Chat de 5 mois : vaccins, parasites et stérilisation

Votre chaton a grandi. Il a atteint l’âge de 5 mois et il est de plus en plus mignon ! Tout le « travail » de prévention que vous avez jusqu’alors effectué sur les recommandations de votre vétérinaire doit être poursuivi.  Les premières étapes franchies, il en reste d’autres afin de continuer à protéger votre petit compagnon. Qu’il ait accès ou non à l’extérieur.  Vaccination contre les maladies, protection contre les parasites externes et internes, stérilisation à envisager, gestion de sa croissance et de son alimentation, contrôle de son développement dentaire. Sans oublier également le contrôle de son bon développement comportemental.  Tout cela permettra de voir grandir sereinement votre chat, en bonne santé, et d’établir une relation avec lui pour de nombreuses années. 

Les vaccins du chat  : tout a commencé depuis ses 2 mois

Pour votre chaton, tout a commencé dès ses 2 mois. La prévention a été mise en route par votre vétérinaire.

La vaccination va se poursuivre. Tout comme la protection contre les parasites internes et externes elle pourra évoluer. Il va falloir aussi songer à la stérilisation de votre chat. Sa santé et son bien-être sont en jeu. 

Votre vétérinaire, en fonction du mode de vie de votre petit chat, avait d’ores et déjà mis en place le protocole pour les vaccins dits essentiels (RCP). 

Petits rappels… de vaccination du chaton !

Dès l’âge de 8 semaines puis toutes les 4 semaines jusqu’à ses 16 semaines, votre chat recevra une injection de vaccin. La vaccination du chat est importante afin de poursuivre correctement l’installation de la réponse immunitaire. 

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Un vaccin (valence RCP) sera injecté entre 6 mois et 1 an (le plus près possible des 6 mois).

D’autres vaccins auront été éventuellement mis en place (FeLV, Chlamydiose et rage). Les prochaines injections auront lieu entre 1 et 2 ans.

Les protocoles de gestion des parasites du jeune chat arrivent quant à eux à leur terme à 6 mois. Notamment le risque lié à la transmission maternelle d’ascaris. 

Le chaton a découvert son environnement de vie et a commencé à l’apprivoiser. C’est un animal non dénué de curiosité !

Désormais, son mode de vie s’approche de celui qu’il aura à l’âge adulte. Une analyse des risques liés est donc alors nécessaire. Car c’est cela qui va permettre d’adapter le traitement antiparasitaire à venir.

Parasites du chat : évaluez les risques

Deux raisons principales vont faire évoluer le protocole de gestion des parasites lorsque votre chat commencera à atteindre l’âge de 6 mois.

Tout d’abord, de la naissance à 6 mois, il a été possible que le chaton se fasse contaminer par sa mère, pendant la lactation. Effectivement, chez le chat, la transmission in utero n'a pas lieu concernant les ascaris, contrairement au chien. 

Compte tenu des particularités du cycle de développement des ascaris, ces vers ronds intestinaux étant les principales cibles des traitements chez le jeune animal, un protocole rigoureux a été mis en place jusqu’à 6 mois. 

À partir de 6 mois, les habitudes de vie du chat sont en cours d’évolution. Il a pu appréhender son environnement quotidien. Il est possible qu’il ait accès à l’extérieur par exemple. Ce qui peut accroître certains risques de contamination. 

Avec l’avancée en âge de votre chat, les risques de contamination par les parasites vont évoluer. Il est donc important de procéder à une nouvelle analyse de la situation pour prescrire le traitement préventif le mieux adapté à la situation.

Ce traitement dépendra également des informations de vie du propriétaire. Comme notamment les personnes qui composent le foyers et qui pourrait être à risque :

- les enfants en bas âge, 

- les femmes en projet de grossesse, 

- les personnes immunodéprimées

- les personnes âgées…

Il est donc nécessaire lors de la consultation après les 6 mois de l’animal, de réévaluer le mode de vie et les risques d’exposition. Cela permettra de gérer au mieux le risque parasitaire jusqu’à la prochaine consultation, vers 1 an et 3-4 mois. 

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Il est particulièrement important, comme à chaque étape de votre vie, d’informer votre vétérinaire de tout changement. Le vétérinaire doit ainsi être mis au courant d’un projet de grossesse, le chat pouvant être porteur de toxoplasme (à l’origine de la toxoplasmose). En cas de grossesse, l’équipe médicale vous donnera tous les conseils nécessaires pour limiter drastiquement les risques.

Stérilisation du chat ou castration du chat : posez-vous la question à l’approche de ses 5 mois

À 5 mois, votre chaton approchant de la puberté, il est temps pour vous de vous poser la question de sa stérilisation. 

