Comportement : une discipline vétérinaire à part entière

« La psychiatrie vétérinaire est en plein développement. Loin de la caricature du "psy pour chiens" tel qu'il existe aux États-Unis, il s'agit aujourd'hui d'une discipline scientifique, qui associe traitements médicamenteux et thérapies comportementalistes », indique un article publié sur le site Internet de l’Obs*.

L’un des vétérinaires pionniers dans ce domaine est le Dr Claude Béta, vétérinaire. Dans un entretien accordé à ce média, il revient sur ce qui l’a motivé à s’intéresser aux troubles du comportement chez les animaux domestiques, chiens et chats.

1992 : les prémices de la « psychiatrie vétérinaire »

C’est un cas clinique datant de 1992 qui en a été le déclencheur. A l’époque on ne parlait pas encore de « vétérinaires comportementalistes ». Et s’intéresser à de tels troubles chez nos compagnons était sous-estimé, si ce n’est tourné en dérision. Même dans le milieu vétérinaire, le scepticisme était de mise :

« Dire d'un chien qu'il est phobique ou qu'il est dépressif, cela implique d'admettre qu'il jouit d'une forme d'intelligence consciente. Or cette idée reste disputée. »

En 1998, le Dr Béata ne se décourage pas pour autant : il vend sa clientèle de vétérinaire généraliste pour devenir vétérinaire comportementaliste. L’idée a fait son chemin et la création d’un diplôme spécialisé dans le cursus vétérinaire a pu même voir le jour.

« Aujourd'hui, les choses sont en train de changer et j'ai même eu l'honneur d'être choisi comme président du conseil scientifique du Congrès national de l'AFVAC, l'Association française des vétérinaires pour animaux de compagnies, qui s'est tenu fin novembre. À travers moi, c'est une vraie reconnaissance pour la discipline », se réjouit-il.

Puis la recherche a elle aussi progressé petit à petit. Même l’assurance santé animale telle que SantéVet, spécialiste en France, prend en charge les troubles du comportement et le rembroursement des frais vétérinaires.

La seule condition est de s’adresser à un vétérinaire. Car seul lui peut délivrer un traitement médicamenteux si nécessaire. Et seul lui peut déterminer l’origine des troubles du comportement. Car parfois une maladie peut en être la cause. Les soins à apporter ne seront donc pas du tout les mêmes. Et il faut avant toute chose chercher d’où vient le problème. Sans exclure la relation qu’entretient le maître et son animal au point de la remettre en cause.

Une discipline pleinement scientifique

 « La caricature qu'on fait volontiers de la psychiatrie vétérinaire, en la présentant comme une charlatanerie avant tout destinée à faire plaisir à des maîtres gagas de leurs animaux, n'a plus lieu d'être : il s'agit aujourd'hui d'une discipline pleinement scientifique », insiste encore le Dr Béata dans cet entretien. « Comme la psychiatrie humaine, elle combine le traitement médicamenteux et la thérapie, qui permet de prévenir la réapparition du trouble après l'arrêt du médicament. » 

Et de rappeler que « le classement actuellement en vigueur, qui a été établi en 2014, recense 64 diagnostics possibles de troubles - contre 38 chez le chat -, qui se divisent entre d'une part les cas réellement psychiatriques (on pourrait parler de "folie" animale) et d'autre part les troubles phobiques, anxieux et dépressifs, beaucoup plus nombreux. »

Avant de conclure encore qu’il « n'y a pas de traitement ni de prise en charge sans maître bienveillant. (…) Aujourd'hui, les troubles du comportement du chien se guérissent dans leur grande majorité grâce au développement de la psychiatrie vétérinaire. Il n'est plus acceptable d'euthanasier un animal pour cela ».

* Source : tempsreel.nouvelobs.com

 

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