En automne : la lutte contre les parasites doit continuer

L’été est la saison des parasites. Mais il demeure important de poursuivre les traitements antiparasitaires externes (APE) classiques contre les puces et tiques à l’automne où ces indésirables prolifèrent et sont responsables de bien des désagréments et/ou de maladies…  

A L’automne les puces sont toujours présentes, même souvent en plus grand nombre !

L'environnement est la principale source de contamination des chiens et des chats par les puces.

Si les conditions climatiques diminuent le risque d'attraper des puces à l'extérieur, cela n’est pas le cas à l’intérieur des habitations. Avec le chauffage que l’on commence à mettre petit à petit en route suivant où l’on vit, cela constitue un milieu idéal pour leur développement.

« Les œufs, pondus dans le pelage des animaux parasités, tombent sur le sol et donnent naissance à des larves. Celles-ci se transforment en nymphes capables d'attendre plusieurs mois dans l'environnement les conditions favorables à la génération de nouvelles puces adultes », rappelle l’ESCCAP, une association de parasitologie vétérinaire, dont le but est d'adapter et de promouvoir les recommandations européennes relatives au diagnostic et au traitement des maladies parasitaires et fongiques des animaux de compagnie.

Ctenocephalides felis est en France « l’espèce de puces la plus couramment rencontrée chez le chat, le chien et le furet. Plus rarement, il est possible de retrouver sur les chats et les chiens des puces de hérissons, d’oiseaux, de lapins et même parfois la puce de l’homme. »

Les puces se nichent partout !

Les puces - celles adultes - se nourrissent de sang. Elles font un repas par jour, « et restent habituellement sur le même hôte jusqu'à leur mort. Leur espérance de vie est en théorie de plusieurs mois, mais elles sont souvent éliminées au bout d'une à trois semaines lorsque le chien ou le chat se toilette ou se mordille ».

Si les puces adultes ne peuvent vivre que sur un animal, les œufs et les larves se développent quant à eux dans le milieu extérieur. Dans les habitations, elles se nichent un peu partout ! Lames de parquet, tapis, moquettes, plinthes, canapés, etc.

Les puces femelles pondent sur l'hôte 20 œufs en moyenne par jour. L’ESCCAP rappelle toutefois qu’une puce « peut pondre jusqu'à 50 œufs en une seule journée » !

Un traitement antiparasitaire en toutes saisons

Il est donc nécessaire de traiter un chat ou un chien contre les puces en toutes saisons, et cela suivant les recommandations de votre vétérinaire. Car on ne traite pas un chien avec les mêmes produits que ceux destinés au chat. Son avis est indispensable.

Traiter l’environnement en cas d’infestation peut aussi s’avérer nécessaire. Là aussi, votre vétérinaire pourra vous conseiller des produits tout à fait adaptés et vous en expliquer leur mode d’utilisation.

Les puces « piquent », mais pas que cela

Lorsqu’il y a infestation par des puces on parle alors de pulicose. Les conséquences sont nombreuses et variées : démangeaisons, mais aussi réaction allergique – celle-ci est due à la salive de la puce  -, anémie… Grave également, la transmission de maladies : celle dite de la « griffe du chat », transmission de parasite (ténia). Car les puces des chiens et des chats sont également des vecteurs tel Dipylidium caninum, un ver digestif.

Les tiques aussi font leur grand retour !

Même s’il en existe près d’un millier, on rencontre principalement 3 espèces de tiques en France. En premier lieu Ixodes ricinus. Elle est présente sur tout le territoire à l’exception de l’extrême sud puisqu’elle n’apprécie pas la sécheresse et la chaleur.

Les larves et nymphes infestent tout type de rongeurs tandis que les adultes préfèrent les mammifères de plus grande taille, comme le chien ou l’homme. Son pic d’activité s’étend de mars à mai. Cette tique est le vecteur, entre autres, de la maladie de Lyme.

