Le 1er chat infecté au Covid-19 en France est-il guéri ?

L'École Nationale Vétérinaire d'Alfort (Val-de-Marne, 94) a annoncé qu'un chat a été testé positif au SARS-CoV-2 et présentait des symptômes liés à la maladie Covid-19. Phénomène rare à travers le monde, c’est le premier cas sur notre territoire. Selon toute probabilité, ce chat a contracté la maladie par ses propriétaires. Comment va-t-il aujourd’hui ? D’après ses maîtres il est en forme, sur la voie de la guérison. L’occasion de rappeler qu’il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique de transmission de ce virus de l’animal à l’Homme. Seules des mesures d’hygiène, par précaution, sont à prendre pour les animaux domestiques vivant ou ayant côtoyé de près et de manière prolongée une personne infectée.

L’unité mixte de recherche en virologie de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), en lien avec l’Institut Pasteur, a détecté le premier chat porteur du SRAS-CoV-2 en France. Comme pour des cas précédemment identifiés dans le monde, le chat vivait avec une personne malade du Covid-19.

Le cinquième cas d’infection d'un chat dans le monde

A travers le monde, il s'agit du cinquième cas d'infection d'un chat au coronavirus : un à Hong Kong ne présentant pas de symptômes, un en Belgique qui est guéri, et deux autres à New York en voie de guérison. « Des études antérieures ont suggéré que les chats pourraient être une espèce sensible au SRAS-CoV-2 », précise un communiqué de l’ENVA.

L’unité mixte de virologie EnvA-Anses-Inrae a étudié l’infection présumée du SRAS-CoV-2 chez les chats de propriétaires suspectés d’être infectés par le COVID-19. Pour chaque chat, des prélèvements rectaux et nasopharyngés (nez et pharynx) ont été effectués. Ils ont été soumis à un test qRT-PCR ciblant deux gènes du SRAS-CoV-2. Cette étude s’est faite grâce à la participation des praticiens vétérinaires d’Ile-de-France et des réseaux professionnels.

Papille, le chat français de race écaille de tortue, est donc le premier félin à être positif.

Un chat vraisemblablement contaminé par son maître

Papille, qui vit dans le département de l’Essonne (91) avec ses propriétaires a probablement été infesté par ces derniers. Plus exactement par Brian, son maître pompier volontaire et donc exposé au coronavirus Covid-19 et qui a contaminé son entourage comme cela est le cas de ses parents et de Florence sa compagne. Lui-même a présenté des symptômes de la maladie. Papille, proche de sa maîtresse alors que celle-ci était alitée, a présenté des signes cliniques digestifs et respiratoires, un manque d'appétit. Leur vétérinaire leur a demandé à ce que des spécialistes de l’ENVA procèdent à des prélèvements.

Testé par qRT-PCR sur prélèvement rectal, la contamination de Papille a été confirmée par le centre collaborateur de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animaleà l’Institut Pasteur. Les écouvillons nasopharyngés de cet animal ont été testés négatifs.

Sa maîtresse tient à rassurer tous les propriétaires de chat

Florence, la maîtresse de Papille, face à la réaction anxiogène provoquée par la diffusion de cette information et pour éviter tout comportement irrationnel a tenu à s’adresser à la Fondation 30 Millions d’Amis afin d’apporter son témoignage et donner des nouvelles de leur chat après qu’il ait passé 5 jours en observation.

« Aujourd'hui, Papille est en bonne santé », assure-t-elle. « Elle est même en pleine forme ! se réjouit-elle. C'est pourquoi, nous souhaitons rassurer les maîtres d'animaux qui craindraient pour leur santé, ou pour celle de leurs petits protégés. Il faut absolument éviter toute vague d'abandons. »

En partenariat avec l’Institut Pasteur, l’Unité de virologie de l’ENVA et en collaboration avec d’autres instituts mène d’autres recherches afin de comprendre le mécanisme de la transmission des coronavirus entre espèces et éventuellement vers l’Homme si toutefois cela s’avérait possible dans ce dernier cas.

Rappel : aucune preuve scientifique que les animaux domestiques jouent un rôle dans la propagation vers l’Homme du Covid-19

« À ce stade des connaissances scientifiques, il semble que les chats ne sont pas aisément infectés par le virus SRAS-CoV-2 même en contact avec des propriétaires infectés comme l’a montrée une étude précédente sur les animaux des étudiants vétérinaires de l’ENVA », indique le communiqué diffusée par cette école vétérinaire.

« Toutefois, afin de protéger leur animal familier, il est conseillé aux personnes malades du Covid-19 de limiter les contacts étroits avec leur chat, de porter un masque en sa présence et de se laver les mains avant de le caresser. »

« Pour rappel, les chats ne sont pas considérés comme des acteurs de l’épidémie. Interrogée sur la transmission potentielle de la maladie Covid-19 par l’intermédiaire d’animaux domestiques, l’Anses a conclu dans un avis rendu début mars et complété le 20 avril qu’à la lumière des connaissances scientifiques disponibles, il n’existe aucune preuve que les animaux de compagnie et d’élevage jouent un rôle épidémiologique dans la propagation du virus SRAS-CoV-2. »

 

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