Les vertus du chat : Véronique Aïache et la ronronthérapie

Véronique Aïache, auteure et journaliste, avait une préférence pour les chiens. Jusqu’à l’arrivée de Plume dans son foyer. Grâce à cette petite chatte, elle a entrevu des pouvoirs qu’elle ne soupçonnait pas au départ chez le chat. Curieuse de nature et après un long travail de recherche, elle nous livre ses découvertes sur la « Ronronthérapie : ces chats qui nous guérissent » dans un ouvrage récemment publié. 


SantéVet : Apparemment, avant l'arrivée de Plume dans votre foyer, vous étiez loin d'imaginer que le chat avait tant de "pouvoirs". Comment s'est opéré ce "revirement", cette découverte de la ronronthérapie ainsi que l'idée d'en faire un livre ?

Véronique Aïache :
Quand Plume est arrivée à la maison, elle avait 4 mois et je n’avais pas la moindre idée du fonctionnement des chats. D’ailleurs, je ne m’y intéressais pas particulièrement. Ce chat était le cadeau d’anniversaire des 8 ans de ma fille, et je comptais sur elle pour s’en occuper. Je me trompais ! Il a quand même fallu que je lui change sa litière, que je lui donne à manger…

Et tout naturellement, elle a élu domicile sur mes genoux. Je travaille à la maison et elle passait ses journées avec moi. Elle ronronnait à tout rompre et je prenais cela pour un signe d’affection et de reconnaissance. Ca m’a touché, je m’y suis attaché. Cela faisait moins d’un mois qu’elle était avec nous lorsque je me suis souvenu d’une petite brève que j’avais écrit, 5 ans auparavant, dans la rubrique Bien-Etre d’un magasine. J’y parlais en 3 lignes des pouvoirs relaxants du ronronnement. Comme je le testais enfin sur moi, j’ai cherché à en savoir plus. 

A part quelques infos glanées ça et là sur des sites, mon âme de journaliste désespérait de trouver des documents sérieux. A force de chercher sur internet, je suis tombée sur des études canadiennes et françaises traitant des bienfaits physiologiques du ronronnement. Il y avait tellement de matière et aucun livre traitant du sujet que je l’ai aussitôt proposé à mon éditeur. La ronronthérapie est mon septième livre. 


SantéVet : Jamais on a été aussi loin dans l'investigation sur ce thème dans un livre grand public. Vos recherches vous ont-elles demandées beaucoup de temps ?

Véronique Aïache
: Entre les recherches et l’écriture, il s’est écoulé environ un an.  


SantéVet : Qu'est-ce qui vous a finalement le plus surpris, le plus étonné vous-même, dans ces facultés dont disposent les chats, tout ce sur quoi il peuvent avoir des bienfaits ?

Véronique Aïache :
Incontestablement, l’impact physiologique des ondes émises par les ronronnements. On peut facilement constater les effets relaxants et les bienfaits psychologiques du chat, mais difficilement imaginer – à moins d’avoir des notions médicales – l’impact sur les lésions osseuses, le système cardio-vasculaire, le système immunitaire, la tension artérielle, etc. C’est fascinant. 

SantéVet : Comment peut-on être certain que des bienfaits émanent réellement du chat et non d'une autre force, de l'esprit du maître ?


Véronique Aïache :
Aussi puissant et bienveillant soit-il, l’esprit du maître ne peut se suppléer aux pouvoirs réparateurs des ondes du ronronnement. Exactement la même fréquence d’ondes (entre 25 et 50 hertz) est d’ailleurs utilisée dans certains services hospitaliers pour accélérer la cicatrisation de fractures osseuses. 


SantéVet : Le chat semble ronronner pour de multiples raisons, bonnes ou mauvaises, s'il est heureux mais aussi par exemple s'il est stressé. Comment analysez-vous chez lui cette forme de communication ?

Véronique Aïache :
Je ne suis pas vétérinaire, il m’est difficile d’apporter une réponse « scientifique ». J’imagine que le chat s’exprime comme nous le faisons. Nous, humains, avons la parole mais aussi le ton. Nous pouvons murmurer, crier, traduire une émotion par le son de notre voix. C’est peut-être la même chose chez les chats.  


SantéVet : Les exercices pratiques proposés dans le livre demandent tout de même un chat coopérant, et non un matou rebelle ! Tous les chats ont-ils les mêmes pouvoirs selon vous, sans distinction d'âge, de race, etc. ?