Dermacentor reticulatus sévit également dans toute la France excepté le Sud. Elle connaît deux pics d’activité, à l’automne et au printemps. Elle véhicule la piroplasmose canine, qui est la principale maladie vectorielle du chien en France.

Rhipicephalus sanguineus sévit quant à elle presque exclusivement sur le pourtour méditerranéen, où les conditions de chaleur et de sécheresse sont propices à son développement.

« Les tiques restent le plus important vecteur d’agents pathogènes responsables de maladies infectieuses en Europe », a rappelé l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un communiqué. 

Plusieurs agents pathogènes par tique

Le repas de la tique se déroule de la 6eheure au 6ejour après l’arrivée de la tique sur le chien. La fixation est assurée par l’intervention d’un appareil spécialisé au niveau buccal et la sécrétion d’un cément spécifique qui la consolide.

La tique peut transmettre des agents pathogènes dans les 12 à 36 heures suivant sa fixation. Une même tique peut transmettre plusieurs agents pathogènes.

Son gorgement, qui fait qu’elle augmente fortement de taille, se produit de la 24eheure au 6ejour. Il est beaucoup plus prononcé chez les femelles.

La phase de gorgement peut être scindée en deux étapes : un gorgement lent, pendant 2-3 jours, puis un gorgement rapide final avant le détachement de la tique.

Le risque de transmission de Borrelia, agent de la maladie de Lyme, par Ixodes ricinus, s’étend de la 24eà la 36eheure.

Quant à Babesia, agent de la piroplasmose, elle est transmise 48 à 96 heures après l’infestation, car elle nécessite une maturation au sein de la tique.

Le risque de transmission de maladies augmente donc avec le temps de fixation de la tique et est maximal dans les 24 à 48 heures après l’infestation du chien.

Lyme et piroplasmose : attention danger !

Deux maladies infectieuses transmises par les tiques sont particulièrement problématiques chez le chien par leur fréquence ou leur sévérité : piroplasmose et maladie de Lyme.

Babesia canisest un microparasite sanguin responsable de la piroplasmose ou babésiose.

Il se multiplie dans les globules rouges et les fait éclater, ce qui entraîne l’inflammation de nombreux organes, notamment le foie, la rate et les reins.

Les symptômes sont variables : jaunisse, vomissement, diarrhée, baisse d’appétit, fièvre (supérieure à 40°C), apathie, urines foncées (dues à la présence de sang), baisse de forme, parfois paralysies. Un traitement existe, mais ne sera efficace que s’il est mis en œuvre rapidement.

Autre maladie transmise par les tiques : l’ehrlichiose provoque des symptômes similaires, mais est mortelle encore plus rapidement. Elle sévit surtout dans le sud de la France.

La borréliose ou maladie de Lyme est une maladie de plus en plus médiatisée, notamment chez l’homme. Elle fait régulièrement l’objet de campagnes de sensibilisation. Initialement plutôt concentrée dans le nord est de la France, elle s’étend aujourd’hui sur presque tout le territoire.

Elle provoque des douleurs articulaires intenses, de la fièvre et de l’abattement. Un traitement existe, mais n’entraîne pas la guérison complète du chien atteint.

Enfin, l’hépatozoonose est causée par un parasite des globules blancs et s’observe surtout dans le sud de la France. Les symptômes sont nombreux et peu caractéristiques, le trait dominant étant l’anémie.

La prévention des maladies infectieuses transmises par les tiques passe par l’utilisation d’antiparasitaires externes (APE) que vous prescrira votre vétérinaire contre ces parasites.

Mais une vigilance renforcée et une inspection minutieuse des chiens au retour des promenades sont nécessaires. Cela permet de détacher immédiatement les tiques fixées à l’aide d’un ‘’tire-‘ et d’éviter ainsi la transmission des agents pathogènes qui nécessite un délai après fixation.

La lutte contre les tiques est en général couplée à celle contre les puces voir d'autres parasites externes

 

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Photo : 123RF