Prévention : quelles mesures pour nos animaux de compagnie

La prévention vétérinaire permet d’assurer aux chiens et aux chats d’être en bonne santé et de le rester. Elle permet de prendre les devants, afin de protéger son chien ou chat de nombreuses maladies. Le Dr Marie Abitbol, vétérinaire, lors d’un live Facebook organisé sur notre page SantéVet, est revenue sur les points essentielles d’une bonne prévention, notamment chez le chat. Faut-il vacciner mon chat si il ne sort pas et comment ? Quelles sont les maladies que je peux véhiculer depuis l'extérieur ? Comment prévenir et lutter contre l'obésité chez le chat ? Quelle fréquence pour les vaccins de mon chien ou chat ?... sont quelques-uns des thèmes à retrouver dans cette vidéo. 

Le Dr Marie Abitbol , vétérinaire, est entre autres professeur en génétique à VetAgro Sup, l’école vétérinaire de Lyon où elle participe également aux consultation de médecine préventive.

C’est justement au sujet de l’intérêt de la prévention en médecine vétérinaire que le Dr Abitbol est intervenue lors d’un live Facebook organisé sur notre page Facebook SantéVet.

En quoi consiste la prévention pour son chien ou son chat ? 

La prévention permet d’avoir un animal en bonne santé tout au long de sa vie. C’est préserver sa santé et son bien-être au long cours.

Il va donc falloir intervenir sur les risques auxquels l’animal va être confronté au cours de sa vie :

- Les identifier,

- Les « grader » : les risques sont-ils importants ou faibles par rapport aux conditions de vie de l’animal,

- Proposer des mesures de prévention afin d’atténuer ou d’annuler le/les risques. 

Mon chat doit-il être vacciné s’il ne sort pas ? 

Certaines maladies se transmettent par contact direct entre chats. Donc, effectivement, un chat a dans ce cas un risque quasi nul.

Mais il existe des maladies pouvant se transmettre de manière indirecte. Une gamelle ou une litière auxquelles auraient accès des chats de l’extérieur. Mais également les propriétaires qui peuvent être des vecteurs passifs en rapportant par exemple des puces ou encore des virus et bactéries à la maison.

Certains virus sont très résistants dans l’environnement. Il est donc possible d’en retrouver sur nos vêtements, nos semelles de chaussures, etc.

Donc même pour un animal qui ne sort pas, certains vaccins sont recommandés. Le vétérinaire proposera les vaccins adaptés au mode de vie du chat.

Quels sont les vaccins pouvant être recommandés chez le chat

- Le vaccin contre le coryza, qui est une entité complexe regroupant virus et bactéries, de nombreux agents infectieux. L’animal peut être infecté, mais ce vaccin va protéger des formes graves de maladies. Les risques de transmission sont également fortement diminués.

- Le vaccin contre le typhus, protège totalement le chat.

À quel âge faire vacciner son chien ou chat et quel est le protocole à suivre ?

- La vaccination peut débuter à partir de l’âge de 8 semaine.

- Les recommandations internationales des experts ont évolué ces dernières années. Nous ne sommes plus dans le systématique avec des rappels annuels. Le protocole vaccinal prend en compte : l’âge de l’animal, les conditions et mode de vie, des éventuelles maladies que l’animal peut avoir eu ou risque d’avoir.

 - Les durées d’immunité étant plus grandes, il y aura donc des rappels annuels avec certains vaccins ou tous les 3 ans avec d’autres.

- Le protocole s’effectue donc au cas par cas et s’adapte à chaque animal en termes de prévention.

Des races de chiens et chats prédisposées plus que d’autres à des maladies

Certaines races de chiens et chats sont prédisposés des maladies héréditaires. Cela concerne le domaine de la génétique.

Il n’existe pas de tests pour toutes les maladies héréditaires des chiens et chats, mais lorsque cela est le cas, les éleveurs peuvent ainsi retirer de la production un animal porteur. De même, les futurs propriétaires peuvent demander si les parents du chiot qu’ils compte acquérir ont été dépistés.

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Il existe désormais des bases de données [voir par exemple le site Maladies héréditaires du chien. com ]. À noter qu’au niveau de dépistage ADN, le Dr Abitbol souligne que certains peuvent être intéressants en matière de prévention. Comme par exemple la sensibilité médicamenteuse des chiens de couleur merle comme le Berger Australien, le Colley, le Border Collie… mais aussi d’autres chiens de berger à risques. Un test ADN pourra ainsi permettre de savoir si son chien est porteur de la mutation et donc concerné par un risque de réaction à une molécule contenue dans certains médicaments : antiparasitaires, antibiotiques anesthésiques...

Le vétérinaire, connaissant le statut de l’animal, évitera de donner des médicaments concernés ou adaptera les doses.

Quel est le rythme de visites vétérinaires à respecter pour une prévention efficace ?

Une visite annuelle est une bonne base. Elle offre l’occasion de faire le point sur l’état de santé de son animal :

- Examen clinique complet de son animal avec vérifications de toutes les constantes,

- L’état d’embonpoint de son chien ou chat, notamment chez ceux stérilisés,

- Les besoins d’antiparasitaires internes et externes,

- Le contrôle des dents et apprendre comment brosser les dents de son chien ou chat. Ce qui peut éviter des problèmes conduisant notamment à des extractions dentaires.

- Chez les animaux âgés, commencer à faire des dépistages de choses qui ne se voient pas au niveau du foie, des reins… à l’aide d’une prise de sang notamment.

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Quelles mesures simples prendre pour éviter l’obésité du chien ou chat ?

« Un animal obèse est un animal qui prépare sa mauvaise santé ! », insiste le Dr Abitbol. Elle conseille :

- Peser son chien ou chat une fois par mois en moyenne afin que son poids ne soit pas sur une ente ascendante.

- Avoir un niveau d’activité régulier adapté au statut physiologique de son chien ou de son chat : sortir son chien suffisamment et pas seulement le temps qu’il fasse ses besoins ; proposer des activités, des jeux au chat dans la maison ; lui consacrer du temps ; lui mettre à disposition des jouets, un arbre à chat...

Lutter contre les parasites internes et externes du chien et du chat est essentiel

Un des autres piliers de la prévention est la lutte contre les parasites internes (vers) et externes (puces, tiques…).

Traiter son chien ou chat contre les parasites externes et internes, c’est protéger son compagnon, mais c’est aussi se protéger et protéger son entourage. Certaines maladies (zoonoses) sont effectivement transmissibles à l’Homme.

Les traitements seront adaptés en fonction de différents facteurs :

- Présence d’enfants,

- Arrivée d’un bébé,

 -Présence de personnes âgées,

- de personnes immunodéprimées ou souffrant de maladie chronique.

- Le point sera fait lors de la visite annuelle et modifié en cas de changements de mode de vie du chien et de son entourage.

La stérilisation fait partie de la prévention

La stérilisation évite les portées non désirées. Et en ce qui concerne la prévention, la stérilisation et femelles et castration des mâles évite de nombreux problèmes :

- Les marquages urinaires,

- Les fugues, accidents sur la voie publique, les bagarres,

- Les chaleurs chez les chattes et les chiennes,

- La réduction des tumeurs mammaires chez les femelles, que ce soit chez le chien ou le chat (et tumeurs de la prostate ou des testicules chez le mâle),

- Des infections utérines.

 

SantéVet

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Vidéo : SantéVet / Photos : 123RF