Chiot de 5 mois : la prévention de sa santé n'est pas acquise

Une bonne prévention impose de poursuivre l’installation de la réponse immunitaire acquise avec les premiers vaccins de votre chiot. Et ce tout au long de sa vie.  Lors des visites de rappel, selon le mode de vie de votre compagnon, des vaccins, mais également des  traitements antiparasitaires internes et externes complémentaires pourront être proposés. À l’approche des 5 mois du chiot, la question de la stérilisation doit aussi être posée.   Le Dr vétérinaire Ludovic Freyburger revient en détails sur chacune de ses étapes de la vie de votre chiot. 

Vaccins du chiot : quelles nouveautés à partir de 5 mois ?

Certes votre chiot a reçu toutes les vaccinations dites essentielles que votre vétérinaire a mises en place. CHPL, 4 lettres qui désignent les vaccins le protégeant respectivement, contre :

  • la Maladie de Carré (C),
  • l'hépatite Contagieuse canine - ou hépatite de Rubarth - (H),
  • la parvovirose (P),
  • et la leptospirose (L). 

Poursuivre l’installation de la réponse immunitaire grâce à la vaccination

Il est très important du point de vue de la prévention de faire en sorte de poursuivre l’installation de la réponse immunitaire contre les valences CHP. 

Cette vaccination se poursuit par l’injection d’un vaccin que l’on peut idéalement effectuer à partir de 5 mois. Tout au long de sa vie, votre vétérinaire suivra votre chien et selon le calendrier vaccinal établi, vous serez généralement averti par la clinique de ces rendez-vous à ne pas manquer.

C’est lors de la visite de ce rappel que votre vétérinaire pourra, en fonction du mode de vie de votre animal et des risques encourus, vous recommander des vaccins complémentaires. Où vit-il, dans le nord ou le sud de la France, en ville ou à la campagne ? Vous déplacez-vous en sa compagnie ? 

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Autant de facteurs qui pourraient être déterminants et devront vous inciter à suivre les conseils de votre vétérinaire pour une bonne protection. 

En matière de protection contre les parasites externes et internes (vers), les choses évoluent également. 

Stérilisation de la femelle/castration du mâle  : une intervention à envisager sérieusement

« Mon chien ou ma chienne doit avoir au moins une fois des petits dans sa vie. » : voici une idée totalement reçue et qui a la vie dure !

Votre compagnon, si vous ne le destinez pas à la reproduction qu’elle ne soit que pour une seule fois peut tout à fait vivre sa vie sans avoir de petits. Cela n’impactera pas son caractère en « l’adoucissant » comme on peut l’entendre trop souvent dire.

Avoir des petits n’est pas une mince affaire ! La femelle gestante demande une attention particulière, tout comme les petits par la suite. 

Sans compter qu’une mise bas peut parfois être difficile. C’est le cas notamment chez les races brachycéphales (à face aplatie) où le recours à une césarienne est généralement la règle. Il faut également se poser la question du devenir des chiots.

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La stérilisation de votre chien femelle ou la castration de votre chien mâle – car l’on évoque davantage ce terme pour ce dernier, même si l’on utilise très souvent génériquement celui de « stérilisation » - est à envisager très sérieusement. 

Stérilisation et castration du chien : quels avantages ? 

Mis dans la balance, la stérilisation du chien ou la castration du chien n’offre au final quasiment que des avantages.

Bien plus encore, en matière de prévention, la stérilisation ou la castration précoce est à même de diminuer le risque à votre chienne ou à votre chien de développer certaines maladies graves : 

  • infections utérines,
  • tumeurs mammaires,
  • tumeur des testicules, de la prostate,
  • problèmes articulaires chez certaines races…

De toute évidence, le désir de faire reproduire son chien ou sa chienne au moins une fois dans sa vie ne doit pas l’emporter.

La stérilisation ou la castration peut influer sur son comportement, en évitant ou diminuant ceux indésirables. C’est le cas des bagarres, d’agressivité, marquages urinaires, risques de fugue… que l’on constate chez le mâle. Ils sont capables de sentir une femelle en chaleur des kilomètres à la ronde ! Sans compter les « sérénades »  qu’ils émettent alors et qui peuvent poser des problèmes de voisinage.

