Jane Birkin, les chiens et les chats : une love story

Jane Birkin a un net penchant pour les chiens… d’origine anglaise, bien évidemment ! Elle a été parmi les toutes premières en France à avoir un bull-terrier à l’époque où elle formait avec Serge Gainsbourg un couple resté mythique. Aujourd’hui, elle a jeté son dévolu sur le bulldog. Entre elle et les chiens, mais aussi les chats, c’est vraiment Je t’aime… moi aussi ! 

Qui dit Jane Birkin pense inévitablement à Serge Gainsbourg dont elle fut la compagne durant de nombreuses années. Le couple sulfureux des années 70-80 s’est entre autres affiché avec un bull-terrier. Le leur répondait au nom de Nana. 

Très peu connu à l’époque, on ne dénombrait qu’une quinzaine de chiens de cette race en France. Serge Gainsbourg a un jour croisé un maître avec ce chien. C’était vingt ans avant l’arrivée de Nana.

« Quand j’aurai un jardin, j’aurai un chien de cette race », a-t-il alors décidé. Peu de temps après leur installation dans le petit hôtel particulier de la rue de Verneuil, dans le septième arrondissement de Paris, Jane a alors offert à Serge ce chien, pour son anniversaire, concrétisant ainsi son vœux. 

A l’époque on ne parlait pas du tout de chiens dits dangereux, mais déjà, la « bouille » du bull-terrier attirait tous les regards. Il est vrai que sa tête ovoïde en forme de ballon de rugby ne passait pas inaperçue ! 

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« Elle est stupide, c’est ça qui fait sa charme ! », confiait avec le délicieux accent anglais et le ‘’mauvais français’’, dans la presse de l’époque, Jane Birkin. « Ce n’est pas le genre de chien qui ramène le journal en tout cas.  D’ailleurs ça, c’est peut-être pas de l’intelligence », expliquait-elle encore. 

Serge était très épris de Nana. On la retrouvera ainsi sur de nombreuses photos, lors d’interviews, mais aussi à l’écran comme dans le film que Serge Gainsbourg réalise en 1976 : Je t’aime moi non plus, film au parfum de scandale lors de sa sortie. 

Serge Gainsbourg : « Les hommes sont racistes aussi envers les chiens. »

Décidément, ces deux-là ne faisaient rien comme tout le monde. « Parfois, à propos de Nana, les gens la compare à un cochon ou un mouton », faisait remarquer l’actrice. « Les hommes non seulement sont racistes envers leurs semblables, mais ils sont aussi racistes envers les chiens. Les femmes ont souvent un mouvement de recul face à Nana, parce que ce n’est pas le chien qu’elles ont l’habitude de voir », expliquait pour sa part Serge. 

Pour Nana, Serge Gainsbourg se laissait aller à la confidence, brisant par ailleurs la carapace de laquelle il s’entourait habituellement. Le personnage provoquant, voire cynique, laissait alors place à l’homme sensible qu’il était vraiment.

« Lors d’un déplacement en Espagne, Nana s’est enfuie de l’hôtel. Je ne voulais pas l’enfermer dans la salle de bain et je l’ai donc laissée sur le lit, dans la chambre. »

Cette fugue rendra l’auteur compositeur complètement malade : « Je n’ai jamais été aussi malheureux que depuis la disparition de mon père », avouera-t-il.

C’est finalement grâce à une émission de télévision espagnole qu’on lui permet de faire que Serge retrouvera Nana. « Le réalisateur m’a dit : on va vous aider, on ne parlera ni de toi ni de Jane, mais que du chien. »

Cette sensibilité, Serge Gainsbourg ne la dévoilait pratiquement jamais, surtout lorsqu’il était question d’animaux. Pourtant, la disparition de Nana en juillet 1978 va le plonger dans une profonde tristesse. Son biographe raconte que Serge Gainsbourg pleure comme un enfant « toutes les larmes de son corps et s’endort sur le coussin de son animal ». 

