Morsures : des statistiques dédouanant les chiens dangereux

Le 4C (Collectif Contre la Catégorisation des Chiens) s’est procuré des statistiques nationales de ces cas morsures constatées d’octobre 2006 à septembre 2007. Il en ressort que les chiens dits « dangereux » ne sont pas les plus responsables. 

Dans le cadre de la lutte contre la rage, le Code Rural, en cas de morsure (ou de griffure) d’une personne par un chien, prévoit un cycle de surveillance obligatoire réalisé par un vétérinaire sanitaire. 

Le 4C (Collectif Contre la Catégorisation des Chiens) s’est procuré des statistiques nationales de ces cas morsures constatées d’octobre 2006 à septembre 2007. 

Pendant cette période, chaque ancienne Direction Départementale des Services Vétérinaires a en effet recensé l’ensemble des morsures déclarées au titre de l’article L.223-10 du Code Rural.

On constate que les chiens dits « dangereux » sont à l’origine de 7,4 % des cas de morsures alors qu’ils représentent 8,4 % de la population canine*

Les chiens dits dangereux mordent moins que les autres

« Rapportés à leur cheptel, ils sont sous-représentés dans les cas de morsures et mordent donc statistiquement moins que les autres races de chiens », commente Emmanuel Tasse, président du Collectif 4C.

Ces données chiffrées officielles viennent donc confirmer les conclusions des études scientifiques réalisées sur le sujet selon lesquelles la dangerosité d’un chien n’est pas liée à son appartenance raciale.

« Alors qu’il disposait de ces chiffres, le Gouvernement de l’époque (2008) a, en toute démagogie, laissé s’accentuer - avec la mise en place du permis de détention - la mise à l’index des chiens catégorisés et le nombre d’obligations pesant sur leurs maîtres ! », se lamente encore Emmanuel Tasse. « Dans ce contexte, on peut par ailleurs s’étonner que le rapport dressant le bilan des dispositions relatives aux chiens dits « dangereux », imposé par la loi sur la prévention de la délinquance et qui devait être produit par le Gouvernement en 2010, ne l’est toujours pas... »

Et de conclure qu’à « l’heure où nos voisins européens abandonnent ce type de politiques visant des races de chiens au profit de mesures réellement préventives, il est grand temps que la France s’inscrive dans la même démarche ».

* En cas de morsure, les blessures infligées à l'animal sont prises en charge par l'assurance santé animale (mutuelle chien ou mutuelle chat). En revanche, chez le maître du chien responsable, c'est l'assurance responsabilité civile qui intervient pour rembourser les dommages. 

 

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