Gachado : la garde de chats en micro entreprise

Nathalie Desplebains, 29 ans, fait partie de ceux qui se sont lancés dans « l’aventure » de la micro entreprise. Elle a créé Gachado, un service de garde de chats. Si sa petite entreprise n’est est qu’à ses balbutiements, elle compte bien la développer à l’avenir. Voici ce qui l’a conduit à devenir sa propre patronne dans un secteur en plein essor, mais dont elle a conscience que rien n’est gagné d’avance. Entre passion, raison, détermination et professionnalisme…


SantéVet : Tout d'abord, quel est votre parcours ? 

Nathalie Desplebains : Originaire de Poitiers et expatriée à Nantes pour finaliser mon parcours scolaire, je suis dans cette magnifique région depuis 6 ans. Je vis actuellement en périphérie de Nantes et plus précisément à Grandchamp-des-Fontaines, ville verdoyante, mais menacée par l’aéroport de Notre Dame des Landes.

J’ai suivi un parcours « sanitaire et social » avec pour option sociologie, psychologie et biologie pour finir ma carrière dans ce secteur comme Educatrice familiale au « SOS village enfants » de Sainte Luce sur Loire. J’ai pu également travailler avec un public de personnes handicapées mentales (directrice de séjour adapté, auxiliaire de vie scolaire individuelle, surveillante de nuit auprès d’autistes, garde malade pour une personne atteinte de sclérose en plaque, etc). 

En 10 ans, toutes ces activités furent enrichissantes pour de multiples raisons. Parcours qui m’a permis de me réaliser et développer mon efficacité, mon réalisme, mon optimisme, mon bon sens, mon sens de l’humour, ma capacité d’adaptation, ma curiosité, mon esprit d’équipe et ma disponibilité. 



SantéVetVet : Qu’est-ce qui a finalement tout fait « basculer » un beau jour ? 

N. D. : Je me suis réveillée en réalisant qu’il valait mieux s’arrêter avant de terminer sur les rotules. Les moyens donnés pour travailler dans ce secteur ne me convenaient plus.

Je ne comprenais plus ce monde dans lequel nous vivions, un monde rempli d’exigences, mais dont les moyens mis à ma disposition étaient insuffisants. Fin de contrat pour moi, je me suis donc mise à la recherche de nouveaux centres d’intérêts. Me réaliser de manière différente. Je réfléchis, j’entremêle les idées qui se bousculent dans ma tête. 

Le manque d’idées ne se fit pas ressentir : photographie, langage des signes… Alors que ma copine Marie part pour l’étranger me laissant en garde Saphir, sa chatte toute vêtue de noire, c’est à ce moment là que l’idée m’est venue. Mais oui !

Pourquoi ne pas créer quelque chose pour nos/mes amis chats. Ces derniers ne sont pas une nouvelle passion, mais je n’avais guère eu le temps de le développer auparavant. Et voilà le tout début de Gachado avec son panel de questions. Que faire ? Comment le faire ? Pour qui ? Pour quoi ? Avec qui ? Comment faire ?...



SantéVet : D'où vous vient votre passion pour les chats et pourquoi ne "s'adresser" qu'à ce type d'animaux ? 

N. D. : Je ressens ma passion pour les chats depuis toute petite. Les félins n’étant pas de mise dans mon foyer, l’envie se fait d’autant plus ressentir. Mon papa n’aimait pas les animaux. Et comme tout le monde le sait, braver les interdits restent excitants !

Un jour ma maman me met dans la confidence qu’elle va ramener un chat dans notre foyer. Quelle excitation ! Je me souviens, j’étais en primaire et la journée fût lonnnggguuuueeee. Après un accident de voiture sur l’autoroute, ce chat qui devait partir avec ses maîtres en vacances prit un destin plus tragique.

Retrouvé par les agents de sécurité sur le lieu du sinistre, le chat fut confié à ma maman. C’est ainsi que Finette rejoignit sa nouvelle famille.

Je m’adresse à ce type d’animal parce que je trouve les félidés intéressants : autonomes, caractériels, sauvages, carnivores, territoriaux, chasseurs, prédateurs, mais à la fois tellement malléables, domesticables sans parler de toutes ses formes de communication de ses  ronrons, grognements et miaous... et que dire de l'éventail des races. Le chat est également représenté dans les légendes, dans la culture populaire et les arts comme par exemple un maneki-neko chat bonheur, statue traditionnelle japonaise…



SantéVet : Avant de vous lancer, avez-vous procédé à une étude de marché ? 

N. D. : En ce qui concerne l’étude de marché, on ne peut pas dire que je l’ai faite dans les règles de l’art ! J’ai tout d’abord commencé par en parler à ma maman qui à trouver que la garde de chats au domicile des propriétaires était une très bonne idée. Je fais assez confiance à l’instinct de ma maman. Puis, j’en ai parlé à mes amis et entourage. Tout le monde m’a confirmé que c’était bien. Je savais également que le « service » était en plein boum.

