Amstaff : un chien dit "dangereux" qui défie la loi !

On ne donnait pas cher de la peau de l’am’staff (American Staffordshire Terrier) lors de la mise en application de la loi sur les chiens dits dangereux de 1999. C’est un pied de nez qu’il a fait en réponse par le biais de maîtres responsables, conscients des inconvénients de cette loi et des obligations qui leur incombent et qui n’est pas toujours faciles à vivre au quotidien.

 

Malgré une législation que d’aucuns de ses passionnés jugent de ‘’draconienne’’, l’amstaff (American Staffordshire terrier) a finalement pris sa revanche. Avec ses 9 178 inscriptions au LOF (Livre des Origines Français) en 2016 – contre 9 163 l’année précédente, soit 58% de plus en dix ans -, ce chien se classe premier de son groupe : le 3eme, celui des terriers.

Au niveau du Top 10 des races de chiens préférés des Français, l’amstaff se taille la part du lion et arrive en quatrième position derrière le berger belge, le berger allemand, le berger australien et le golden retriever.

 

Les naissances de l’amstaff ne cessent de croître

 

« En 1998, on enregistrait moins de 1 000 naissances de chiot amstaff par an. Après la parution de la loi, le nombre de naissances n’a jamais cessé de croître », confirme Emmanuel tasse, président du club de race : le FAST (France American Staffordshire Terrier).

 

Un succès à double tranchant

 

Mais ce succès présente toutefois un revers de médaille. On le sait, tout effet de mode n’est jamais très bon pour une race. Cela peut conduire à une production de piètre qualité avec les dérives que l’on connaît. Tant du point de vue de la santé que du caractère. Ainsi, quelque 70% de la production serait de nos jours le fait de particuliers faisant reproduire leurs chiens, contre une trentaine d’éleveurs professionnels référencés.

Les particuliers peuvent bien entendu être à l’origine de naissances de chiots amstaff de manière convenable pour certains. Mais cette production en dehors du circuit professionnel n’est tout de même pas sans impact sur la qualité du cheptel. « On ne peut nier que nos chiens sont assez moyens. Certes, il y a toujours et heureusement de très bons sujets. Mais ils ne sont pas majoritaires », reconnaît et déplore Emmanuel Tasse.

 

Amstaff : s’adresser à un bon éleveur

 

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L’amstaff ne doit pas se choisir à la légère. Tout d’abord, il est essentiel d’acquérir un chiot inscrit au LOF. Sinon, il tomberait en première catégorie telle que définie par la loi de janvier 99 sur les chiens dits dangereux. Des chiens normalement interdits.

S’adresser à un bon éleveur est essentiel. Car l’amstaff doit faire l’objet d’un suivi du point de vue de sa sélection.

Des tests génétiques existent, permettant ainsi d’être certain que les géniteurs ne sont pas atteints par l’ataxie cérébelleuse. Une maladie héréditaire neurovégétative apparaissant généralement vers l’âge de 3 à 5 ans. Très handicapante pour le chien, elle entraîne de nombreux troubles : démarche vacillante, tremblements, pertes d’équilibre. La maladie progresse par crises, entrecoupées de phases de stabilisation. Son évolution est lente, mais conduit irrémédiablement à l’euthanasie.

 

Un test de dépistage à ne pas sous-estimer

 

En 2008, la société Antagène a commercialisé un test de dépistage (test NCL-A), qui permet non seulement de détecter les chiens atteints précocement, mais aussi de dépister les porteurs sains. Il devrait être systématiquement réalisé chez les reproducteurs de façon ne pas faire reproduire deux porteurs sains ensemble et adapter les croisements.

Le club de race conseille donc systématiquement aux acquéreurs de vérifier le statut des géniteurs vis-à-vis de la maladie. Une précaution à prendre.

Tout un ensemble d’efforts doit également porter sur une bonne socialisation de ces chiens. Au caractère bien trempé

 

Un chien de compagnie avant tout

 

L’amstaff est un chien sportif. C’est aussi un bon compagnon pour la famille dès lors qu’il a été correctement socialisé et correctement éduqué. Ce n’est pas un gardien au sens propre du terme. Même si bien sûr il a un aspect dissuasif et saura avertir de la présence d’un intrus. Mais ce n’est pas pour cette fonction qu’il faut le choisir.

L’amstaff est un chien de famille, qui apprécie la présence de ses maîtres. Il peut se montrer dominant envers ses congénères, ce qui n’est pas propre à la race. La cohabitation avec d’autres chiens du même sexe est tout à fait possible.

  

Prendre en compte les obligations de la loi

Avoir un amstaff, c’est se mettre en conformité avec la loi. Mise en place avec l’arrêté du 27 avril 1999, et mise en place 6 janvier de la même année.

L’amstaff inscrit au LOF (Livre des Origines Français) figure en 2e catégorie tandis qu’un amstaff non LOF est assimilé à un pitbull et peut alors entrer en première catégorie, en fonction de critères morphologiques.

Les contraintes législatives se sont au fil du temps renforcées avec la loi du 20 juin 2008. Déclaration en mairie, souscription d’une assurance responsabilité civile, interdiction de détention par les mineurs, les personnes condamnées, les personnes auxquelles la garde d’un chien a été retirée, port systématique de la laisse et muselière dans les lieux publics, vaccination contre la rage obligatoire ; cette dernière peut être financée à l’aide du forfait prévention tel qu’il est proposé dans toutes les formules d’assurance santé pour chien de SantéVet. De plus, la détention de ce chien est assujettie à l’obtention par son propriétaire d’un permis (justement appelé "permis de détention").

L’amstaff doit également passer une évaluation comportementale ; elle est réalisée chez les chiens âgés de 8 à 12 mois par un vétérinaire et son maître doit enfin obtenir une attestation d’aptitude. 

 

Pour en savoir plus

 

FAST

France American Staffordshire Terrier

 12, rue des Argilliers

27170 Grosley-sur-Risle

 

Président : Emmanuel Tasse

Tél. : 06 07 89 54 81

 

E-mail : emmanuel.tasse@france-amstaff.fr

Site Internet

 

SantéVet

Le spécialiste de l’assurance santé chien, chat et NAC

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