Un chien arrive : quelle place dans le cœur des maîtres ?

Célibataire sportif ou personne seule sédentaire ; famille avec ou sans enfant, séniors… quelle place va prendre le chien à son arrivée ? Celle qu’on voudra bien lui consentir ! Dès lors que le choix d’acquérir un chien a été réfléchi, tout peut facilement être mis en place pour une harmonie parfaite au sein du foyer.

Le choix d’un d’acquérir un chien – tout comme un chat d’ailleurs et cela relève de la même démarche - doit être un acte réfléchi.

Toutes les races ne conviendront pas à tout le monde, suivant que l’on cherche un chien sportif, un animal pour la compagnie (avec plus ou moins d’entretien, nécessitant un budget pour les soins, l’alimentation, etc. plus ou moins élevé)… Et que le foyer se compose ou non d’enfant, que l’on habite la ville ou la campagne et que l’on dispose ou non de temps à consacrer à son animal.

L’idée du chien offert en cadeau pour les fêtes de Noël fait bondir, à juste titre, les défenseurs de la cause animale et les professionnels du chien.

Pourtant, tous les ans, les fêtes de fin d’année connaissent un boom en matière de vente - ou de cession à titre gratuit - de chiots, chatons et désormais NAC (nouveaux animaux de compagnie).

Le chien n’est pas une peluche

chiot et enfant

Un chien n’est ni un jouet ni une peluche. Cela, nous l’entendons régulièrement. Malgré tout, l’animal est parfois acquis pour faire plaisir à l’enfant de la famille. Les parents finissent par céder.

Dans le meilleur des cas, l’enfant va s’investir auprès de son compagnon. Car il est évident qu’il lui apporte beaucoup. Le chien est un « copain », un confident. Mais encore faut-il que l’enfant en accepte également les contraintes : sorties, exercice, entretien…

Car dans le pire des cas, le chien ne représente finalement aux yeux des enfants qu’une « peluche vivante ».

« Il y a un engouement pour acheter le chaton ou le chiot à la mode. Actuellement, le bouledogue, le chihuahua et le chat Bengal ont la cote », observe Céline Moussour, vétérinaire et dont le point de vue a été rapporté dans une dépêche de l’AFP (Agence France Presse). Elle déconseille par ailleurs tout pareillement ‘’l'animal-cadeau’’ pour les adultes.

Chien et enfant : résister s’il le faut !

Certes « la présence d'un animal pour l'enfant est fantastique, car il le responsabilise », consent la vétérinaire. Mais pour la professionnelle de santé animale, les parents doivent « évaluer avant tout les contraintes ».

« Il faut combattre les achats et adoptions coup de cœur pour que les bêtes ne soient pas abandonnées trois mois plus tard », insiste pour sa part Réha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis.

« A Noël, les enfants deviennent de plus en plus pressants. Mais il faut bien réfléchir et résister s'il le faut », estime-t-elle. « Le chien de l'enfant, ce sont les parents qui le promèneront le soir en plein hiver ! »

Si toute la famille est d’accord

Quand toute la famille est d’accord sur l’acquisition d’un chien et qu’elle s’est donnée le temps de le choisir (race correspondant au mode de vie, établissement d’un budget, etc.), l’arrivée d’un animal doit se faire en respectant certaines règles : à chacun sa place.

« Il faut bien entendu penser à l’aspect physique du chien », explique le Dr Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste. « Le poids, la taille et gabarit… » sont des choses importantes à prendre en compte. « Les races à la mode représentent des risques », reconnaît-elle elle aussi.

Effectivement, combien de nouveaux maîtres pensent qu’un Jack Russel terrier - et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres – va être un ‘’simple’’ petit chien de compagnie, se comporter comme tel et ne peut pas être spécialement exigeant. Alors qu’il est loin d’être un chien de canapé et qu’il requiert attention et demande beaucoup du point de vue exercices. « L’environnement dans lequel on vit est important dans le choix de la race », poursuit le Dr Valérie Dramard.

Les interdits seront posés rapidement. Et tout le monde suivra les mêmes consignes. Il faut parfois se faire un peu violence, mais le chien a besoin d’avoir affaire à des maîtres à la hauteur. Et certains chiens ont par ailleurs tôt fait de repérer les brèches et les faiblesses des uns et des autres au sein du foyer pour en profiter !

« La provenance du chien est loin d’être anodin » non plus pour la vétérinaire. Il est en effet essentiel, quelle que soit la race choisie, d’avoir affaire à un chiot qui aura été correctement socialisé. Cela est déterminant, même si ce travail de socialisation doit être là aussi poursuivi.