Véronique Aïache :
Deux chats d’une même race, d’un même âge et élevés de la même façon, peuvent avoir des tempéraments radicalement différents. J’en sais quelque chose ! J’en ai eu jusqu’à 9 à la maison. Tout dépend donc du caractère de votre chat, non de sa race ou de son âge. 


« Les bars à chats : ça cartonne au Japon ! »


SantéVet : Pouvez-vous nous parler de ces fameux bars à chats, au Japon. 

Véronique Aïache :
Ca, c’est un truc hallucinant ! L’illustration suprême des bienfaits de la ronronthérapie ! Il existe en effet 7 établissements de ce type à Tokyo, ouverts ces 5 dernières années, tous situés dans les quartiers d’affaires.

Il faut savoir que les animaux domestiques sont interdits dans les immeubles pour des raisons de promiscuité, d’hygiène, de nuisance sonore… Depuis tous temps, les Japonais vouent un culte particulier aux chats et la seule façon pour eux de pouvoir les côtoyer et en profiter en toute liberté, c’est dans ces bars. Ils s’y rendent pour boire du thé, et se détendre en caressant des chats. Ca cartonne là-bas. 


SantéVet : A votre tour, vous nous faites découvrir le chat autrement. Le conseillez-vous donc vivement aux familles, aux enfants, personnes âgées, etc. ?


Véronique Aïache :
A tout le monde, plutôt mille fois qu’une ! Le chat est un animal facile à vivre au quotidien - pas besoin de le descendre 3 fois par jour pour faire ses besoins ! -, capable d’échanges et de complicité avec tous les membres d’une famille. Il a un côté mystique et élégant, discret et omniprésent, il se glisse partout sans jamais encombrer. Sa présence fascine et apaise les plus grands, diverti les plus petits, donne de la tendresse sans compter aux plus âgés. C’est le seul animal capable de réunir tout ça à la fois. 


SantéVet : Le terme "ronronthérapie" peut prêter à sourire. Cela pourrait-il devenir selon vous une véritable thérapie ? 

Véronique Aïache :
J’adorerais et je m’emploie à convaincre le plus de monde possible ! Beaucoup d’études sont encore en cours sur le sujet. Qui sait, dans un futur proche, la ronronthérapie pourra être adoptée officiellement par la grande famille des médecines douces !


SantéVet : La zoothérapie a encore du mal à s'implanter en France. Le chat a t-il un rôle à y jouer ? 

Véronique Aïache :
Il n’y a pas de contre-indications. J’ai interviewé des directeurs de grands centres de zoothérapie au Canada. Cette thérapie n’est pas « médicalement » reconnue, je veux dire par là qu’il n’y a pas besoin d’un cursus médical, psychologique ou psychiatrique pour suivre une formation et devenir zoothérapeute. Les chats sont présents dans certains exercices avec des enfants et des personnes âgées, mais comme c’est un animal qu’il est impossible de dresser, il est peu utilisé. 


SantéVet : L'idée d'accompagner ce livre d'un CD de ronronnement est excellente ! Pensez-vous que ce ronronnement a la même ampleur que celui d'un chat non "virtuel" ? 

Véronique Aïache :
J’ai eu la chance de pouvoir enregistrer le CD dans un studio professionnel, avec des grands techniciens de la musique. Le son est parfait et les ondes, restituées à l’identique. Il manque juste la chaleur de l’animal !


SantéVet : Percera-t-on un jour le mystère du ronronnement ? 

Véronique Aïache :
 Difficile à dire aujourd’hui. Aucun scientifique n’est parvenu à ce jour à déterminer avec exactitude l’origine des ronronnements. Il faut attendre et compter sur les avancées technologiques de la science. 


SantéVet : Quels sont vos projets ?

Véronique Aïache :
Je suis en train d’écrire un conte fantastique pour enfants dont l’héroïne est une petite chatte qui s’appelle Plume. 

Propos recueillis par Claude Pacheteau



Ronron thérapie. Ces chats qui nous guérissent, par Véronique Aïache, Editions Trédaniel - Le Courrier du Livre, 20x20 cm, 160 pages. 

En cadeau, un CD audio de ronronnements de 30 minutes accompagne cet ouvrage. 




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Photos : David Sidelsky - Emilie Veyretout - et Emilie Verdier pour les Ed. Courrier du Livre