Avoir des petits, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, n’est en rien un passage obligé. Cela fait partie des idées reçues qui ont la vie dure. 

Dès lors que vous ne cherchez pas à faire reproduire votre chat et devoir alors gérer la reproduction, la stérilisation ne vous offrira que des avantages. Plus encore, des bienfaits pour votre chat. Tant du point de vue de sa santé que de son comportement

Stérilisation du chat : soyez rigoureux !

La stérilisation de votre chaton doit intervenir sur un animal dont l’appareil génital est correctement développé en morphologie. 

Quoi qu’il en soit, cela doit être pratiqué sur un animal dont le développement corporel est bon : l’animal ne doit pas présenter de surpoids lors de la stérilisation car il s’agit d’une contre-indication.

Outre la suppression des risques de gestation indésirable, la stérilisation présente d’autres intérêts, comme des changements de comportement (dans le bon sens !). Réalisée avant les premières chaleurs chez la chatte, elle réduit significativement le risque d’apparition de tumeurs mammaires qui sont très agressives chez la chatte.

Vous n’aurez que des bénéfices à faire stériliser votre chat. Tout d’abord, avoir une portée non désirée peut être problématique. Il faut penser au temps à consacrer aux chatons, à leur devenir, à leur cession. 

Ensuite, c’est la santé de votre chat qui en tirera l’un des meilleurs bienfaits. En effet, un chat castré ou une chatte stérilisée seront protégés de certaines maladies

- Tumeurs mammaires.

- Mammites.

- Métrite ou pyomètre chez la chatte.

- Affections de la prostate et tumeurs testiculaires chez le mâle. 

La stérilisation (ou la castration pour les chats mâles) vous évitera également les risques de fugues. Celles-ci peuvent être à l’origine d’accidents, de bagarres.

bagarre de chats

La stérilisation peut par ailleurs réduire le marquage urinaire, voire d’y mettre un terme complètement.

La contraception par le biais de médicaments est possible mais généralement non recommandée en raison des risques d’effets secondaires importants.

À noter enfin qu’il existe un implant contraceptif se plaçant sous la peau sans anesthésie. Si celui-ci offre une alternative à la stérilisation définitive.

Stérilisation du chat et prise de poids

La stérilisation du chat peut en effet lui faire prendre un peu de poids. Mais une alimentation adaptée et une activité physique régulière suffisent à rééquilibrer “la balance” et à l’aider à conserver son poids de forme.

IMPORTANT : l’implant contraceptif pour le chat n’a pas reçu d’AMM (Autorisation de mise sur le marché).  Et tout comme la pilule pour chat, il ne serait pas dénué d’effets secondaires parfois graves. 

Lutter contre les abandons et les chats errants

Les Français adorent les chats. Cela ne fait aucun doute. En témoignent les chiffres de la Facco (Fédération des Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers) : en dix ans, la population féline a connu un bond de près de 4 millions, passant de 10,7 millions en 2008 à 14,2 millions en 2018. 30,7 % des foyers français ont au moins un chat chez eux.

Mais la France détient aussi un autre record. Triste celui-ci avec plus de 100 000 abandons par an (chiens et chats confondus).

Les refuges et associations se retrouvent souvent submergés par des vagues de chats abandonnés. Il n’est pas rare non plus que des vétérinaires trouvent des chatons déposés devant la porte de leur clinique au petit matin !

Les chats errants posent par ailleurs un problème. Loïc Dombreval, vétérinaire, député le co-auteur de la proposition de loi visant à lutter contre la maltraitance animale présentée le 26 janvier 2021 à l'Assemblée nationale, est de ceux qui militent pour l'obligation de la stérilisation des chats errants.

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« L'État doit accompagner les collectivités locales et les maires », expliquait-il sur France Info (26/01/2021) au sujet de la stérilisation des chats errants. Car de nombreux chats sont également abandonnés dans la nature et se reproduisent par la suite. 

« Il y a également les vétérinaires qui pratiquent sur ces questions des tarifs qui sont des tarifs extrêmement privilégiés dans le cadre de leur action en protection animale. Bien sûr, les bénévoles font un travail incroyable. (...) C'est un problème sanitaire. C'est un problème d'abord de conditions de vie de l'animal qu'on ne peut pas laisser en l'état. »

Le chat est un animal assez prolifique, en fonction de la race, la femelle peut avoir jusqu’à 4 portées par an avec une moyenne de 4 chatons ! 

Dr. Ludovic Freyburger

Enseignant et consultant en médecine préventive à VetAgro Sup (École vétérinaire de Lyon).

Président du groupe d'études en médecine préventive de l'AFVAC (Association de Formation des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie).

Directeur de la formation vétérinaire à la Compagnie des Animaux / SantéVet. 

 

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