région avec beaucoup de cas de piroplasmose , la vaccination est tout à fait justifiée. Si chien et chat cohabitent, il est fortement recommander d’avoir recours à la vaccination de tous les animaux. Un chat ayant par exemple accès à l’extérieur peut ramener à la maison des parasites porteur de la piroplasmose.

Chez le chien une primo-vaccination se fait dès ses 5 mois par 2 injections à 3 ou 4 semaines d’intervalle. Selon le mode de vie du chien, un rappel est fait 1 à 2 fois par an.

Il existe un traitement préventif par chimiothérapie. Il se pratique par injection mais les résultats apparaissent divergents.

La lutte contre cette maladie passe également par l’utilisation d’un traitement antiparasitaire contre les puces et les tiques, ceci en plus du vaccin, car ce dernier protège contre la maladie, pas contre la présence des tiques sur le chien.

Différents traitements anti tique destinés aux chiens existent sous forme de collier, de spray, de pipettes, etc. viendront renforcer la vaccination. Les antiparasitaires agissent contre le parasite durant plusieurs semaines. Ils sont à renouveler régulièrement. N'hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.

À noter qu’un chien qui a fait une piroplasmose n’est pas protégé. Il peut donc se ré-infester par la suite, d’où l’importance de ne pas arrêter les traitements préventifs. Même si elles sont rares, les rechutes sont toutefois possibles après traitement. 

Certains antiparasitaires externes peuvent être contre-indiqués. Chez des chiens en fonction de leur âge et de la race à laquelle ils appartiennent.

Enfin, pour une parfaite prévention, une inspection minutieuse et régulière permettra de s’assurer de l’absence d’une tique voire de plusieurs tiques sur le corps du chien – et du chat - et d’éliminer tous risques de transmission. Tiques qui sont responsables par ailleurs d’autres maladies dangereuses pour la santé de votre chien ou chat. Au retour d'une sortie, d'une balade en forêt, etc. l'inspection doit donc être une règle. 

Pour retirer une tique sans risque de laisser le rostre (tête) plantée dans la peau de l’animal, il existe des crochets spécialement élaborés permettant une extraction facile de la tique, sans douleur pour le chien ou chat.Un accessoire à ne pas oublier de placer dans la trousse de premier secours de votre compagnon. 

 

En conclusion :

La piroplasmose chez le chien pouvant être mortelle, il est important de mettre en place toutes les protections que vous proposera votre vétérinaire : vaccin, traitement antiparasitaire. Sans oublier d'inspecter régulièrement votre chien de la tête à la queue, notamment au retour de promenade, afin de vous assurer de l'absence de tique, parasite responsable de la transmission de la piroplasmose et d'autres maladies graves.

 

*Source : ESCCAP (European Scientific Counsel Companion Animal Parasites).

 

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Photos : Pixabay