Les animaleries, même s’il en existe quelques-unes dans lesquelles la provenance du chiot est clairement indiquée, ne sont pas le point d’achat à privilégier. « Il faut avoir une bonne traçabilité du chiot », confirme le Dr Valérie Dramard.

Les parents doivent rester les ‘’tuteurs’’ du chien

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Elle aussi admet que l’enfant peut tout à fait tisser des liens privilégier avec le chien et que cela eut lui apporter beaucoup. Mais « les parents doivent rester les ‘’tuteurs’’, les superviseurs, tant de l’enfant que de l’animal. Le chien et l’enfant, ce sont les jeux et la complicité. Tout l’aspect ‘’autoritaire’’ doit rester dévolu aux adultes et ce n’est pas le rôle de l’enfant ».

Chien et célibataire : le risque du ‘’huit-clos’’

chien et célibatire

Avec un maître ou maitresse célibataire (ou une personne seule de manière générale) et vivant avec un chien, le Dr Valérie Dramard décrit cela comme relevant finalement « d’un système simple pour le chien. Si la personne se comporte bien, le chien sera bien guidé dans la vie et il n’y aura pas de soucis particuliers. Mais il y a tout de même une sorte de risque de ‘’huit clos’’ pour les chiens vivant auprès d’une personne seule. Car il n’y a aucun autre humain pour faire tampon, comme cela est le cas du chien vivant en famille. » Bien entendu, cela n’est pas systématique, mais « il faut se méfier ». 

On dit de certaines races de chiens qu’elles sont telles des ‘’éponges à sentiments’’ et ressentent bien les ambiances et les sentiments de leur entourage. « Cela dépend véritablement des races et des conditions de vie », tempère le Dr Valérie Dramard.

Le chien a-t-il une préférence au sein des membres du foyer ?

chien et couple

Très rapidement le chien va se ‘’trouver’’ son chef de meute au sein du foyer. « Le chien mâle aura un côté ‘’séducteur’’ avec la mère de famille », résume le Dr Valérie Dramard. « Le chien mâle est du genre à jouer davantage les ‘’jolis cœurs’’ auprès de la maîtresse ! »

Un chiot est tout à fait en revanche capable de s’attacher très vite à un membre de la famille en particulier : « Lors de son acquisition et du retour en voiture, posé sur les genoux », ces quelques instants selon le Dr Valérie Dramard pour que lien privilégié avec cette personne de la famille s’instaure.

Le chien est sensible aux changements dans la vie de ses maîtres

Le chien, hormis la préférence qu’il peut accorder à un de membres d’une famille, peut aussi percevoir certains changements qui vont à son tour le ‘perturber’’.

« Comme les changements physiologiques chez les mères de famille, par exemple lorsque la maîtresse de maison tombe enceinte ! C’est une question de testostérones… Les changements dans l’environnement, les relations au sein du foyer sont également très bien perçus par certains chiens. Si dans tous les cas le chien vient à modifier son attitude – en devenant par exemple hyperactif, etc. – mieux vaut que les maîtres consultent » avant que la relation et les rapports ne dégénèrent.

« Avec le temps, ce genre de problème peut empirer et mieux vaut alors rester dans le préventif. »

Chien et séniors, chien et jeunes couples : le substitut à l’enfant !

Selon le Dr Valérie Dramard, le chien pour les séniors connaîtrait un attachement plus grand lorsqu’il s’agit du dernier animal arrivé à la maison. En comparaison donc avec un précédent chien si tel était le cas.

« La maison devenue vide, les enfants sont partis » et donc ces maîtres reportent toute leur attention sur le chien qui vient d’arriver. Au point que parfois les « enfants s’en montrent jaloux », assure la vétérinaire.

« Car le chien prend alors dans le couple toute la place. » Le chien joue finalement un rôle de substitut à l’enfant que l’on retrouve tout aussi chez les jeunes couples sans enfant et qui font l’acquisition d’un chien.

« Chez les séniors, le chien va prendre en fait la place de l’enfant qui a quitté la maison ! J’ai eu en consultation le cas de parents qui ne voulaient plus confier la garde de leurs enfants aux grands-parents parce que ces derniers accordaient trop d’importance au ‘’nouveau’’ chien de la maison ! »

Pour les séniors (personne seule ou personnes en couple), le fait d’avoir un chien constitue un excellent moyen de ne serait-ce que faire de l’exercice, trouver une motivation pour des balades, etc.

« Le chien est un compagnon idéal pour une personne âgée sédentaire », confiait le Dr Petra Rouch-Buck, ingénieur de recherche à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT).

A condition là aussi de choisir la bonne race, celle correspondant à son propre mode de vie.

 

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Photos : 123rf