Animaux dans les cirques : seront-ils vraiment interdits ?

Barbara Pompili, ministre de la Transition énergétique, l’a annoncé : les animaux sauvages dans les cirques itinérants et les delphinariums vont progressivement être interdits en France. Le seront-ils vraiment finalement ? Cela est mal engagé puisque les discussions autour de ce projet de loi se sont interrompues à l’Assemblé nationale sans que les députés ne puissent se prononcer. Est-ce partie remise ? Et qu’en est-il des animaux domestiques tels que les chiens, chats… utilisés dans les cirques ?

 « Félicitations Barbara Pompili pour ces mesures fortes », s’était réjouit Loïc Dombreval, député LREM (La République en Marche), président du groupe d’étude parlementaire Condition Animale » et notamment auteur d’un rapport sur le bien-être animal à l’annonce de Barbara Pompili ministre de la Transition énergétique, concernant l’utilisation des animaux sauvages dans les cirques itinérants et les delphinariums.

Sa proposition de loi prévoyait une disparition progressive animaux sauvages dans les cirques itinérants les delphinariums. « Cela prendra 2 à 3 ans environ », avait-elle expliqué lors d’une interview accordée à une matinale de France Info.

Tout semblait être prêt pour inscrire ses promesses dans la loi. Fini les lions, tigres, ours, éléphants, otaries, dauphins, chevaux, etc. exposés au public dans les ménageries et utilisés dans des numéros.

Animaux dans les cirques : un des fers de bataille des associations de protection animale

Depuis longtemps, de nombreuses associations de défense animale ont fait de cette interdiction l’un de chevaux de bataille.

« Si le public des cirques connaissait la vérité au sujet de la violence et la souffrance qui ont lieu en coulisses, ils trouveraient que ces spectacles sont tout sauf divertissants », s’indigne par exemple l’association de défense animale Peta France.  

« L'animal dans un cirque est contraint de survivre dans un milieu parfaitement inadapté à sa nature », souligne  l’association Code Animal.« À cette captivité forcée, s'ajoute la soumission à un dressage, le plus souvent violent… »

Les citoyens contre les spectacles avec des animaux sauvages en grande majorité

L’interdiction des spectacles avec animaux sauvages est l’une des propositions du référendum pour les animaux qui a été soutenu par 142 parlementaires et signé par quelque 800 000 citoyens. Selon un sondage Opinion Way, 65 % des personnes interrogées se sont déclarées « défavorables » à la présence d’animaux sauvages dans les spectacles de cirque. Un atux qui s’établit à 67 % selon un sondage réalisé par 30 Millions d'Amis auprès des Français.

Des communes avec des animaux de cirques déjà interdit par des villes françaises

La France allait donc rejoindre les 40 pays au monde et les 18 en Europe interdisant totalement la présence d'animaux, sauvages ou non, dans les cirques*.

Sur notre territoire, au 11 octobre 2020, 426 communes ont pris position pour des cirques sans animaux dont 106 de plus de 10 000 habitants**.

L’assemblée nationale n’a finalement pas voté la loi

Blocage à l’Assemblée nationale lors de l’étude du projet de loi de la ministre le 8 octobre dernier. L’examen pour entériner notamment la fin des animaux sauvages dans les cirques n’a pu aboutir.

« Nous n’avons plus que deux heures sur un sujet aussi important, c’est à l’évidence insuffisant », a regretté Cédric Villani à 22h passées, depuis la tribune de l’Assemblée, au moment de présenter ses propositions dans un hémicycle clairsemé***.

Les discussions se sont arrêtées à minuit. Les députés n’ont donc pas pu se prononcer au désespoir des élus ayant porté ces questions.

Animaux dans les cirques : est-ce partie remise ?  

Une loi imposera-t-elle vraiment la fin des animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums ?L’entourage de Barbara Pompili que ce qui est survenue à l’Assemblée « ne remet en rien l’agenda de la ministre sur ses mesures qui seront entérinées, pour l’essentiel, par voie réglementaire, sans passer par le palais Bourbon »***.

Bien entendu, cette loi inquiète les dirigeants de cirques quant à leur avenir, même si des aides sont promises par l’État, notamment en ce qui concerne leur éventuelle reconversion.

André-Joseph Bouglione, dirigeant du cirque Joseph Bouglione, ne l’a pas attendu. Il a depuis quelques années mis fin à ses spectacles d’animaux. Il l’a fait « par amour des animaux et par respect pour son public très majoritairement familial et de plus en plus sensible à la cause animale », a-t-il expliqué. Il avait d’ailleurs dénoncé dans un livre paru en 2018, les maltraitances des animaux dans l’univers du cirque.

*Source : Wikipédia.

**Source : Association Stéphane Lamart.

***Source : Huffingtonpost, 9 octobre 2020.

Animaux dans les cirques : qu’en est-il des chiens, chats… ?

Le projet de loi visant à interdire les animaux dans les cirques concerne les animaux sauvages. Et encore ceux itinérants. De plus, il n’est pas fait état des animaux domestiques que l’on peut voir dans des numéros tels que des chiens, chats, etc.

« Dans les siècles passés, l'utilisation de chiens au cirque était chose courante. Il existait même des dresseurs spécialisés dans cet emploi. Les bêtes se produisaient dans les rues des grandes villes, mimant les humains sous la conduite de maîtres pas toujours très tendres. Puis les troupes de saltimbanques itinérants disparurent peu à peu et les gens du spectacle se reconvertirent dans le music-hall. De nos jours, peu de cirques ou de salles présentent encore des chiens dressés. Les races employées au cirque sont variées et laissent une large place aux corniauds et bâtards de toute sorte. »*

chat_cirque

Les chats font aussi le show au cirque. Comme par exemple au Théâtre de chats de Moscou, le « seul théâtre de chats au monde » qui compte parmi ceux dans le viseur des associations de protection animale militant pour l’interdiction des animaux dans les cirques, qu’ils soient sauvages ou domestiques.

En fait, certaines troupes ont choisi d’utiliser dans leurs spectacles des d'animaux domestiques afin d'éviter tout reproche de maltraitance. Mais est-ce vraiment le cas ? Beaucoup en doutent.

*Source : EURAFECAM, Association européenne de formation et d'échanges culturels pour aveugles et malvoyants

 

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Photos : 123RF