Belle et Sébatien : une série culte adaptée au cinéma

L’aventurier et explorateur Nicolas Vanier adapte pour le cinéma la série télévisée culte Belle et Sébastien créée en 1965 par Cécile Aubry. Le réalisateur a pris le parti a « replacé » l’histoire à l’époque de Seconde Guerre mondiale et… sur 3 saisons. Un film qui ne doit pas faire oublier que le berger des Pyrénées n’est pas un chien convenant au premier maître venu. 

Tourner un film sur une longue période (3 saisons) avec un enfant et un chien en tête d'affiche constitue l’un des pires craintes d'un producteur !  

Nicolas Vanier, aventurier-explorateur, a auparavant déjà signé la réalisation d’autres films : Loup en 2009, Le dernier trappeur en 2003, L’enfant des neiges en 1995. 

Lorsqu’il a accepté de se lancer dans l’adaptation du célèbre feuilleton télévisé des années 60, Belle et Sébastien - devenu culte pour toute une génération -, il savait ce qu’il voulait. 

Il a tenu à resituer l’histoire dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale : « C’était un parti-pris esthétique car je ne voulais pas montrer la montagne telle qu’elle est devenue aujourd’hui », explique-t-il.  Cela lui a « permis de renouer avec une dimension essentielle de la série : l’aventure, le voyage et la notion de passage. La guerre et la fuite des Juifs vers la Suisse s’inscrivaient parfaitement dans cette continuité », poursuit-il.

Mais son adaptation cinématographique reste fidèle à la trame du feuilleton de 13 épisodes de 26 minutes écrit et réalisé par Cécile Aubry et diffusé à partir du 26 septembre 1965 sur la première chaine de l’ORTF. 


Les liens entre un enfant et un chien de montagne


L’histoire est celle de Sébastien – interprété par Mehdi El Glaoui qui apparaît d’ailleurs dans l’adaptation du film avec un petit rôle. 

Recueilli dans un chalet lors d'une tempête de neige par César, le vieux berger, Sébastien dont la mère vient de mourir en lui donnant naissance va grandir avec les deux petits-enfants de César, Jean et Angelina, eux aussi orphelins. Belle, une grande chienne blanche, de race chien de montagne des Pyrénées est née le même jour que Sébastien.

Six ans plus tard, Sébastien et Belle vont se rencontrer. Belle s'est échappée d'un chenil et alors qu'elle est pourchassée par les villageois. Sébastien lui sauve la vie. Ils deviennent inséparables et seront alors les meilleurs amis du monde.


Un film pour les cynophiles et… les cœurs tendres ?


Les cinéphiles resteront peut-être sur leur faim. Les amoureux de la nature et ceux qui cherchent un film de bon divertissement y trouveront certainement leur compte. « Cyniques et cinéphiles s’abstenir : cette bluette sans génie s’adresse aux cynophiles et aux cœurs tendres », peut-on lire dans la critique du film formulé par le magazine Première.

Et comment réagira l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) ?

Chaque année, ses adhérents élisent le personnage qu’ils apprécient le plus ou le moins pour leurs actions vis-à-vis de la nature. Nicolas Vanier a reçu en 2012 le Trophée de plomb pour "son attitude anti-écologique".


Quand le cinéma met les chiens trop… à la mode

Lorsque le cinéma s’empare d’une race de chien cela sucite assez souvent une augmentation des demandes. L’exemple le plus flagrant est celui des 101 dalmatiens. A sa sortie, l’engouement pour la race était tel que l’on a suscité à une production anarchique de chiens de piètre qualité (problèmes de santé, de comportement, chiens ne correspondant pas au standard de la race…). 

Belle : un mâle, comme Lassie ! 

« Le feuilleton a créé à l'époque un engouement qui n'a pas eu que des effets bénéfiques pour la race comme toujours avec les phénomènes de mode », confirme Alain Pécoult, président de la RACP (Réunion des Amateurs de Chiens Pyrénéens), le club de race officiel qui gère sa promotion en France. 

« Sans doute le film suscitera-t-il momentanément un intérêt nouveau pour la race », poursuit-il. « Sans doute moins durable que celui d'un feuilleton télévisé qui s'invite à la maison pendant des mois, voire des années... »

« Belle en couleur est un chien très sympathique, mais franchement pas la meilleure illustration possible du standard ! », assure encore le président du club de race avant de conclure : « Le public n'y verra que du feu et pensera de plus que c'est une chienne, comme ce fut déjà le cas dans les années 60 ! »

Après tout, la fameuse Lassie du non moins célèbre feuilleton télé et des adaptations cinématographiques n’était pas non plus une femelle, mais bien un mâle. 


5 bergers des Pyrénées utilisés pour le film

Pour Belle et Sébastien, 5 chiens ont été utilisés : un Patou (c’est le surnom de la race) au caractère « doux » pour les scènes de tendresse et 4 autres pour les scènes notamment de courses dans les montagnes. 

Le berger des Pyrénées, qui apparaît comme le compagnon et le confident de l’enfant dans ce film et qui est tout à fait capable d’être un bon compagnon, n’est pas un chien se destinant au premier venu. 


Un chien qui se mérite


Lors d’une avant-première qui s’est tenu à Paris (Gaumont-Opéra) en novembre au profit de la SPA, Natasha Harry sa présidente a d’ailleurs rappelé « qu’après avoir vu ce film, tout le monde voudra avoir une Belle. Mais Belle est un chien de berger, elle ne pourrait jamais vivre dans un appartement ». 

Le Patou est un chien de troupeau avant tout, et a besoin de grands espaces. 

 

Belle et Sébastien

Sortie en salles le 18 décembre 2013 

De Nicolas Vanier

Avec Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier... 

Durée : 1h38

Distributeur : Gaumont





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Photos du film : © Eric Travers / RADAR FILMS - EPITHÈTE FILMS - GAUMONT - M6 FILMS - RHÔNE-ALPES CINEMA 

Photo noir et blanc : Wikimédia