Chiens de petite taille : le revers de la médaille

Un article publié sur le site du quotidien Le Monde aborde un phénomène de mode qui prend de l’ampleur : l’engouement des maîtres pour les races de chiens miniatures… Notamment pour ceux habitants en zones urbaines. Une mode, qui comme à chaque fois, a son revers de la médaille avec un nombre croissant d’abandons à la clef. 

A chaque période sa mode. Les chiens n’échappent pas à la règle, loin de là malheureusement. Il y a eu l’effet dalmatien, une race très en vogue dont le dessin animé de Disney a largement contribué à la promotion.

Un chien qui, rappelons-le, s’il est un excellent compagnon pour la famille a en premier lieu été créé pour la chasse. D’ailleurs, les instances de la cynophilie officielle l’ont changé de groupe. Du neuvième, chiens de compagnie et d’agrément, il est passé au sixième, celui des chiens courants et de Recherche au Sang. 


Du dalmatien aux molosses en passant par le husky


On se souvient aussi de l’effet « « husky ». Une véritable folie dans les années 80 ! On dénombrait en 1987 2 387 naissances (de pure race, donc sans compter ceux sans papier). En 1989, on atteignait les… 4 326 ! (et 3 806 en 1993). 

Les choses ont commencé à s’apaiser enfin en 2000 (848 naissances). De nos jours, la stabilité des effectifs semble retrouvée : 1 806 naissances en 2012, 1 766 en 2011. On ne peut que s’en réjouir. 

Il y a eu ensuite la mode pour d'autres races de chiens : les molosses… 

De nos jours, ce sont les chiens de petite taille qui ont la cote. Certainement à cause parfois des contraintes de posséder un chien en ville, mais aussi pour le côté pratique, certains maîtres les considérant à tort comme des « peluches » ! 

Un récent article diffusé sur le site Le Monde le confirme : « Les animaleries et les salons de toilettage constatent un engouement récent, dans les grandes villes, pour les chiens miniatures - surtout les chihuahuas - achetés essentiellement par des femmes.

Les éleveurs accompagnent la tendance : "le nombre de naissances de chihuahuas en France a doublé en deux ans et demi", affirme Daniel Arnoult, président du Club du chihuahua. Il déplore "des trafics en provenance d'Europe de l'Est, où les chiens sont élevés comme des lapins". »


La faute à Paris Hilton ! 


Comment expliquer un tel engouement ? « C'est la milliardaire Paris Hilton qui a lancé la mode aux Etats-Unis, en se promenant avec un chihuahua dans les bras. Des tas de jeunes filles veulent ressembler à cette people », analyse dans cet article Pauline Chartiel, présidente de l'association SOS Chihuahua, qui recueille les chiens abandonnés ou maltraités.

Surtout, estime à son tour le psychanalyste Samuel Lepastier, le « chien miniature ressemble à un enfant qui ne partirait jamais. (…) l'éloigner de la nature, l'humaniser, permet de se rapprocher de lui, de l'aimer avec moins de culpabilité que s'il était totalement animal ».


Comme une poupée vivante


Le chien miniature est « un objet transitionnel, comme le doudou, qui fait le lien entre une permanence d'affectivité et un monde extérieur agressif », juge quant à elle dans ce dossier la psychologue Sabrina Philippe, spécialiste de l'animal de compagnie. « Avoir son petit chien, c'est avoir sa poupée vivante avec soi », assure enfin Mme Philippe, qui enseigne à la faculté catholique de Paris. Elle déplore que « certaines lui teignent les poils, lui vernissent les ongles, ou le parfument", car, au-delà du ridicule, "le chien a besoin de sentir sa propre odeur, et de marquer son territoire si c'est un mâle ».

Et cet article de conclure : « Même miniatures, ces chiens restent des animaux, ce que certains oublient parfois, rappelle Pauline Chartiel. "Quand les maîtresses en ont assez de jouer à la poupée, elles les abandonnent ! En Californie, 30 % des chiens en refuge sont des chihuahuas, et la tendance s'installe en France", accuse -t-elle. »


Source : lemonde.fr. 



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Photo : Laurent Dauvois - lalanderie