Dans le cas d’une chienne, la stérilisation lui évite d’être confrontée à ses chaleurs ou à une portée non désirée. Certaines races de chien sont plus prolifiques que d’autres et le nombre de chiots peut dépasser la dizaine !

Vous vous posez certainement beaucoup de questions sur la stérilisation ou la castration ? Demandez conseil à votre vétérinaire, il vous expliquera clairement tous les bénéfices. 

À quel âge envisager la stérilisation ou la castration ? 

À 5 mois, le chiot va approcher de la puberté. Cela est une moyenne, car tout dépend de la race. Chez le mâle, cela correspond à la période à laquelle il peut saillir une femelle. Chez cette dernière, elle se manifeste par ses premières chaleurs.

Il est alors possible d’envisager la stérilisation ou la castration. Deux actes chirurgicaux que maîtrise bien votre vétérinaire.

Il existe peu de contre indication dès lors que l’appareil génital est correctement développé en morphologie et ce notamment chez les femelles. Cela afin d’éviter tout risque de vaginites chroniques (infection/inflammation du vagin).

Dans tous les cas, le chien ne doit pas être en surpoids. L’absence de graisse permet par exemple une ovariectomie facile (ablation des ovaires) chez la chienne.

Le chien est amené à jeun le matin à la clinique en vue de l’intervention sous anesthésie. Elle consiste le plus souvent en une ovariectomie (ablation des ovaires) chez la chienne et  un retrait des deux testicules ou une vasectomie (intervention consistant à ligaturer le canal permettant le trajet des spermatozoïdes vers le pénis) chez le mâle. 

Dans la majorité des cas, il est récupéré le jour même. Ensuite, une visite pourra être effectuée avant le retrait des points afin de s’assurer de la bonne cicatrisation de la plaie. 

Stérilisation du chien ou castration : quelles alternatives ? 

Il existe des alternatives à la stérilisation ou à la castration, c’est-à-dire à des solutions qui ne sont pas définitives et donc réversibles : la contraception médicale (chimique) si l’on destine par exemple son animal à la reproduction ou bien que l’on veuille se laisser un délai de réflexion.

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Pilule contraceptive, contraception par injection, implant hormonal résorbable injecté sans anesthésie sous la peau et « bloquant » la libido  du chien… Vous pouvez en parler avec votre vétérinaire. Mais cela n’est pas toujours la meilleure décision à prendre pour le bien-être et la santé de votre compagnon. Répétons-le : votre chien ou votre chienne pourra très bien vivre  - et même beaucoup mieux – en étant stérilisé ou castré. Cela fait partie des points-clés de la prévention pour votre animal. 

Prise de poids : un risque que l’on peut éviter

Oui mais il va grossir, direz-vous ! Ce risque n’est effectivement pas nul mais l’on peut anticiper et éviter la prise de poids après la stérilisation ou la castration. Et ce de manière simple et pratique. Votre vétérinaire pourra tout d’abord vous conseiller un aliment spécialement élaboré pour les chiens stérilisés ou castrés. 

Ensuite, l’exercice régulier est indispensable, à leur rythme, en respectant leur nature et leur santé. Voire un sport canin qui permettra à votre chien de garder son poids de forme, son poids idéal. L’activité, qui est bonne pour vous comme vous le savez, l’est également pour lui ! 

À retenir 

Le stérilisation et la castration est obligatoire pour les chiens dits « dangereux » de première catégorie

Les chiens tels que définis par la loi de janvier 199 sur les chiens dits « dangereux » imposent que ceux de première catégorie  (« chiens d’attaque ») soient stérilisés ou castrés. Leurs maîtres doivent pouvoir présenter en cas de contrôle, outre une attestation et une évaluation comportementale du chien réalisée par un vétérinaire agréé, un certificat vétérinaire attestant de la stérilisation ou de la castration.

La première catégorie concerne des chiens assimilables de par leurs caractéristiques morphologiques à une race sans être inscrit au LOF (Livre des Origines Français)   ; chiens de type American Staffordshire terrier, communément appelés «pit-bulls», chiens de type mastiff communément appelés « boerbulls » (« boerboels »), et chiens de type « tosa ».

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Il faut, profitons de le rappeler, être vigilant lors de l’acquisition d’un chiot. Un dogue de Bordeaux ou bien par exemple un Staffordshire Bull terrier (Staffie- non LOF, entrerait en première catégorie et devrait donc être stérilisé ou castré. 

