Identification des chiens : de l’empreinte à la puce

L’identification du chien (et du chat) est sa carte d’identité. Elle permet de retrouver plus facilement ses maîtres en cas de fugue si l'animal est perdu. Elle peut aussi lui éviter l’euthanasie en attestant de son statut sanitaire, notamment la vaccination antirabique. Enfin, elle est obligatoire pour voyager hors de nos frontières et dans certaines circonstances en France. Bien avant la puce électronique et le tatouage, c’est avec l’empreinte de la truffe que l’identification des chiens a débuté.

Il existe encore de nos jours beaucoup d’animaux qui ne sont pas identifiés. Le nombre de chiens et chats euthanasiés chaque année pour défaut d’identification reste important. 

Si l’identification est une obligation légale pour le chien mais aussi pour le chat (voyages à l’étranger, placement en pension, résidence dans certains lieux de vacances, souscription à un contrat d’assurance santé animalemutuelle chien ou mutuelle chat, etc.), elle reste aussi le meilleur moyen de protéger votre compagnon. Cela permet également d’une certaine façon de lutter contre les abandons. 

Aujourd’hui, la puce électronique, appelée aussi transpondeur, remplace de plus en plus le tatouage au dermographe ou à la pince. 

Seul un vétérinaire est habilité à injecter une puce électronique ou à tatouer un animal au dermographe. Dans ce dernier cas, cela se fait, contrairement à la puce, sous anesthésie générale. 

Le tatouage à la pince – encore de moins de moins répandu que celui au dermographe de nos jours - peut être effectué par un tatoueur agréé, comme le sont certains éleveurs qui suivent un examen organisé par la SCC (Société centrale canine sous la responsabilité du ministère de l’Agriculture. 

Mais bien avant ces procédés, il en existait un autre qui a été mis en place afin d’identifier les chiens : l’empreinte de la truffe. 

Avec l’empreinte nasale du chien, « on a tenté de découvrir un procédé vraiment scientifique et certain de l’identification », écrivait Etienne Létard, vétérinaire dans La revue des abattoirs (1924).

Comme à la police judiciaire

En fait cette technique est directement inspirée de celle utilisée par la police judicaire avec la prise des empreintes de doigts chez l’humain. Un procédé lui-même mis au point par un dénommé Petersen, directeur du service de l’identité judiciaire de l’Etat de Minnesota. 

Après avoir été utilisée chez les bovins, cette méthode a donc été appliquée aux chiens à la fin du XIXe siècle. Louis-Arthur David en fait le sujet de sa thèse vétérinaire qu’il soutient à l’école d’Alfort (De l’identification dans l’élevage du chien,  Vigot Frères, 96 pages, 1938 ; la photo  ci-contre des 3 empreintes est extraite de ce livre). Il s’agit selon lui le seul moyen vraiment efficace existant à l’époque. 

La SCC l’adopte alors pour la tenue de son livre généalogique pour les races de chiens. Ce procédé ne fera pas l’unanimité. « Nous n’attachons personnellement qu’une bien faible valeur à la prise de l’empreinte de la truffe », écrit le Dr Théret, vétérinaire, dans le magazine Field Trial en 1969. Le professeur Queinnec du département de zootechnie de l’école vétérinaire de Toulouse, constate pour sa part « l’inanité absolue » des empreintes nasales. 

L’échec de ce procédé résulte en grande partie au manque de formation lors de la prise des empreintes, ainsi que du manque d’uniformité de cette méthode. 

Le tatouage mis en place par arrêté du ministère de l’Agriculture dès 1971 sonnera finalement le coup d’arrêt des empreintes de truffes. 

Empreinte de la truffe : une encre spéciale

Les empreintes nasales des chiens pour les identifier se prenaient à l’aide d’une encre « spéciale ». Un peu d’encre était déposée sur le pouce. Après frottement entre ce doigt avec l’index, on déposait cette encre sur la truffe essuyée du chien. 

Une feuille de papier était ensuite soigneusement pressée pour la prise d’empreinte, le chien étant maintenu afin qu’il ne bouge pas et ne sorte pas sa langue. 

 

A retenir

Depuis le 1er janvier 2013, par décision du ministère de l’Agriculture, un seul organisme est désormais en charge l’identification des chiens, chats et furets : l’I-Cad (Identification des carnivores domestiques). Cette mission lui a été confiée pour les dix années à venir.

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Photos : De l’identification dans l’élevage du chien,  Vigot Frères, 1938 ; Flickr