Quelle nouvelle place pour les animaux dans la société ?

Le bien-être animal s’invite de plus en plus dans les débat. Au point de devenir un véritable enjeu de société. C’est ce qui est notamment ressorti dernièrement d’une étude menée par l’institut de sondages Ifop pour le site d’information animalier Woopets. Un thème qui figure parmi ceux qui préoccupent le plus les Français avec, entre autres, la préservation de l’environnement ou encore les violences faites aux femmes.

À l’heure où la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale est passée devant la commission des affaires économiques du Sénat avant  son examen en séance plénière les 30 septembre et 1er octobre prochains, le bien-être animal apparaît toutefois être une préoccupation majeure, comme le fait ressortir une autre enquête. Celle réalisée en ligne par Harris Interactive pour les zOOms de L’Observatoire Cetelem*.

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Les Français se déclarent mal informés sur la protection animale

Si près d’un quart des Français (23 %) placent le bien-être animal parmi les trois combats de société qu’ils jugent prioritaires à mener aujourd’hui, ils ne sont à l’heure actuelle que 4 sur 10 à se sentir bien informés sur le sujet.

39 % se déclarent être bien informés sur les dernières découvertes scientifiques sur la sensibilité animal et leur bien-être, et 40 % sur les législations actuelles concernant les animaux et leur bien-être en France.

Et pas seulement chez les néophytes. L’enquête indique que « même chez les amis des animaux, le sentiment d’être bien informé reste minoritaire ». Ainsi, 48 % de ceux qui ont un animal de compagnie se sentent bien informés sur les législations actuelles.

Néanmoins, spontanément, lorsqu’ils considèrent la question du bien-être animal, les Français témoignent d’un univers de représentations assez orienté, analyse l’enquête : les Français « pointent d’emblée du doigt les difficultés à faire respecter ce bien-être, notamment en évoquant les maltraitances, qu’elles soient pratiquées dans l’industrie agroalimentaire, mais aussi dans l’univers domestique, notamment dans le cas des abandons ».

Dans le détail, l’enquête note que les lieux où l’homme exploite les facultés des animaux (les élevages intensifs, centres d’abattage et laboratoires), ainsi que les pratiques traditionnelles comme la chasse ou la corrida, recueillent à divers degrés une mauvaise image en termes de respect du bien-être animal.

Que pensent les Français des refuges et associations de protection animale ?

A l’opposé, les structures de protection, comme les refuges pour animaux recueillent une bonne image auprès de 3⁄4 des Français (78 %), quoique leur confiance puisse encore être largement renforcée ; seuls 23 % estiment que les associations ou la SPA respectent très bien les enjeux du bien-être animal.

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Entre les deux, l’utilisation d’animaux par l’industrie du divertissement fait débat, puisque 63 % des Français jugent que les animaux sont bien respectés dans les zoos (qui ont davantage une image de protection), et seulement 39 % dans les cirques.

Le souhait d’un renforcement de la législation et d'encadrements plus strictes

Une majorité de Français (61 %) estime par ailleurs que les pouvoirs publics n’agissent pas assez en faveur des animaux. Massivement, ils appellent ainsi de leurs vœux un renforcement de la législation sur ce sujet (93 %), et ce de manière ferme : 50 % se déclarent très favorables à des encadrements plus stricts.

Toujours selon l’enquête, concrètement, ils encouragent très largement les mesures liées à une meilleure information (sensibilisation des acquéreurs, 87 % ; sensibilisation des enfants, 85 %).

Oui à l’interdiction de la vente en animaleries, entre particuliers et à l’instauration d’un certificat

L’interdiction de la vente des chiens et des chats dans les animaleries pour l’autoriser uniquement aux éleveurs et aux associations de protection des animaux est approuvée par 76 % des personnes interrogées.

À noter que les sénateurs ont fait sauter l’interdiction de vente en animalerie lors de son passage devant la commission des affaire économiques, prônant un meilleur encadrement et davantage de contrôles.

Quant à la question « Seriez-vous favorable ou défavorable à l’interdiction de la vente d’animaux entre particuliers (seuls les dons seraient tolérés) », les Français se prononcent favorables à 70 %.

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87 % des Français sont également pour une meilleure sensibilisation des acquéreurs d’un animal de compagnie via un certificat de sensibilisation aux obligations envers l’animal : soins, vaccination, coûts, etc.

Les Français sont-ils prêts à faire des sacrifices ?

Les Français partagent largement un consensus sur la nécessité de mieux respecter le bien-être animal. Cependant, note l’enquête, ils ne sont pas toujours d’accord sur les implications que cela entraîne et sur les sacrifices qu’ils sont prêts à consentir.

Se passer de la compagnie d’animaux domestiques n’est envisageable que par 27 % des Français qui en ont un (contre 39 % dans l’ensemble). 

Zoothérapie : les Français peu favorables à la présence d’animaux dans les classes, bars à chats et lieux de transports

Enfin l’enquête fait ressortir que les Français sont également sensibles aux bénéfices que peuvent apporter les animaux à la société, notamment par le biais de la zoothérapie. Ils plébiscitent largement la zoothérapie, qu’ils voient bien plus souvent comme un échange entre l’être humain et l’animal (78 %) que comme une nouvelle forme d’exploitation (22 %).

Aujourd’hui, seule une courte majorité (57 %) de Français déclare en avoir déjà entendu parler, parmi lesquels une moitié́ reconnaît ne pas savoir précisément ce dont il s’agit. Ceux qui ont des animaux de compagnie sont plus familiers du concept (65 %).

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Du fait de la perception large de ses bénéfices, les Français plébiscitent facilement le développement du principe de zoothérapie, en encourageant le projet d’introduire des animaux dans certains lieux comme les maisons de retraites (85 %) ou les hôpitaux (75 %). Dans une moindre mesure, ils accueillent favorablement l’idée de les admettre dans les salles de classes (64 %), 65 % dans les bars à chats. Et 61 %  dans les lieux de transports (aéroports, gares, avions) afin de soulager les personnes souffrant de stress.

*Enquête réalisée en ligne par Harris Interactive pour les zOOms de L’Observatoire Cetelem, du 1er au 2 septembre 2021, auprès d’un échantillon de 1 005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

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