Chiens : les modes changent



On dénombrait en France en 2010 7,59 millions de chiens contre 10,96 millions de chats, selon la dernière étude en date de la Facco (Chambre syndicale des fabricants d’aliments préparés pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers) menée avec TNS/Sofres. 

Si le nombre de chiens de pure race (inscrits au LOF, Livre des Origines Français) se porte plutôt bien, cela est sans doute le reflet d’une plus grande attention portée par les futurs maîtres en vue de leur acquisition. 


De nouvelles lois pour assainir le marché


Régulièrement, de nouvelles lois viennent aussi encadrer le secteur de la vente d’animaux de compagnie afin d’apporter davantage de transparence et tenter d’assainir le marché. 

Une des dernières en date remonte au 31 juillet 2012*. Entrée en vigueur au 1er janvier 2013, elle porte notamment sur les modalités d'information des acquéreurs lors de vente, ou de cession, à titre onéreux ou gratuit, d'animaux de compagnie. 

Ainsi, pour une meilleure information du futur maître, celui-ci doit pouvoir trouver certaines informations claires en vue de l’acquisition d’un animal de compagnie : le nom de l’espèce, la mention « race » ne pouvant être utilisée que pour des animaux avec papiers, c’est-à-dire inscrits à un livre des origines (félines, canines, etc.). 


L’information pour les futurs maîtres


L’acquéreur doit avoir la certitude que l’animal dispose ou non d’un pedigree. Dans le cas contraire, la « mention « n’appartient pas à une race » doit être signalée. De même, en utilisant le terme « d'apparence » suivie du nom d'une race, cela implique que le cédant peut garantir l'apparence morphologique de cette race à l'âge adulte

Le numéro d’identification (obligatoire) doit également être visible, tout comme le lieu de naissance. 

D’autres informations doivent être portées à la connaissance du futur maître : longévité moyenne de l'espèce en tenant compte des spécificités de la race ; taille et format de la race ou l'apparence raciale à l'âge adulte pour les chiens ; estimation du coût d'entretien moyen annuel de l'animal, hors frais de santé ; mode de vie, etc. Concernant les chiens, un document doit donner des conseils d’éducation, socialisation, ainsi que des conseils relatifs à la prévention des risques de morsures. 

Enfin, concernant les chiens dits « dangereux » tels que définis par la loi de janvier 1999, le futur maître doit connaître les obligations auxquelles il devra répondre pour être en règle (port de la muselière dans les lieux publics, permis de détention, évaluation comportementale du chien, assurance responsabilité civile, déclaration en mairie du lieu de résidence, etc.). 


Des chiens qui défient la loi


On aurait pu penser qu’avec les lois successives et les contraintes qu’elles peuvent représenter au quotidien, que le public allait se détourner de certaines races de chiens. Cela a effectivement été le cas. 

Le rottweiler a vu ainsi ses effectifs lourdement chuter : 36 381 inscriptions au LOF en 2001… 1 878 en 2012. D’autres races, non concernées par la loi l’ont subi indirectement, avec des naissances en baisse. Certaines commencent à retrouver leurs lettres de noblesse. Comme le dobermann par exemple : 2 329 naissances en 2001, 786 en 2011, il reprend du poil de la bête en 2012 avec  1 046 naissances. 

Si l’amstaff (American Staffordshire terrier), directement concerné par la loi sur les chiens dits dangereux, a lui aussi connu une chute de ses effectifs lors de la mise en place du texte de loi et par la suite, on assiste véritablement à sa « renaissance ». De 3 489 naissances en 2001, il est passé en 2012 à 6 533. 


Des maîtres davantage responsables


Les éleveurs sélectionneurs s’accordent à dire que la clientèle a également changé avec des maîtres de plus en plus responsables et qui ne franchissent pas le pas sur un coup de tête. On a aussi assisté à un tassement de l’effet de mode « molosses ». 

D’autres maîtres, attirés par ce type de chiens, se sont également rabattus sur d’autres races non concernées par la loi, échappant ainsi aux obligations. Le cane corso (chien de cour italien) ne cesse de plaire. 

Surfant sur la mode, des marchands de chiens se sont également intéressés et font la « promotion » du staffie (Staffordshire Bull terrier, ancêtre de l’amstaff) : plus petit, un air de ressemblance (et pour cause). Du coup, ses effectifs se sont à envolés, passant de la vingtième place du Top 20 en 2011 à la quatorzième en 2012. Ce qui impose, en vue de son acquisition, de prendre son temps et de frapper aux bonnes portes. 

*Arrêté du 31 juillet 2012 relatif aux mentions essentielles devant figurer sur les équipements utilisés pour la présentation des animaux de compagnie d'espèces domestiques en vue de leur cession ainsi qu'au contenu du document d'information et de l'attestation de cession mentionnés au I de l'article L. 214-8 du code rural et de la pêche maritime.


Des chiens de moins en moins nombreux dans les villes

Il n’en reste pas moins que le chien est, de manière générale, de moins en moins présent dans les villes. Mode de vie qui s’accélère, problème des sorties et des déjections, etc. n’encouragent pas les futurs maîtres. 

Cela profite aux chats, mais aussi aux petits chiens. Le problème étant que l’on présente parfois certaines races de petite taille comme pouvant vivre comme un chat (mise à la disposition d’une litière, etc.). 

Ce qui n’est malheureusement pas dans la nature des chiens. Même les moins sportifs d’entre eux ont besoin d’exercice, de sorties et pour être sociables d’une vie « normale » avec le monde extérieur. 

Le chihuahua en est l’exemple typique, celui d’un effet de mode qui n’est pas pour toujours jouer en sa faveur. Prudence là aussi lorsque l’on désire acquérir un chien de cette race, un chien digne de ce nom. 




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Photos : 123rf