Le chariot de l'espoir pour Roméo

Roméo, petit bouledogue français, a commencé à souffrir de problèmes de dos en 2003. Euthanasie ! Le mot est lâché et désemparent ses maîtres. L’appareillage devient alors l’ultime recours. 

Une hernie discale faisait atrocement souffrir Roméo. Cela arrive malheureusement au bouledogue français chez qui l’on préconise d’éviter les efforts violents ou encore les courses sur terrain non plat, entre autres.

Pourtant, ses maîtres avaient fait preuve d’une grande vigilance : « Nous l’avions toujours empêché de sauter, de descendre les escaliers, il ne portait jamais de collier mais un harnais », assurent Martine et Christian, ses maîtres. 

Conduit chez le vétérinaire, Roméo sera finalement opéré. Le soir le diagnostic, implacable, tombe : «  Un très fort œdème médullaire, un large hématome et la moelle violacée et bleutée sur toute sa longueur. Le pronostic était réservé. Il nous a dit qu’il serait certainement paralysé et que si nous le gardions, son handicap sera très lourd à gérer. » 

Se remettre en question

« Que fallait-il faire ? Il n’avait que trois ans. Nous n’avons eu aucun soutien. Tout le monde disait qu’il allait être malheureux, que je voulais le garder pour moi sans penser à lui. Que c’était inhumain. Nous nous sommes remis en question pour savoir si nous pourrions rendre Roméo heureux malgré son handicap. » 

Il leur aura fallu attendre une semaine avant d’aller rechercher Roméo à la clinique « sans savoir ce que nous allions trouver ». Et là surprise : « Notre petit Roméo, assis sur ses fesses et tout fou de nous retrouver, pas du tout contrarié de ce qui lui arrivait. Il vivait et c’était le plus important. A nous de faire ce qu’il fallait pour qu’il vive heureux. »

Le vétérinaire leur explique qu’il existait des systèmes d’appareillage. Après des recherches sur Internet les maîtres de Roméo trouvent des adresses. « C’est là que nous nous sommes rendus compte que nous n’étions pas seul au monde avec un chien paralysé. »

En plus d’être appareillé, Roméo souffre d’incontinence. Ses  maîtres ont essayé « toutes les marques et toutes les tailles de couches du rayon bébé. Au début, le change ressemblait au parcours du combattant ! », et avec l’expérience, ses maîtres ont trouvé une technique qui permet le change en toute simplicité. En tout cas, cela n’affecte pas le moral de ce petit bout de chien ! 

Et tous les soirs Roméo a droit à ses dix minutes de rééducation des pattes arrières « afin de conserver ses muscles et pour qu’il soit plus beau à voir ». L’amour a été le plus fort. Roméo le prouve et l’on ne peut que saluer le courage et la dévotion de ses maîtres.

Vivre appareillé

Un chien peut-il être heureux appareillé ? « Roméo est toujours de bonne humeur », assurent ses maîtres. « Son caractère n’a absolument pas changé du fait qu’il soit paralysé. Il est toujours prêt à faire ses ballades de trois kilomètres, à chercher des caresses ou à faire la bagarre avec son maître ! » 

« Je pense qu’un chien ne se pose pas de questions, il a l’instinct de survie », ajoute sa maîtresse. « Il mange, il joue, il court, il prend les virages sur une roue, il manœuvre avec sa charrette quand il est bloqué, il descend les trois marches de la terrasse et sait choisir le chemin le mieux approprié et le plus praticable pour lui. Il se couche avec sa charrette sur son oreiller lorsqu’il veut dormir et pose la tête sur le canapé lorsqu’il veut enlever son appareil. Roméo a volé l’arbre à chat de nos chattes pour se gratter le menton et le cou. En bref, il vit comme un chien ordinaire. »



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Photos : DR