La famille et les amis, c’est bien, mais il me fallait maintenant l’avis de professionnels. Ma première destination a été ma vétérinaire, Madame Sophie Souquet, vétérinaire de Treillières que je connais bien puisque j’ai moi-même trois chats : Boule de Poils, Moumousse et Saphir. Elle m’a conforté dans ma bonne idée. 



SantéVet : Choisir le statut de micro-entreprise représente-t-il des atouts pour cette création ? 

N. D. : Le statut de micro entreprise était la solution idéale pour ne pas faire un flop et être obligé de fermer boutique précipitamment. Je garde un emploi en parallèle de 25 heures par semaine à l’IME (Institut Médico-Educatif) de Blain et, une chance pour moi, j’ai toutes les vacances scolaires ; je peux donc répondre au mieux aux attentes de mes clients.

Ce qui est intéressant dans le statut de micro, c’est que les charges sont relatives aux chiffres d’affaire. Pas de CA, pas de charge. Une chance, car je ne savais pas si ma petite entreprise allait prendre. La micro me permet de gérer mon entreprise en toute simplicité. Il me suffisait d’avoir une bonne imprimante. Il n’est pas non plus question de TVA ou autre. 

L’intérêt également, c’est que je suis mon propre patron, je peux donc organiser mes journées comme bon me semble. Déterminer seule mon axe de travail et choisir mes priorités.

Je n’avais pas besoin d’apport (en euros) pour ouvrir Gachado. Je tient toutefois à souligner les points suivants : Gachado est déclaré à l’URSSAF ainsi qu’à la Direction des Services Vétérinaires ; un contrat est établi entre Gachado et ses clients ; enfin, je possède l’attestation de connaissances pour l’exercice des activités liées aux animaux de compagnie d’espèces domestiques. De plus Gachado est recommandé par l’association « One voice  pour une éthique animale et planétaire » ainsi que par plusieurs vétérinaires du département de Loire-Atlantique.



« Ce n’est pas facile de faire de la pub à moindre coup, mais j’ai des tonnes d’idées, de la volonté et des amis pour me soutenir. »



SantéVet : Face à la multiplication des offres de services, est-il envisageable de vivre de ce métier à terme ? 

N. D. : Il ne m’est pour le moment pas possible de répondre à cette question. Hormis Internet, le bouche à oreille doit beaucoup compter pour se faire connaître dans cette activité ? Pour qu’un bon bouche à oreille se mette en place, il faut compter cinq ans. Je n’attends donc pas après ce mode de communication. 

Je contacte les vétérinaires, les associations, les animaleries, les salons du chat et chattons, les éleveurs. Je mets à contribution mes clients en leur demandant de mettre un flyer dans leur salle de pause, mais aussi de me faire quelques témoignages pour remplir ma rubrique sur mon site internet. 

Je prospecte à Nantes en m’installant en plein centre ville avec ma petite table de jardin, mon panneau Gachado et mes amis pour faire des distributions de flyers. J’envoie des mails pour informer les habitants de Loire-Atlantique d’un nouveau mode de garde dans leur département. Je sollicite quelques sites internet, les magazines, 30 millions d’amis. Je place mon panneau Gachado stratégiquement aux ronds-points ou autres.

Ce n’est pas facile de faire de la pub à moindre coup, mais j’ai des tonnes d’idées, de la volonté et des amis et ma famille pour me soutenir et les appeler si besoin.



« On ne peut guère tricher avec les animaux. »




SantéVet : Qu'est ce qui fait pour vous un bon "cat sitter " ? 

N. D. :  Je ne sais pas si je suis une bonne « cat sitter », mais la volonté et mon professionnalisme sont bien présents. Mes axes de travail sont : ponctualité, organisation, et disponibilité. 

J’aime que le travail soit fait correctement et on ne peut guère tricher avec les animaux. Une intervention bien faite c’est un animal en bonne santé, pas stressé, un logement propre et une discrétion d’intervention. Les propriétaires connaissent bien leurs animaux et lorsque qu’un service de ce type est mal fait cela se voit à leur retour.

J’apprends à connaitre les désirs des chats, leurs comportements, leurs exigences. Lors de mes interventions je leur parle, je leur explique que nous allons passer un petit moment ensemble, je leur dis « bonjour », bref je papote avec eux. Je les nourris, leur apporte les soins nécessaires, entretiens le logement et la litière. Je joue avec eux et je les caresse et fais de gros câlins. Chaque chat à un caractère bien trempé et je dois en prendre compte. Mes visites se font à heures fixes.



SantéVet : Sur votre site, vous mentionnez le fait que vous disposez d'une RC professionnelle. Cela était important aussi pour vous de mettre cela en avant ? 

N. D. : Oui, en effet cela m’a semblé évident de contracter une assurance pour les activités de Gachado. Protéger par ce contrat le domicile des clients contre tout accident alors qu’ils sont absents, mais que la vie continue dans leur foyer : leurs chats, leurs bêtises et la maladresse humaine. 