Parasites internes et externes : comment la prévention doit-elle évoluer ? 

Les protocoles de gestion des parasites du jeune arrivent à leur terme à 6 mois. Notamment en ce qui concerne par exemple le risque lié à la transmission maternelle d’ascaris. Ces vers sont dangereux pour votre chien, mais aussi pour les humains, et particulièrement pour les enfants et personnes fragiles.

Éliminés dans les selles de votre chien, les vers ronds vont être disséminés dans l’environnement où ils résistent fortement sous formes d'œufs. Il s’avère difficile de les détruire.

Votre chiot a grandi. Il a pu découvrir son environnement et ce qui sera par la suite et à l’âge adulte, sans changement de votre part, son mode de vie. Une analyse des risques liés à celui-ci est nécessaire et permet alors de choisir parfaitement le traitement antiparasitaire le mieux adapté à venir , molécule, posologie, fréquence.

Parasites du chien : reposez-vous sur les recommandations de votre vétérinaire

Votre vétérinaire connaît le vermifuge qui pourra protéger efficacement votre compagnon contre les vers, car tous les vermifuges n’ont pas la même action. 

Il en va de même pour les parasites externes du chien. Les traitements vétérinaires contre les parasites externes et internes ont fait leur preuve et leur utilisation est sans danger. 

En cela, la médecine vétérinaire n’a rien à envier à la médecine humaine ; il serait dangereux pour la santé de votre chien d’en faire l’impasse, voire de choisir des traitements dits « naturels » que l’on peut trouver sur le marché et qui se révèlent souvent inefficaces. 

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Votre chiot grandit et prend de l’assurance. Il fréquente davantage l’extérieur. Les parasites sont pour leur part toujours là, très nombreux et aux aguets ! Prêts à sauter sur la peau de votre chien, s’y installer le piquer avec démangeaisons, allergies et pire transmission de maladies à la clé.

Si jusqu’à l’âge de 6 mois, votre chiot a pu être, entre autres, contaminé par le contact rapproché avec sa mère (durant la gestation et la lactation), le temps est venu des dangers qui le guettent à l’extérieur.

Car depuis ses 6 mois, la vie de votre chien a bien changé. Notamment par l’assurance qu’il prend de lui-même, mais aussi par votre volonté à lui faire découvrir… la « vraie vie » !

C’est le temps des premières balades, en respectant sa nature, et des premières parties de grands jeux, voire d’activités qu’elles soient purement ludiques ou bien sportives. 

Dans le respect de sa croissance, sans forcer, en vue de préserver son squelette et ses articulations. Car n’oubliez pas que si mentalement il évolue, physiquement il est en pleine croissance. Selon sa race ou son type, attention aux efforts brutaux, montées et descentes d’escaliers, glissade sur le carrelage, etc. 

Évaluer régulièrement les risques pour une bonne gestion des traitements antiparasitaires

Quoi qu'il en soit, votre vétérinaire adaptera le traitement antiparasitaire au mode de vie de votre chien et aux endroits qu’il fréquente. Tous les chiens ne sont pas logés à la même enseigne !

C’est en dialoguant avec votre vétérinaire qu’il saura quel est le traitement le plus adapté pour votre animal. Ce choix, il le fait aussi en fonction de l’entourage proche du chien. Vit-il avec des enfants, des personnes à la santé fragiles, une femme enceinte, etc. ? 

Tout cela compte et ce n’est pas pour le vétérinaire de faire de l’inquisition dans votre vie privée que de vous poser des questions. Son but est de protéger votre chien et ceux qui l'entourent.

Régulièrement, c’est-à-dire à chacune de vos visites (une fois l’an, ou un an et quelques mois en fonction de votre chien), votre vétérinaire adaptera le traitement en fonction de la situation si cela le nécessite. Il prescrira le même traitement ou le modifiera s’il le juge utile et du moins vous le conseillera.

La gestion du risque concernera aussi bien les parasites externes (puces, tiques, aoûtats…) que les parasites internes (vers). 

Dr. Ludovic Freyburger

Enseignant et consultant en médecine préventive à VetAgro Sup (école vétérinaire de Lyon). Président du groupe d'études en médecine préventive de l'AFVAC (Association de Formation des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie). Directeur de la formation vétérinaire à la Compagnie des Animaux/SantéVet.

 

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