Dégriffage : les vétérinaires canadiens haussent le ton

Le dégriffage, qui consiste à l’ablation des griffes chez le chat est une pratique interdite en Europe. Contrairement au Canada où elle est encore autorisée. L'ACMV (Association canadienne des médecins vétérinaires) renforce sa position afin de lutter contre le dégriffage des chats, et rappelle que cette pratique, cause de souffrance inutile, peut être évitée.

La Convention européenne pour la protection animale que la France a ratifié en 2004 édicte toute une série de mesures en faveur du bien-être des animaux domestiques.

C’est ainsi que certaines interventions chirurgicales destinées à modifier l’apparence d’un animal de compagnie ou à d’autres fins non curatives sont interdites. En particulier : la coupe de la queue (caudectomie) pour laquelle il existe en France encore une dérogation ; la coupe des oreilles (otectomie) ; la section des cordes vocales ; et l’ablation des griffes (onychectomie) et des dents.

Des exceptions à ces interdictions ne doivent être autorisées que « si un vétérinaire considère une intervention non curative nécessaire soit pour des raisons de médecine vétérinaire, soit dans l'intérêt d'un animal particulier », rappelle le texte de la Convention.

Au Canada, l’ablation des griffes des chats demeure autorisée. Mais les vétérinaires, par le biais de L'ACMV (Association canadienne des médecins vétérinaires), a décidé de hausser le ton.

Il est « évident que les félidés souffrent inutilement lorsqu'ils subissent cette chirurgie non urgente », estime le docteur Troy Bourque, président de l’ACMV, dans un communiqué. Ce communiqué, envoyé aux membres de l’association vétérinaire, qualifie cette pratique d’« inacceptable ».

Le dégriffage pourrait selon le Dr Sherlyn Spooner, vétérinaire ayant participé à mettre en place cette opération de sensibilisation au Canada, être comparée à « une amputation du bout des doigts d'une personne jusqu'à sa première jointure ».

 

Aucun avantage pour les chats, au contraire !

 

Le dégriffage « n'offre aucun avantage aux félidés ». (…) En « l'absence de données scientifiques », il est par ailleurs indiqué qu'il est difficile de prévoir les effets nocifs possibles d’une telle l'opération sur le comportement et la physiologie des chats sur le long terme.

L'ACMV compte donc ainsi réduire la demande pour le dégriffage de chats.

L'ACMV rappelle enfin qu’il existe des solutions de rechange au dégriffage, comme « le recours à des aérosols pour éviter que le chat ne fasse ses griffes sur les fauteuils ». Des produits que l’on trouve également en France et dont l'achat peut tout à fait être financé à l'aide du forfait pévention contenu dans les formules d'assurance santé animale.

 

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