Il faut être réaliste, travailler chez un particulier c’est toujours encourir le risque de faire une erreur. Et c’est une volonté de ma part de pouvoir assumer tout dégât encouru lors de mon contrat de travail.

Un contrat d’assurance professionnel couvre plus de situations qu’une assurance civile et il faut penser que lorsque la clientèle se fera plus nombreuse il est fort possible que j’engage un ou une partenaire, salarié de Gachado. Le contrat d’assurance ainsi que le contrat de service se justifiera d’autant plus que c’est Gachado qui est signataire des contrats et prend la responsabilité et non une personne.

De la même manière, un contrat devant convenir à toutes les parties, c’est aussi une manière de me protéger en tant qu’individu et ma ou mon potentiel associé contre les éventuels dangers : animaux sauvages, malades, domicile pouvant être sinistré ou potentiellement accidenté… ne dit-on pas que la plupart des accidents sont des accidents ménagers ?



« Je n’ai pas peur des grands projets, je trouve cela excitant ! »




SantéVet : Justement, toutes les structures proposant ce genre de service ne l'ont pas ; en quoi cela consiste-t-il, quel gage de qualité cela apporte-t-il ? 

N. D. : Pour ce genre de service on rencontre de tout : personnes mineures, personnes non déclarées, personnes travaillant au noir, sans contrat, sans assurance, sans facture, sans connaissance, des personnes sans professionnalisme… j’en oublie sûrement. Ne feriez-vous pas plus confiance à une micro entreprise utilisant un contrat et une assurance ? 



SantéVet : Il semble toutefois qu'il y ait encore des vides juridiques dès que l'on intervient au domicile d'une tierce personne du fait que ce métier n'est pas vraiment encore "reconnu" ?

N. D. : Oui, c’est évident et ce type de service est bien entendu avant tout une question de confiance entre les parties… Lorsque je rencontre un client c’est avant tout une question de sympathie et de compréhension mutuelle. Il faut saisir leurs appréhensions bien légitimes et ce qui va les rassurer et apporter du bien-être à leur animal et cela aucun contrat ne pourra le remplacer.C’est avant tout un contrat humain pour nos chers animaux !

Cependant, si un contrat ne peut pas tout couvrir, je pense que nous avons un contrat plutôt bien ficelé, vérifié par des amis du métier, qui a en plus d’une fonction légale, la fonction de marquer l’engagement : engagement de Gachado quant à ses prestations et engagement des clients pour ne pas faire faire du yoyo à mes plannings, même si à l’amiable et officieusement on s’arrange. Mais c’est une manière de respecter leur animal et le professionnalisme de mes services.



SantéVet : Quels sont vos projets, notamment de développement ?

N. D. : Me faire connaître encore et encore ; lire des documents sur le chat afin de me perfectionner sur tous les sujets ; créer un lieu d’accueil pour recevoir les chats à mon domicile. Dans un avenir encore un peu plus lointain : créer quelques emplois me plairait vraiment,  ainsi que me développer au niveau nationale. Je n’ai pas peur des grands projets, je trouve cela excitant. 


Le chat et le métier de cat-sitter vu par Nathalie Desplebains, créatrice de Gachado

Le chat étant un animal très sédentaire et territoriale, il n’aime pas partir en vacances. Il n’aime pas non plus les pensions où il se retrouve en compagnie d’autres chats inconnus, dans nouvel environnement inconnu, bref le tout inconnu. 

Le chat aime passer ses vacances chez lui. Je dis chez lui car nous habitons chez notre chat et non pas notre chat qui habite chez nous.

Il m’est arrivé d’entendre dire par une de mes clientes que certaines pensions pour félins ressemblaient à des cages à lapins et que le sien était revenu malade et plein de puces.

Souvent, il est demandé aux maîtres de le faire vacciner, pucer ou tatouer alors que moi, je ne demande pas tout cela, je ne réponds pas à toutes ces obligations d’hygiène puisque je n’accueille pas l’animal à mon domicile.

Il faut savoir aussi que le chat est depuis peu le premier animal de compagnie en France devant le chien (51 %), chiffre datant d’un an et demi. Mais je n’ai aucune idée du pourcentage de chats en Loire-Atlantique !

 

Gachado c’est également...

  • Un gardiennage pour l’animal de compagnie
  • Un déplacement au domicile des maîtres
  • Des prestations d’hygiènes, de soins et de loisirs
  • Une assurance de retrouver une habitation dans les meilleures conditions
  • Une discrétion par rapport à l’absence des maîtres
  • Partir l’esprit tranquille.

Pour en savoir plus


 

 

Site internet :

 www.gachado.online.fr 

Contact : nathalie.desplebains@gmail.com 

Tél. : 06 65 19 31 33/02 40 72 53 35




SantéVet

Le spcialiste de l’assurance santé chien, chat et NAC

 

Photos : Gachado - DR