« C'est moi qui buvais et c'est elle qui, d'avoir bu mes paroles, est morte d'une cirrhose », écrira Serge Gainsbourg en évoquant Nana dans une chanson, Des laids des laids (1980). Yves Salgues dans Gainsbourg (éditions J.C. Lattès) rapportera aussi que Serge a écrit ceci après la mort de Nana : « Appelez-moi un menuisier. Qu'on lui fasse un cercueil dans le meilleur bois blanc et qu'on y grave le nom de Nana Gainsbourg sur une plaque de cuivre. »

Quelque temps après, alors qu’il tourne pour la télévision dans un refuge de la SPA, il aperçoit un chat de gouttière très mal en point. Placé dans le quartier des « condamnés à mort », comme le raconte alors Serge Gainsbourg, le vieux matou tigré est « miteux, avec une oreille cassée et ravagé par le coryza ». Personne ne veut de ce chat, mais touché et séduit par cet animal, il décida aussitôt de l’adopter. 

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Le début des années 80 est marqué par la rupture du couple mythique. Chacun refait sa vie et Jane va alors se passionner pour le bulldog anglais. Ils se succèdent les uns après les autres - elle en est à son troisième - et elle « contamine » même sa fille Lou Doillon, qui ne s’en sépare désormais jamais. 

Jane enterre ses chiens et conserve sa mère dans un pot de confiture ! 

« Ils ont toujours eu la vedette dans nos films de famille », confit-elle à Pellerin.info au sujet des chiens. « J’aimais que mes filles grandissent avec un chien, comme mes petits-enfants aujourd’hui. On sait leur chaleur rassurante, y compris auprès des tout-petits qui écoutent les battements de leur cœur. Quel remède à l’angoisse et à la solitude que la compagnie d’un chien, et quel bon moyen d’attirer le regard et de se faire des amis ! »

Cette passion pour les chiens décide même Jane Birkin a accepter de devenir marraine des Cœurs d’Or de Pèlerin en faveur de l’association Handi’Chiens. Cette dernière éduque et remet chaque année gratuitement des chiens auxiliaires de vie à des personnes handicapées moteur. 

La vie amène pour Jane aussi son lot de tristesse. Aussi, à la perte d’un de ses bulldogs, elle les enterre « religieusement » dans sa maison de campagne. La Normandie puis désormais la Bretagne, elle avoue que les « petits cercueils » sont déplacés à chaque déménagements.

Avec l’humour british qu’on lui connaît, Jane n’hésite pas à faire la comparaison avec les humains que l’on incinère et dont on garde les cendres : « Je conserve ma mère dans la cuisine, à côté des boîtes de thé. Ses cendres sont dans un pot de confiture à la fraise. Dessus, il y a marqué "maman" », explique-t-elle dans une interview à L’Express.fr

Elle avoue encore que souvent, dans son lit à baldaquin, elle dort « avec mes quatre petits-enfants et Dora, mon bulldog ». Cette race évoque pour elle le « croisement entre les lamantins et les hippopotames et [fait] rire les enfants ». Ensuite, ce sera au tour de Betty, puis Dolly, femelle bulldog anglais (affixe
de la Tatumière) de le rejoindre à ses côtés. 

Comme Jane Birkin sait nous émouvoir, mais toujours et encore nous faire sourire aussi. 

Les chats de Jane


jane birkin et les chats la course à l'échalote

Jane Birkin apprécie aussi la vie aux côtés des chats. Installé rue de la Tour dans le 16e arrondissement de Paris dans les années 80, après sa séparation d’avec Serge Gainsourg, elle avouait recueillir volontiers tous ceux du quartier qui venaient élire refuge dans son petit jardin. « Une cage doré », comme elle aime à le préciser. 

Cela lui rappelait instantanément une anecdote lors du tournage de La course à l’échalote aux côtés de Pierre Richard, une comédie à succès datant de 1975 et réalisée par Claude Zidi.

« Dans une scène, nous nous retrouvions avec Pierre dans la cale d’un bateau rempli de poissons. Après en être sortis, nous étions censés être suivis par une armada de chats attirés par notre odeur ! Mais malgré de nombreuses prises, et des sardines cachés dans nos chaussures, rien à faire. Si encore à l’époque le réalisateur avait fait appel à mes chats, ils nous auraient suivi sans problème », se souvient Jane Birkin. 


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Photos : H. Denis/DR/Production

Remerciements à Hélène Denis, présidente du Club du Bulldog Anglais et éleveuse sous l’affixe du Quarrylane Cottage pour les photos de Jane Birkin lors du choix de l’un de ses bulldogs.